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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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la victime ? Comment a-t-il mérité cet horrible sort ? Ne menait-il pas une existence honorable qu’il devait à son industrie ? A-t-il jamais refusé un pauvre, repoussé un malade ? Sa maison n’était-elle pas ouverte aux malheureux ? Ne prêtait-il pas son argent à ceux qui en avaient besoin ? Ne vivait-il pas en bonne intelligence avec ses voisins ? N’était-il pas toujours prêt à donner des conseils et à rendre la justice comme magistrat ?
    – C’est vrai ! c’est vrai ! s’écria la foule assemblée ; son sang est notre sang comme si c’était celui de Henry Gow.
    – Vous avez raison, voisins, dit le bailli Craigdallie, et cette affaire ne doit pas se passer comme la dernière ; il ne faut pas que le sang des citoyens coule impunément dans nos rues, comme si c’était de l’eau bourbeuse, ou bientôt nous verrons le Tay en être rougi. Mais le coup n’était pas destiné au pauvre homme sur qui il est tombé. Tout le monde, savait ce qu’Olivier Proudfute était au fond, et que s’il était fort en paroles il ne l’était nullement en action. Il a le justaucorps de buffle, le bouclier et le casque de Henry Smith ; toute la ville les connaît aussi bien que moi : il n’y a pas l’ombre d’un doute à ce sujet. Il avait la manie, comme vous savez, d’imiter l’armurier en toutes choses ; quelqu’un aveuglé par la rage ou peut-être par l’ivresse a frappé l’innocent bonnetier, que personne ne haïssait ni ne craignait, et dont à vrai dire personne ne s’occupait beaucoup ni en bien ni en mal, au lieu du redoutable armurier qui avait vingt querelles sur les bras.
    – Que faut-il donc faire, bailli ? cria le peuple.
    – C’est, mes amis, ce que décideront vos magistrats qui vont se réunir dès que sir Patrice Charteris sera arrivé, et cela ne saurait tarder. Pendant ce temps, que le chirurgien Dwining examine ce corps sans vie, afin de pouvoir nous dire ce qui a causé sa mort, et qu’ensuite il soit enveloppé décemment dans un linceul propre, comme il convient à la dépouille d’un honnête citoyen, et qu’il soit placé devant le maître-autel de l’église de Saint-Jean, patron de la Belle Ville. Cessez tout bruit et toutes clameurs, et tous tant que vous êtes qui portez intérêt à la Belle Ville, préparez vos armes et tenez-vous prêts à vous assembler dans High-Street lorsque vous entendrez le beffroi de l’hôtel-de-ville. Nous vengerons la mort de notre concitoyen, ou bien nous accepterons le sort qu’il plaira au ciel de nous envoyer. En attendant, évitez toutes querelles avec les chevaliers et les gens de leur suite, jusqu’à ce que nous ayons distingué les innocens d’avec les coupables. Mais pourquoi cet enragé de Smith ne vient-il pas ? lui qui est toujours le premier dans un tumulte lorsqu’on n’a pas besoin de lui, il reste en arrière dans un moment où sa présence pourrait être utile à la Belle Ville ? Quelle mouche l’a piqué ? Quelqu’un le sait-il ? Est-ce qu’il a fait des siennes et qu’il s’est mis en goguette pendant la fête ?
    – Je pense plutôt qu’il est malade ou qu’il a de l’humeur, monsieur le bailli, dit un des sergens ou huissiers de la ville car quoiqu’il soit chez lui, à ce que disent ces drôles, il ne veut ni nous répondre ni nous recevoir.
    – Si Votre Honneur veut bien le permettre, monsieur le bailli, dit Simon Glover, j’irai moi-même chercher Henry Smith. J’ai quelques petites affaires à régler avec lui, et bénie soit la Sainte Vierge qui permet que je le retrouve vivant, lorsqu’il y a un quart d’heure je croyais ne le revoir jamais !
    – Amenez le brave armurier au conseil, dit le bailli à qui un yeoman à cheval, accouru précipitamment, venait de parler à l’oreille ; voici un camarade qui dit que le chevalier de Kinfauns arrive.
    Tel fut le motif pour lequel Simon Glover se présenta à la porte de Henry Gow, comme nous l’avons déjà vu.
    N’étant, pas retenu par les considérations suggérées par le doute ou par la crainte qui agissaient sur les autres, il se rendit au parloir, et entendant au-dessus de lui la voix de dame Shoolbred qui semblait très affairée, il profita du privilége de l’intimité pour monter dans la chambre à coucher, et se contentant de dire pour excuse : – Pardon, mon cher voisin, il ouvrit la porte et entra dans l’appartement, où il aperçut un spectacle aussi singulier qu’inattendu. Le son de sa

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