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La Guerre des Gaules

Titel: La Guerre des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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Sénons s'abstenant de répondre à sa convocation et se concertant avec les Carnutes et les cités voisines, les Trévires ne cessant de députer aux Germains pour tâcher de les gagner –, César pensa qu'il devait entrer en campagne plus tôt qu'à l'ordinaire.
    3. Donc, avant que l'hiver fût achevé, il rassembla les quatre légions les plus proches et, à l'improviste, marcha sur le pays des Nerviens ; sans leur laisser le temps de se rassembler ou de fuir, enlevant beaucoup de bétail, faisant un grand nombre de prisonniers – butin qu'il abandonna aux soldats, – dévastant leurs campagnes, il les força à se soumettre et à lui fournir des otages. L'affaire fut vivement terminée ; après quoi, il fit demi-tour, et ramena les légions dans leurs quartiers d'hiver. Aux premiers jours du printemps, il convoqua, selon la règle qu'il avait établie, l'assemblée de la Gaule ; tous y vinrent sauf les Sénons, les Carnutes et les Trévires ; il interpréta cette abstention comme le début de la révolte ouverte, et, pour faire voir qu'il subordonnait tout à sa répression, il transporte l'assemblée à Lutèce, ville des Parisii. Ce peuple était limitrophe des Sénons, et jadis il s'était uni à eux en un seul État ; mais il paraissait être resté étranger au complot. César annonce sa résolution du haut de son tribunal et le même jour il part avec ses légions pour le pays des Sénons, qu'il gagne à marches forcées.
    4. A la nouvelle de son approche, Acco, qui était l'instigateur de la révolte, ordonne que les populations se rassemblent dans les places fortes. La mesure était en cours d'exécution quand on annonce que les Romains sont là. Les Sénons ne peuvent faire autrement que de renoncer à leur projet et d'envoyer des députés à César pour tâcher de le fléchir ; les Héduens, qui étaient depuis longtemps leurs protecteurs, les introduisent. Volontiers César, à la prière des Héduens, leur pardonne et accepte leurs excuses, car il estimait que la saison d'été n'était pas faite pour mener des enquêtes, mais devait être réservée à la guerre qui était tout près d'éclater. Il exige cent otages, et en confie la garde aux Héduens. Les Carnutes lui envoient aussi chez les Sénons députés et otages ; ils font plaider leur cause par les Rèmes, dont ils étaient les clients, et obtiennent semblable réponse. César va achever la session de l'assemblée ; il commande aux cités de lui fournir des cavaliers.
    5. Ayant pacifié cette partie de la Gaule, il se donne tout entier à la guerre des Trévires et d'Ambiorix. Il invite Cavarinos à l'accompagner avec la cavalerie des Sénons, de crainte que son caractère violent ou la haine qu'il s'était attirée ne fissent naître des troubles. Ces affaires réglées, comme il tenait pour assuré qu'Ambiorix ne livrerait pas bataille, il cherchait à deviner quel autre parti il pourrait prendre. Près du pays des Eburons, derrière une ligne continue de marécages et de forêts, vivaient les Ménapes, le seul peuple de la Gaule qui n'eût jamais envoyé d'ambassade à César pour traiter de la paix. Il savait qu'Ambiorix était uni à eux par des liens d'hospitalité ; il savait également que par l'entremise des Trévires il avait fait alliance avec les Germains. César pensait qu'avant de l'attaquer il fallait lui enlever ces appuis ; sinon il était à craindre que, se voyant perdu, il n'allât se cacher chez les Ménapes ou se joindre aux Transrhénans. Il adopte donc ce plan ; il envoie les bagages de toute l'armée à Labiénus, chez les Trévires, et fait partir pour son camp deux légions ; quant à lui, avec cinq légions sans bagages, il se dirige vers le territoire des Ménapes. Ceux-ci, sans rassembler de troupes, confiants dans la protection que leur offrait le pays, se réfugient dans les forêts et les marécages, et y transportent leurs biens.
    6. César partage ses troupes avec son légat Caïus Fabius et son questeur Marcus Crassus, fait jeter rapidement des ponts et pénètre dans le pays en trois endroits : il incendie fermes et villages, prend beaucoup de bétail et fait de nombreux prisonniers. Les Ménapes se voient contraints de lui envoyer des députés pour demander la paix. Il reçoit leurs otages et déclare qu'il les tiendra pour ennemis s'ils reçoivent sur leur territoire Ambiorix ou ses représentants. Ayant ainsi réglé l'affaire, il laisse chez les Ménapes, pour les surveiller, Commios

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