Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
Vom Netzwerk:
aurait pu croire qu’il y aurait sur la terre quelqu’un qui songeât à faire du mal à un pauvre diable si simple, si pacifique, qui n’en avait jamais fait à personne, et qui n’avait d’autre tort que de se vanter à tout propos !
    – Henry, il portait ton casque, ton justaucorps de buffle et ton bouclier. – Comment se trouvait-il les avoir ?
    – Ma foi, il m’a demandé de les lui prêter pour la nuit ; j’étais mal à mon aise, et il me tardait de le voir partir, n’ayant pas chômé la fête, et étant déterminé à ne point la chômer à cause de notre mésintelligence.
    – C’est l’opinion du bailli Craigdallie et des meilleures têtes du conseil que le coup vous était destiné, et que c’est à vous à venger notre compatriote qui a reçu la mort à votre place.
    L’armurier garda un instant le silence. Ils étaient alors sortis du jardin, et ils traversaient une ruelle solitaire par laquelle ils comptaient arriver au conseil de la commune. Sans être vus et sans être exposés à de vaines questions.
    – Vous vous taisez, mon fils, dit Simon Glover ; et nous avons beaucoup de choses à nous dire l’un à l’autre. Songez que la pauvre veuve Madeleine, si elle trouve sujet d’intenter à quelqu’un une accusation pour le malheur qu’elle éprouve ainsi que ses enfans, devra la faire soutenir par un champion, d’après la loi et la coutume ; car quel que soit le meurtrier, nous connaissons assez ces nobles et leurs dépendans pour savoir que le coupable demandera l’épreuve du combat, pour narguer peut-être ceux qu’ils appellent les lâches bourgeois. Non, tant qu’il coulera une goutte de sang dans nos veines cela ne doit pas être, Henry Sinith.
    – Je vois on vous voulez en venir, mon père, répondit Henry d’un air abattu ; et saint Jean sait que jamais cheval de bataille n’a entendu avec plus de plaisir le son de la trompette que je n’avais coutume d’entendre un appel aux armes. Mais vous voyez, mon père, que c’est pour avoir toujours été trop prompt faire usage de mes mains que j’ai perdu si souvent l’amitié de Catherine, et que j’ai bien cru que je ne la regagnerais jamais ; maintenant que toutes nos querelles sont arrangées, et que l’espoir qui ce matin semblait m’avoir abandonné pour toujours brille plus que jamais à mes yeux, faut-il lorsque j’ai encore sur les lèvres le baiser de pardon de ma chère Catherine, faut-il que j’aille me jeter dans de nouvelles affaires, ce qui, vous le savez, serait l’offenser de la manière la plus sensible ?
    – Il est pénible pour moi de vous conseiller, Henry, dit Simon ; mais dites-moi : avez-vous ou n’avez-vous pas raison de croire que ce pauvre Olivier a été pris pour vous ?
    – Je ne le crains que trop, dit Henry. On trouvait, qu’il me ressemblait un peu, et le pauvre diable s’étudiait à imiter mes gestes, ma démarche, et jusqu’aux airs que j’ai coutume de siffler ; afin d’ajouter à une ressemblance qui devait lui coûter si cher. Il ne manque pas de gens, tant dans la ville que dans le comté, qui me gardent rancune et qui me doivent quelque revanche ; lui, le cher homme, personne, je crois, ne lui devait rien.
    – Écoutez, Henry ; je ne puis vous promettre que ma fille ne sera point offensée. Elle a vu souvent le père Clément, et elle en a reçu, au sujet de la paix et du pardon des injures, des idées qui me semblent convenir fort mal à un pays dans lequel la loi ne peut nous protéger, à moins que nous n’ayons le courage de nous protéger nous-mêmes. Si vous vous décidez pour le combat, je ferai mon possible pour la déterminer à voir la chose du même œil que toutes les autres femmes de la ville la verront ; et si vous préférez laisser dormir l’affaire, si vous voulez que l’homme qui est mort pour vous reste sans vengeance, que la veuve et les enfans n’obtiennent point réparation pour le malheur qui les a frappés, alors je vous rendrai la justice de ne point oublier que moi du moins je ne dois pas penser plus mal de vous à cause de votre patience, puisqu’elle ne vous aura été commandée que par votre amour pour ma fille. Mais dans ce cas, Henry, il faudra que nous nous éloignions de notre cher Saint-Johnstoun, car nous n’y serions plus qu’une famille perdue d’honneur.
    Henry poussa un profond soupir, garda un instant le silence, puis il répondit : Plutôt mourir que d’être perdu d’Honneur, dussé-je ne

Weitere Kostenlose Bücher