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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’oppression des puissans furent les objets de sa censure ; et ils se réjouirent de voir la foule abandonner les églises des autres couvens pour se porter dans la leur ; mais les hypocrites, car ce sont des hypocrites, se joignirent aux autres moines pour accuser d’hérésie leur prédicateur Clément lorsque, après avoir déclamé contre les crimes des grands, il commença à reprocher aux hommes d’église eux-mêmes leur orgueil, leur ignorance, leur luxure, leur ambition, l’empire qu’ils usurpent sur la conscience de leurs semblables, et leur soif insatiable pour acquérir les richesses du monde.
    – Pour l’amour de Dieu ! Catherine, parlez plus bas ; vous élevez la voix de plus en plus ; vos discours prennent un ton d’amertume ; vos yeux étincellent ; c’est grâce à ce zèle pour ce qui ne vous regarde pas plus que les autres, que des malveillans vous donnent le nom odieux et dangereux d’hérétique.
    – Vous savez que je ne dis que la vérité, mon père, et vous en avez dit autant vous-même plus d’une fois.
    – Non, de par l’aiguille et la peau de chamois ! s’écria vivement le gantier. Voudrais-tu que j’avouasse ce qui peut me coûter la vie et les membres, ma maison et mon argent ? car une commission a été nommée pour arrêter et juger les hérétiques à qui l’on attribue tous les tumultes, tous les désordres qui ont eu lieu depuis quelque temps ; c’est pourquoi, moins on parle, plus on est sage. J’ai toujours approuvé l’avis de l’ancien ménestrel qui disait :
    Pensez tout ce que vous voudrez,
    Mais songez bien à ce que vous direz.
    – Cet avis vient trop tard, mon père, dit Catherine en se laissant tomber sur une chaise près du lit de Glover ; vous avez parlé, vous avez été entendu, et Simon Glover, bourgeois de Perth, est accusé de s’être exprimé avec irrévérence en parlant des doctrines de la sainte Église, et…
    – Aussi vrai que je vis de l’aiguille et, du découpoir, c’est un mensonge ; je n’ai jamais parlé de ce qui est au-dessus de la portée de mon entendement.
    – Et d’avoir calomnié les membres du clergé, tant séculier que régulier.
    – À cet égard je ne nierai jamais ce qui est vrai. Je puis en avoir parlé un peu légèrement en vidant une pinte de bière ou un flacon de vin ; mais toujours en compagnie sûre, car ma langue est trop prudente pour mettre ma tête en danger.
    – Vous le croyez ainsi, mon père ; mais vos mots ont été rapportés, vos discours les plus innocens ont été envenimés, et vous êtes accusé d’avoir pris l’Église et les hommes d’église pour l’objet de vos railleries grossières, et de vous être égayé à leurs dépens avec des gens déréglés et dissolus, tels que feu Olivier Proudfute, Henry l’armurier et autres, qu’on représente comme adoptant les doctrines du père Clément, qui est accusé de sept chefs d’hérésie, et qu’on cherche partout pour le condamner à mort. Mais, ajouta-t-elle en levant les yeux vers le ciel dans l’attitude d’une de ces belles saintes que la religion catholique a donnée aux beaux-arts, ils n’y réussiront jamais. Il a échappé aux filets de l’oiseleur, et grâces en soient rendues au ciel, c’est moi qui lui en ai procuré les moyens.
    – Toi ! s’écria le gantier avec surprise ; as-tu perdu l’esprit, Catherine ?
    – Je ne nierai jamais ce qui fait ma gloire. C’est moi qui ai engagé Conachar à venir ici avec quelques-uns de ses compagnons pour emmener ce vieillard, et il est maintenant en sûreté bien loin dans les montagnes.
    – Fille téméraire ! fille mal avisée ! as-tu osé faciliter la fuite d’un homme accusé d’hérésie ; appeler des montagnards dans la ville ; les exciter à intervenir dans l’administration de la justice ? Hélas ! tu as violé les lois du royaume comme celles de l’Église ! Que deviendrions-nous si cela était connu ?
    – Cela est connu, mon père, dit Catherine d’un ton ferme, connu de ceux qui montreront le plus d’empressement à punir cette bonne action.
    – Tu te trompes, ma fille, tu, te trompes ; c’est quelque sotte idée que t’ont mise dans la tête ces moines rusés ou ces cajoleuses de nonnes. Cela ne s’accorde pas avec la disposition où tu paraissais être tout récemment d’épouser Henry Smith.
    – Hélas ! mon père, rappelez-vous la consternation cruelle dans laquelle m’avait jetée le bruit de sa

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