Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
avez dit une parole qui me perce le cœur, ma fille ; mais vous ne savez pas ce qui est arrivé. Allons, embrassez-le en signe de pardon.
    – Non, non, dit Catherine, je ne lui ai déjà fait que trop de grâce. Lorsqu’il aura reconduit la demoiselle errante chez son père, il sera bien assez temps qu’il réclame sa récompense.
    – En attendant, dit Henry, je demanderai, comme votre hôte, ce que vous ne voulez pas m’accorder à d’autre titre.
    Il pressa la Jolie Fille dans ses bras, et on lui permit de prendre le baiser qu’on avait refusé de lui accorder.
    En descendant l’escalier avec Smith le vieillard lui mit la main sur l’épaule et lui dit : – Henry, nos plus chers désirs sont remplis ; mais il a plu aux saints que ce fût dans une heure de troubles et de dangers.
    – Il est vrai, dit l’armurier ; mais vous savez, mon père, que si nos émeutes sont fréquentes à Perth, il est rare du moins qu’elles durent long-temps.
    Alors ouvrant une porte qui conduisait de la maison dans la forge : Hé ! camarades, cria-t-il ; Antoine, Cuthbert, Dingwell et Ringan ! qu’aucun de vous ne bouge d’ici jusqu’à mon retour. Soyez fermes au poste, autant que les épées que je vous ai appris à forger. Un écu de France et un régal écossais pour vous si vous exécutez mes ordres ; je vous confie un grand trésor, gardez bien les portes. Que le petit Jankin fasse sentinelle dans l’allée, et ayez vos armes toutes prêtes dans le cas où quelqu’un viendrait à approcher de la maison ; n’ouvrez à qui que ce soit avant mon retour ou celui de mon père, il y va de ma vie et de mon bonheur.
    Les Vulcains basanés auxquels il s’adressait répondirent : – Mort à quiconque tenterait d’entrer !
    – À présent, dit-il à Glover, ma Catherine est aussi en sûreté que si vingt soldats la gardaient dans un château-fort. Nous pourrons nous rendre tranquillement au conseil en passant par le jardin.
    Il le conduisit dans un petit verger où les oiseaux que le bon artisan avait abrités et nourris pendant l’hiver saluaient déjà les sourires précaires d’un soleil de février par quelques chants faibles et souvent interrompus.
    – Écoutez ce concert, mon père, dit l’armurier ; je me moquais d’eux ce matin dans l’amertume de mon cœur en les entendant chanter, lorsqu’ils ont encore tant de jours d’hiver devant eux. Mais il me semble à présent que je prends goût à leur musique ; car j’ai ma Valentine comme ils ont les leurs, et quelques malheurs qui puissent m’attendre demain, je suis aujourd’hui l’homme le plus heureux de Perth, ville ou comté, bourg ou province.
    – Hélas ! il faut que je tempère votre joie, dit le vieux gantier, quoique le ciel sache que je la partage. Le pauvre Olivier Proudfute, ce fou bien innocent que vous et moi nous connaissions si bien, a été trouvé mort ce matin dans la rue.
    – Rien qu’ivre-mort, j’espère, dit l’armurier. Alors un bon chaudeau et une forte dose de remontrances conjugales lui auront bientôt rendu la vie.
    – Non, Henry, non. Il a été tué d’un coup de hache ou de quelque autre arme.
    – Impossible ! répondit l’armurier ; il avait d’excellentes jambes, et il n’était pas homme à faire usage de ses mains lorsqu’il pouvait faire usage de ses talons.
    – Il n’a pas eu le choix ; le coup lui fut asséné sur le derrière de la tête ; il a dû être donné par un homme plus petit que lui, et avec une hache d’armes de cavalier ou quelque chose de semblable ; car une hache de Lochaber aurait fendu le haut de la tête. Mais il est bien mort, et jamais blessure plus terrible n’a étendu quelqu’un sur le carreau.
    – C’est inconcevable, s’écria Henry ; il était chez moi à minuit, en costume de danseur moresque ; il me parut avoir bu, quoique non pas à en perdre la tête. Il me conta une histoire de tapageurs qui l’avaient poursuivi, et des dangers qu’il courait ; mais hélas ! vous connaissez l’homme ; je crus que c’était un de ces excès de forfanterie, comme il lui en prenait quelquefois quand il avait un doigt de vin ; et, que la sainte Vierge me le pardonne ! je le laissai partir seul, ce que j’eus grand tort de faire. Moi qui aurais accompagné tout être sans secours qui aurait eu besoin de protection ! à plus forte raison lui, avec lequel j’ai si souvent pris place à la même table et bu dans le même verre ! Mais aussi, qui

Weitere Kostenlose Bücher