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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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saint Jean que je ne me battrai point à ton préjudice. Maintenant je suis certain de ne plus céder à la tentation ; car tu ne voudrais pas me voir manquer à mon serment, eussé-je vingt duels sur les bras.
    – Écoute, répondit Smith : conviens que tu as peur, dis une honnête vérité une fois dans ta vie, ou bien je te laisse terminer cette querelle.
    – Eh ! compère, tu sais bien que je n’ai jamais peur ; mais en vérité, c’est un coquin si déterminé ; et j’ai une femme, – la pauvre Madeleine, comme tu le sais, – j’ai des enfans ; et toi…
    – Et moi, interrompit Henry brusquement, je n’en ai point, je n’en aurai jamais.
    – Comment ? réellement ? – Puisqu’il en est ainsi, j’aimerais mieux te voir combattre que moi.
    – De par Notre-Dame ! compère, répondit l’armurier, on se joue facilement de toi. Apprends, sot que tu es, que sir Patrice Charteris qui aime à rire s’est amusé à tes dépens : Crois-tu qu’il voudrait hasarder l’honneur de la ville, et compter sur une tête comme la tienne, ou que je voudrais te céder la préséance dans une affaire de ce genre-là ? Eh ! bon Dieu, retourne chez toi. Que ta Madeleine fixe un bonnet de nuit bien chaud autour de ton front, fais un bon déjeuner, bois de l’eau distillée, et demain tu seras capable de combattre ton Dromond ou soudan de bois, comme tu l’appelles, la seule chose sur laquelle tes coups aient jamais tombé d’aplomb.
    – Ah ! il en est ainsi, répondit Proudfute rassuré, mais croyant nécessaire de paraître offensé. Je me moque de ta mauvaise humeur ; tu sais bien que tu ne peux jamais lasser ma patience au point de nous brouiller entièrement. C’en est assez ; mais nous sommes frères d’armes, cette maison est la tienne. Les deux meilleures lames de Perth ne doivent point se mesurer ensemble ; je suis habitué à ton humeur, et j’oublie tout. Mais est-il bien vrai que les deux partis soient unis ?
    – Aussi complètement qu’un marteau peut fixer un clou, dit l’armurier. La ville a donné au Johnston une bourse pleine d’or pour ne pas les avoir débarrassés d’un importun appelé Olivier Proudfute, lorsqu’il l’avait en son pouvoir ; cette bourse doit acheter pour le prévôt l’île de Sleepless que le roi lui accorde, car le roi paie tout à la longue. De cette manière sir Patrice obtient l’Inch qui est en face de sa maison. L’honneur est à couvert des deux côtés, car vous comprenez que ce qui est donné au prévôt est donné à la ville. Ce qui vaut le mieux, c’est que les Douglas ont quitté Perth pour marcher contre les Anglais ; on dit que ces derniers sont appelés sur les frontières par le perfide comte de March. Ainsi la Belle Ville est délivrée de Douglas et de sa suite.
    – Mais au nom de saint Jean ! comment tout cela s’est-il fait ? dit Olivier ; personne n’en a parlé.
    – On dit que celui dont je coupai la main est un serviteur de sir John Ramorny, et qu’il s’est sauvé dans le comté de Fife sa patrie, où sir John lui-même doit être exilé du consentement de tout honnête homme. Mais tout ce qui regarde sir John touche aussi un personnage bien plus important. – Du moins Simon Glover l’assura à sir Patrice Charteris. Je crois deviner la vérité, et je remercie le ciel et tous les saints de ne point avoir tué sur l’échelle celui que je fis prisonnier.
    – Il faut aussi que je remercie le ciel et tous les saints, et le plus dévotement possible, dit Olivier, car j’étais près de toi comme tu sais, et…
    – Ne parle plus de cela, si tu veux être prudent. Il y a des lois contre ceux qui frappent les princes ; il ne faut point toucher le fer du cheval avant qu’il ne soit refroidi, mais tout est raccommodé maintenant.
    – Si cela est ainsi, dit Olivier un peu embarrassé, mais plus rassuré encore par les nouvelles qu’il venait de recevoir d’une personne mieux informée que lui, j’ai raison de me plaindre de sir Patrice Charteris qui, bien que prévôt de la ville, se joue avec l’honneur d’un honnête bourgeois.
    – Je te conseille, Olivier, de l’appeler dans la lice, et il ordonnera à ses gens de lâcher ses chiens après toi. Mais la nuit avance tandis que tu bavardes ainsi.
    – Je n’ai plus qu’un mot à te dire, compère. Mais donne-moi d’abord un second verre de bière.
    – Que la peste t’étouffe ! Je te voudrais dans un lieu où les liqueurs froides sont

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