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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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placé sir Patrice Charteris, couvert d’une armure étincelante formant un contraste singulier avec l’accoutrement moitié guerrier moitié pacifique des bourgeois qui n’étaient appelés aux armes que de loin en loin. Les manières du prévôt, sans démentir en rien les relations intimes que des intérêts mutuels avaient établies entre les bourgeois, les magistrats et lui, étaient en même temps de nature à faire sentir la supériorité qu’en vertu de son rang et de sa noble naissance l’opinion du siècle lui donnait sur les membres de l’assemblée qu’il présidait. Deux écuyers, debout derrière lui, portaient, l’un le pennon du chevalier, l’autre son bouclier où l’on voyait ses armes qui étaient une main tenant un poignard ou une courte épée avec cette fière devise : Voilà ma charte . Un joli page tenait la longue épée de son maître ; un autre portait sa lance ; tous ces emblèmes chevaleresques étaient déployés avec d’autant plus de soin que le personnage auquel ils appartenaient était occupé à remplir les fonctions de magistrat. Le chevalier de Kinfauns semblait même affecter un air raide et guindé qui ne lui était point naturel, et qui n’était nullement d’accord avec son caractère franc et jovial.
    – Ainsi donc, vous voici à la fin, Henry Smith et Simon Glover, dit le prévôt. Sachez que voilà long-temps que nous vous attendons. Si la même chose arrive encore pendant l’exercice de nos fonctions, nous vous imposerons une amende telle que vous ne serez pas très charmés de la payer. Assez ; ne faites point d’excuses, on ne vous en demande point à présent ; et une autre fois elles ne seront point admises. Apprenez, messieurs, que notre révérend greffier a mis par écrit tout au long ce que je vais vous dire brièvement, afin que vous sachiez ce qu’on doit attendre de vous en particulier, Henry Smith. Feu notre concitoyen Olivier Proudfute a été trouvé mort dans High-Street, près de l’entrée du Wynd, dans lequel vous demeurez. Il paraît qu’il a été tué d’un coup de hache courte, qui lui a été asséné par derrière à l’improviste et la manière dont il a été assassiné ne peut être considérée que comme un meurtre infâme et prémédité : voilà pour le crime. Quant au criminel, il ne peut être indiqué que par les circonstances. D’après le protocole du révérend sir Louis Lundin, il appert que divers témoins dignes de foi ont vu le défunt Olivier Proudfute à une heure assez avancée, qui accompagnait la troupe de danseurs moresques dont il faisait partie, jusqu’à la maison de Simon Glover dans Curfew-Street, où ils donnèrent une nouvelle représentation de leur ballet. Il est également prouvé qu’en cet endroit il se sépara du reste de la bande après avoir causé un instant avec Simon Glover, et qu’il convint de rejoindre ses amis à l’enseigne du Griffon pour y terminer la fête. – À présent, Simon, je vous demande si ces faits sont vrais, en ce qui est à votre connaissance ; et en outre quel fut le sujet de la conversation que feu Olivier Proudfute eut avec vous.
    – Milord prévôt, et très honorable sir Patrice, répondit Simon Glover, vous saurez, vous et la respectable assemblée, que d’après certains bruits qui m’étaient venus de la conduite de Henry Smith, il s’était élevé quelque querelle entre moi et une autre personne de ma famille d’un côté, et le pétulant Smith de l’autre. Or comme notre pauvre concitoyen Proudfute avait été très empressé à répandre ces bruits, car il était dans son élément lorsqu’il pouvait faire des commérages, nous échangeâmes quelques mots ensemble à ce sujet ; et, autant que je puis croire, il me quitta pour aller voir Henry Smith ; car il prit un autre chemin que les danseurs, après leur avoir promis à ce qu’il paraîtrait de les rejoindre, comme disait votre Honneur, à l’enseigne du Griffon pour y terminer la soirée. Mais-je ne saurais dire s’il l’a fait ou non, attendu que je ne l’ai plus revu depuis ce moment.
    – Il suffit, dit sir Patrice, et voilà qui se rapporte avec tout ce que nous avons entendu. – Qu’arrive-t-il ensuite, dignes citoyens ? nous trouvons notre pauvre compatriote environné d’une bande de masques et de gens en goguette qui le traitent de la manière la plus indigne, le forçant de se mettre à genoux au milieu de la rue et d’avaler malgré lui une immense quantité

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