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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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le resserre tant qu'il peut, en diminuant la largeur des rues, afin d'inspirer à l'ennemi le plus parfait mépris. En même temps, il envoie de tous côtés des éclaireurs rechercher par quel chemin il pourra franchir la vallée le plus commodément.
    50. Ce jour-là il y eut de petits engagements de cavalerie près de l'eau, mais les deux armées restèrent sur leurs positions : les Gaulois attendaient des forces plus nombreuses, qui n'avaient pas encore rejoint, et César voulait livrer bataille en deçà du vallon, devant son camp, s'il réussissait, en simulant la peur, à attirer l'ennemi sur son terrain ; au cas où il n'y parviendrait pas, il désirait bien connaître les chemins pour pouvoir traverser le vallon et passer la rivière avec moins de danger. Au lever du jour, la cavalerie ennemie approche de notre position et engage le combat avec nos cavaliers. César ordonne à ceux-ci de céder par tactique et de rentrer dans le camp : en même temps, on exhaussera partout le rempart, on bouchera les portes, et on agira en tout cela avec une extrême précipitation, comme si l'on avait peur.
    51. Attirés par toutes ces feintes, les ennemis traversent la vallée et se mettent en ligne avec le désavantage de la position ; mais nous allons jusqu'à évacuer le rempart ; alors ils approchent encore, lancent de toutes parts des traits à l'intérieur du retranchement, et font publier tout autour du camp par des hérauts que tout Gaulois ou Romain qui voudra passer de leur côté avant la troisième heure pourra le faire sans crainte ; après, il ne sera plus temps. Et tel fut le mépris que nous leur inspirâmes que, croyant ne pas pouvoir enfoncer nos portes que nous avions barricadées, pour donner le change, d'un simple rang de mottes de gazon, les uns entreprenaient de faire brèche à la main dans la palissade, et d'autres de combler les fossés. A ce moment, César fait une sortie par toutes les portes et lance sa cavalerie : les ennemis sont rapidement mis en déroute, et dans de telles conditions que pas un d'eux ne tint tête ; beaucoup sont tués, aucun ne garde ses armes.
    52. César, jugeant dangereux de s'engager plus avant à leur poursuite, à cause des bois et des marais, et voyant d'ailleurs qu'il n'était plus possible de leur faire le moindre mal, rejoint Cicéron le jour même, sans avoir subi aucune perte. Les tours, les tortues, les retranchements construits par l'ennemi provoquent son étonnement ; une revue de la légion lui permet de constater qu'il n'y a pas un soldat sur dix qui soit sans blessure ; tout cela lui montre quels dangers on a courus et quelle valeur on a déployée. Il donne à Cicéron, aux soldats, les éloges qu'ils méritent ; il félicite individuellement les centurions et les tribuns qui, au témoignage de Cicéron, s'étaient particulièrement distingués. Des prisonniers lui donnent des détails sur ce qui est arrivé à Sabinus et à Cotta. Le lendemain, il assemble les troupes, leur explique le drame, les réconforte et les rassure : « Ce malheur, qui est dû aux fautes et à la légèreté d'un légat, doit d'autant moins les troubler que, par la protection des dieux immortels et grâce à leur propre vaillance, l'affront est vengé, la joie de l'ennemi a été courte, et leur tristesse ne doit pas durer plus longtemps. »
    53. Cependant la nouvelle de la victoire de César parvient à Labiénus, par les Rèmes, avec une rapidité incroyable : le camp de Cicéron se trouvant à environ soixante milles, et César, étant arrivé après la neuvième heure du jour, avant minuit une clameur s'élevait aux portes du camp : c'étaient les Rèmes qui annonçaient la victoire à Labiénus et le congratulait. La même nouvelle parvient aux Trévires, et Indutiomaros, qui avait résolu d'attaquer le camp de Labiénus le lendemain, s'enfuit pendant la nuit et ramène toutes ses troupes chez les Trévires. César renvoie Fabius dans ses quartiers d'hiver avec sa légion ; quant à lui, il décide d'hiverner autour de Samarobriva avec trois légions en trois camps, et la gravité des troubles qui avaient éclaté en Gaule le détermina à rester lui-même à l'armée pendant tout l'hiver. En effet, depuis que s'était répandu le bruit de cet échec où Sabinus avait trouvé la mort, presque toutes les cités de Gaule parlaient de guerre, elles envoyaient de tous côtés des courriers et des ambassades, s'informant de ce que méditaient les autres et d'où

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