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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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désire, et j’espère que je ne vous la demanderai pas en vain, ou si vous voulez, un verre de petite bière.
    – Si c’est là tout ce que vous désirez, dit Henry, vous n’en manquerez pas. Mais il faut que ce soit l’excès du vin qui vous porte à demander de l’eau.
    En disant ces mots il remplit un demi-flacon d’une barrique qui était auprès de lui, et l’offrit à son hôte ; Olivier l’accepta, et le porta à ses lèvres, tremblant de l’émotion qu’il avait éprouvée ; et quoique la dose fût faible, il se trouvait tellement épuisé par les fatigues, l’inquiétude, la frayeur et les débauches de la journée ; qu’après avoir placé le flacon vide sur la table de chêne, il fit entendre un soupir de satisfaction et garda le silence pendant quelques minutes.
    – Maintenant que vous avez bu, compère, dit l’armurier, apprenez-moi ce que vous désirez ; quels sont ceux qui vous menaçaient ? Je n’ai pu voir personne.
    – Non, mais ils étaient au moins vingt qui me poursuivaient dans le Wynd. Cependant quand ils nous ont vus tous les deux ensemble, ils ont perdu le courage qu’ils auraient conservé si l’un de nous eût été seul.
    – Ne riez point, dit l’armurier, je ne suis point en humeur de plaisanter.
    – Par saint Jean de Perth ! je ne plaisante point ; j’ai été arrêté et outragé d’une manière dégoûtante, répondit Olivier en posant sa main sur la partie affectée, par ce fou de Robin de Rothsay, par le vagabond Ramorny et le reste de leur suite. Ils m’ont fait boire un quartaut de malvoisie.
    – Vous ne savez ce que vous dites, Olivier ; Ramorny est à la mort, l’apothicaire le dit partout : ce ne sont sûrement point eux qui font de semblables folies au milieu de la nuit.
    – Je ne puis l’assurer, mais je puis prêter serment que j’ai reconnu les bonnets que je leur ai faits depuis le jour des Innocens. Ils sont assez singuliers, et d’ailleurs je dois reconnaître mon propre ouvrage.
    – On a pu avoir des torts envers vous, reprit Henry ; si vous courez un danger réel, je vais vous faire un lit ici, mais vous vous coucherez à l’instant même, car je ne suis point en humeur de causer.
    – Je le désirerais de tout mon cœur, mais Madeleine se fâcherait, c’est-à-dire qu’elle ne se fâcherait pas ; elle sait que cela m’inquiéterait fort peu, mais elle craindrait qu’il ne me fût arrivé quelque accident dans une nuit aussi tumultueuse, elle connaît mon humeur qui est impétueuse comme la tienne, et toujours disposée à répondre à un mot par un coup.
    – Alors retourne chez toi ; qu’elle voie que son trésor est en sûreté. Maître Olivier, les rues sont tranquilles, et pour te parler franchement, je désirerais être seul.
    – Encore un moment, reprit Olivier qui craignait de rester et qui en même temps redoutait de partir. Il y a eu du bruit dans le conseil de la ville touchant l’affaire de la veille de Saint-Valentin. Le prévôt m’a dit il n’y a pas quatre heures qu’il était convenu avec les Douglas que les différens seraient décidés par un combat singulier. Notre vieille connaissance Dick le Diable renonce à sa qualité, et défend la cause de Douglas et des gentilshommes ; il est dit que vous ou moi soutiendrons la cause de la Belle Ville. Quoique je sois le plus ancien dans le conseil, cependant, par l’amitié que nous nous portons l’un à l’autre, je veux bien te céder la préséance et me contenter de l’humble office de bâtonnier {71} .
    Henry Smith, malgré son chagrin, ne put s’empêcher de sourire.
    – Si c’est cela qui t’inquiète, lui dit-il, et te retient hors de chez toi au milieu de la nuit, je vais facilement arranger cette affaire. Tu ne perdras point l’avantage qui t’est offert. J’ai soutenu plus de vingt duels, – trop, beaucoup trop. Toi, tu n’as combattu qu’avec ton soudan de bois. – Il serait injuste, malhonnête, cruel, d’abuser ainsi de l’offre que me fait ton amitié. Ainsi rentre chez toi, brave garçon, et que la crainte de perdre cet honneur ne trouble pas ton repos. Sois assuré que tu répondras au cartel, tu en as le droit, puisque tu as été insulté par ce rude écuyer.
    – Grand merci de tout mon cœur, dit Olivier embarrassé de cette déférence inattendue. Tu es un aussi bon ami que je l’avais toujours pensé. Mais j’ai autant d’affection pour Henry Smith qu’il en a pour Olivier Proudfute. Je jure par

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