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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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Labiénus. Il donne des ordres en conséquence.
    57. Labiénus, qui occupait un camp très bien situé et non moins bien fortifiée, ne craignait rien pour lui et sa légion ; mais il veillait à ne pas laisser échapper l'occasion d'une action heureuse. Aussi, ayant appris par Cingétorix et par ses proches ce qu'Indutiomaros avait dit dans l'assemblée, il envoie des messagers aux cités voisines et appelle de toutes parts des cavaliers, qu'il convoque à jour fixe. Cependant, presque journellement, Indutiomaros avec toute sa cavalerie venait rôder aux abords du camp, tantôt pour reconnaître la position, tantôt pour entrer en pourparlers ou pour nous effrayer ; la plupart du temps, ils jetaient tous des traits à l'intérieur de nos lignes. Labiénus retenait ses troupes derrière le retranchement et par tous les moyens possibles tâchait de fortifier chez l'ennemi l'idée que nous avions peur.
    58. Tandis qu'Indutiomaros montrait à s'approcher de notre camp une audace chaque jour plus méprisante, Labiénus y introduisit, en une, nuit, les cavaliers des cités voisines qu'il avait fait appeler et il sut si bien faire interdire toute sortie par les postes de garde qu'il n'y eut pas moyen que la chose fût ébruitée et connue des Trévires. Cependant Indutiomaros, comme il faisait chaque jour, vient aux abords du camp et y passe la plus grande partie de la journée ; ses cavaliers lancent des traits et provoquent nos hommes au combat en termes fort outrageants. N'ayant reçu aucune réponse, quand ils en ont assez, à l'approche du soir, ils s'en vont, dans le plus complet désordre. Tout à coup Labiénus fait sortir par deux portes toute sa cavalerie ; il prescrit qu'une fois l'ennemi surpris et mis en déroute – ce qu'il prévoyait, et qui arriva – chacun ne pense qu'à joindre le seul Indutiomaros, et s'abstienne de frapper personne avant de l'avoir vu mort : il ne voulait pas qu'en s'attardant à poursuivre les autres on lui laissât le temps d'échapper ; il promet de grandes récompenses à ceux qui l'auront tué ; il envoie les cohortes en soutien de la cavalerie. La Fortune vient justifier ses prévisions : tous s'attachant à la poursuite d'un seul, Indutiomaros est pris au moment même où il passait à gué une rivière, on le tue et sa tête est rapportée au camp ; en revenant, les cavaliers pourchassent et massacrent qui ils peuvent. A la nouvelle de l'événement, toutes les forces des Eburons et des Nerviens qui s'étaient concentrées se dispersent, et César put voir, après cela, la Gaule relativement tranquille.

LIVRE SIXIÈME
    53 av. J.-C.
    1. César, qui avait maintes raisons de s'attendre à un plus sérieux soulèvement de la Gaule, charge ses légats Marcus Silanus, Caïus Antistius Réginus et Titus Sextius de lever des troupes ; en même temps, il demande à Cnéus Pompée, proconsul, puisque dans l'intérêt de l'État, il restait revêtu de l'imperium, devant Rome, de mobiliser et de lui envoyer les recrues de Gaule Cisalpine auxquelles il avait fait prêter serment pendant son consulats ; il jugeait en effet très important, et même pour l'avenir, au point de vue de l'opinion gauloise, de montrer que les ressources de l'Italie lui permettaient, en cas de revers, non seulement d'y remédier promptement, mais encore d'être mieux pourvu de troupes qu'auparavant. Pompée, par patriotisme et par amitié, fit droit à sa demande, et ses légats ayant procédé avec rapidité aux opérations de recrutement, avant que l'hiver fût achevé trois légions avaient été mises sur pied et amenées en Gaule, ce qui lui donnait deux fois plus de cohortes qu'il r'en avait péri avec Quintus Titurius par un accroissement aussi prompt et aussi considérable de ses forces, il fit voir ce que pouvaient l'organisation et les ressources du peuple Romain.
    2. Indutiomaros ayant été tué, comme nous l'avons dit, les Trévires donnent le pouvoir à des membres de sa famille. Ceux-ci continuent de solliciter les Germains du voisinage et de leur promettre de l'argent. Ne pouvant décider les peuples les plus proches, ils s'adressent à de plus éloignés. Un certain nombre consentent : on se lie par serment, les subsides sont garantis au moyen d'otages ; on fait entrer Ambiorix dans la ligue. Informé de ces intrigues, et comme il ne voyait de tous côtés que préparatifs de guerre – les Nerviens, les Atuatuques, les Ménapes en armes avec tous les Germains cisrhénans, les

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