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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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s’écriant : Au secours ! Saint-Johnstoun ! au secours ! Sabrez et piquez ! Braves citoyens, sabrez et piquez ! On force nos maisons à l’ombre de la nuit !
    Ces mots qui retentirent bien loin dans les rues de la ville étaient accompagnés de coups distribués par un bras ferme, et qui produisaient quelque effet sur ceux que l’armurier attaquait. Pendant ce temps les habitans commencèrent à s’éveiller et à se montrer dans la rue en chemises, mais avec des sabres et des boucliers, et quelques-uns portant des torches. Les inconnus cherchèrent alors à s’échapper, et ils y réussirent, à l’exception de celui qui avait été renversé avec l’échelle. L’intrépide armurier l’avait saisi à la gorge à l’instant où il s’était relevé, et il le tenait aussi ferme qu’un lévrier tient un lièvre. Ceux qu’il avait blessés furent emportés par leurs compagnons.
    – Voilà des drôles qui troublent la paix de notre ville, dit Henry aux bourgeois qui commençaient à se rassembler. Courez après les pendards ; ils ne peuvent aller bien vite, car il y en a quelques-uns dont ma lame a entamé la peau. Poursuivez-les, les traces de sang vous indiqueront leur marche.
    – Quelques maraudeurs montagnards, dit un citoyen ; allons, voisins, donnons-leur la chasse.
    – Oui, donnez-leur la chasse, dit l’armurier ; et moi j’aurai soin du coquin que voici.
    Les bourgeois se dispersèrent de différens côtés, éclairés par leurs torches et faisant retentir de leurs cris tous les environs.
    Cependant le prisonnier de Henry cherchait à obtenir sa liberté, et il employait tour à tour les prières, les promesses et les menaces.
    – Si vous êtes un gentilhomme, dit-il à Henry, permettez que je me retire, et ce que vous avez fait vous sera pardonné.
    – Je ne suis pas gentilhomme, je suis Henry le Forgeron, bourgeois de Perth ; et je n’ai rien fait qui ait besoin de pardon.
    – Vilain ! tu ne sais pas ce que tu as fait ! Mais lâche-moi, et je remplirai ton bonnet de pièces d’or.
    – Le tien sera rempli à l’instant d’une tête fendue si tu fais un seul mouvement pour t’échapper.
    – De quoi s’agit-il donc, mon fils Henry ? demanda Simon qui parut en ce moment à la fenêtre. J’ai entendu ta voix, mais sur un autre ton que je m’y attendais. Pourquoi tous les voisins se sont-ils rassemblés ?
    – Parce qu’une bande de coquins a voulu escalader cette croisée, père Simon. Mais il est probable que je serai parrain de l’un d’eux, que je tiens ici aussi serré qu’aucun écrou tint jamais une vis.
    – Écoutez-moi, Simon Glover, dit le prisonnier ; que je vous dise un mot en particulier. Délivrez-moi des mains de ce manant à tête de plomb et à poing de fer, et je vous prouverai qu’on ne voulait nuire ni à vous, ni à aucun des vôtres. Je vous dirai en outre quelque chose qui sera à votre avantage.
    – Je crois connaître cette voix, dit Simon qui ouvrit sa porte en ce moment, tenant en main une lanterne sourde. Mon fils Smith, laisse ce jeune homme venir me parler ; il n’y a nul danger à craindre de lui, reste un instant où tu es, et ne laisse entrer personne dans la maison, soit pour attaquer soit pour défendre. Je garantis que ce jeune gaillard n’a voulu faire qu’une plaisanterie de la Saint-Valentin.
    À ces mots le vieillard emmena le prisonnier et ferma sa porte, laissant Henry un peu surpris du jour inattendu sous lequel le gantier considérait cette affaire-là. – Une plaisanterie ! répéta-t-il ; c’eût été une plaisanterie bien étrange s’ils fussent entrés dans la chambre à coucher de sa fille ! Et ils y seraient entrés sans la voix honnête et amicale qui m’a averti derrière un arc-boutant de la chapelle. Cette voix, si ce n’était pas celle de la bienheureuse sainte Anne, et qui suis-je pour qu’elle daigne m’adresser la parole ? n’a pu se faire entendre en ce lieu sans sa permission et son consentement, et je fais le vœu de lui offrir un cierge aussi long que mon couteau de chasse. Ah ! que n’ai-je eu ma grande claymore, pour l’amour de Saint-Johnstoun, et par égard pour ces coquins ! car ces couteaux de chasse sont des joujoux assez gentils, mais qui conviennent mieux à la main d’un enfant qu’à celle d’un homme. Ô mon fidèle Troyen ! si tu eusses été à mon côté au lieu d’être suspendu près du chevet de mon lit, les jambes de ces drôles n’auraient pas

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