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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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faut parler, reprit Henry, je crois que c’était à moi qu’était destiné le coup qu’Olivier Proudfute a reçu, d’autant plus que dans sa folie Olivier parlait sans cesse de chercher à imiter mes démarches aussi bien que mon habillement.
    – Avez-vous quelque querelle avec quelqu’un pour penser de la sorte ? dit sir Patrice Charteris.
    – Je dois le dire à ma honte, et comme un grand péché, j’en ai de tous les côtés, dans les montagnes comme dans les plaines, en Angleterre comme en Écosse, dans le Perthshire comme dans l’Angusshire ; tandis que le pauvre Olivier n’avait pas plus d’ennemis que le poulet qui vient de naître. Hélas il n’en était que moins préparé à répondre à un si brusque appel !
    – Écoutez, Smith, dit le prévôt ; répondez-moi clairement, y a-t-il quelque sujet d’animosité entre la maison de sir John Ramorny et vous ?
    – Oui, milord, rien n’est plus certain. On dit partout à présent que c’est à Quentin-le-Noir, qui passa le Tay il y a quelques jours pour aller dans le comté de Fife, qu’appartenait la main qui a été trouvée dans Curfew-Street la veille de Saint-Valentin : c’est moi qui abattis cette main d’un coup de ma large épée. Comme ce Quentin-le-Noir est valet de chambre de sir John, qui a une grande confiance en lui, il est assez probable que les gens de cette maison et moi nous ne devons pas être très bien ensemble.
    – Très probable en effet, Smith, dit sir Patrice Charteris ; et maintenant, très dignes confrères et très judicieux magistrats, il se présente naturellement deux suppositions qui conduisent l’une et l’autre à la même conclusion. Il est possible que les masques qui saisirent notre concitoyen et qui lui firent essuyer un traitement dont son corps conserve de légères marques, aient rencontré leur prisonnier fugitif comme il s’en retournait chez lui, et qu’ils aient mis le comble à leurs indignes procédés en lui ôtant la vie. Il exprima lui-même à Henry Gow la crainte qu’il en fût ainsi. Dans ce cas, et si les choses se sont passées de cette manière, un ou plusieurs des gens de sir John Ramorny ont dû être les assassins. Mais je crois plus vraisemblable qu’un ou deux des masques sont restés dans la rue ou y sont revenus peut-être après avoir changé de déguisement, et que ces hommes voyant Olivier Proudfute s’avancer sous les habits et avec la démarche de Henry Smith qu’il cherchait à imiter ; car sous ses vêtemens ordinaires, il n’aurait été pour eux qu’un sujet d’amusement ; il est vraisemblable, dis-je, qu’ils sentirent leur animosité s’éveiller, et que le voyant seul ils prirent, à ce qu’ils pensaient, le moyen le plus sûr et le plus prompt de se délivrer d’un ennemi aussi dangereux que Henry Smith passe pour l’être, comme on le sait fort bien, auprès de tous ceux qui ne sont pas ses amis. Le même raisonnement nous conduit encore à dire que ce sont les gens de sir. John Rarnorny qui ont commis le crime. Qu’en pensez-vous, messieurs ? ne sommes-nous pas en droit de les en accuser ?
    Les magistrats parlèrent tout bas entre eux pendant quelques minutes, et ils répondirent ensuite par l’organe du bailli Craigdallie. – Noble chevalier, et très digne prévôt, nous sommes entièrement de votre avis sur cette affaire sanglante et mystérieuse ; et nous ne doutons pas que vous n’ayez parfaitement raison d’attribuer aux compagnons et aux gens de ce Ramorny l’action atroce dont a été victime feu notre concitoyen ; soit pour son propre compte et en son propre nom, soit pour avoir été pris pour notre brave compatriote Henry Smith. Mais sir John, et pour lui-même et en sa qualité de grand-écuyer du prince, a une nombreuse maison, et comme nous devons nous attendre que l’accusation sera repoussée par un démenti formel, nous nous permettrons de demander comment nous procéderons dans ce cas. Il est vrai que si nous pouvions trouver une loi qui nous autorisât à mettre le feu à sa demeure et à passer au fil de l’épée tous ceux qui s’y trouvent, le vieux proverbe de courte et bonne pourrait recevoir son application ; car jamais on n’a vu réunis plus de contempteurs de Dieu, de destructeurs d’hommes et de séducteurs de femmes, que dans la bande de Ramorny. Mais je doute que cet acte de justice sommaire fût parfaitement légal ; et d’un autre côté je ne vois rien dans tout ce que nous avons

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