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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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couru si vite. Mais je vois des torches allumées et des lames nues. Holà ! halte-là, vous autres ! Êtes-vous pour Saint-Johnstoun ? Si vous êtes amis de la belle ville, avancez, vous êtes les bienvenus.
    – Nous avons été à la chasse sans prendre de gibier, dit un des bourgeois. Nous avons suivi les traces du sang jusqu’au cimetière des dominicains, et nous avons vu entre les tombeaux deux coquins qui en soutenaient un troisième qui probablement portait quelques-unes de vos marques, Henry ; mais ils sont arrivés à la poterne avant que nous eussions pu les joindre. Ils ont sonné la cloche du sanctuaire, la porte s’est ouverte, et ils y sont entrés. Ainsi les voilà en sûreté dans le sanctuaire, et nous pouvons retourner dans nos lits froids pour tâcher de nous réchauffer.
    – Oui, oui, dit un second, les bons dominicains ont toujours un frère qui veille pour ouvrir la porte du sanctuaire à toute pauvre âme en peine qui désire y trouver un refuge.
    – Pourvu que la pauvre âme en peine soit en état de bien payer, ajouta un troisième. Mais celui qui est aussi pauvre de bourse que d’esprit peut rester à la porte jusqu’à ce que les chiens qui le chassent soient à portée de le mordre.
    Un quatrième, qui avait regardé par terre quelques instans à l’aide de sa torche, se releva pour parler. C’était un petit homme chargé d’assez d’embonpoint, vif, avantageux, et jouissant d’une certaine aisance, nommé Olivier Proudfute. Il tenait le dé dans sa corporation qui était celle des bonnetiers, et par conséquent il parlait du ton d’un homme en autorité. – Brave Smith, dit-il (car les torches répandaient assez de lumière pour qu’ils pussent se reconnaître), peux-tu nous dire quels sont les drôles qui ont causé un pareil désordre dans notre ville ?
    – Les deux premiers que j’ai vus, répondit l’armurier, m’ont paru, autant que j’ai pu en douter, porter le plaid des montagnards.
    – C’est assez probable, dit un bourgeois en secouant la tête. C’est une honte que les brèches de nos murs n’aient pas encore été réparées, et que ces brigands de montagnards puissent obliger d’honnêtes gens à sortir de leurs lits quand la nuit est assez obscure au gré de ces maraudeurs.
    – Mais voyez ceci, voisins, dit Olivier Proudfute en leur montrant une main qu’il venait de ramasser. Quand est-ce qu’une main comme celle-ci a attaché les braies d’un montagnard ? Elle est grande et vigoureuse, mais la peau en est fine et blanche comme celle d’une dame ; et voyez-vous à ce doigt une bague qui brille comme la lueur d’une chandelle ? Je me trompe fort, si Simon Glover n’a pas fait bien des gants pour cette main, car il a la pratique de tous les courtisans. Les spectateurs examinèrent cette preuve sanglante des exploits de l’armurier, et chacun fit ses commentaires à ce sujet.
    – En ce cas, dit l’un, Henry Smith fera bien de gagner au pied. Il aura beau dire qu’il a voulu protéger la maison du bourgeois, le justicier ne trouvera pas cette excuse suffisante pour avoir coupé la main d’un homme comme il faut. Il y a des lois sévères contre la mutilation.
    – Fi ! Michel Wabster ! fi ! répondit le marchand bonnetier ; pouvez-vous parler ainsi ? Ne sommes-nous pas les représentans et les successeurs des anciens Romains qui ont bâti la cité de Perth, et qui l’ont rendue aussi semblable qu’ils l’ont pu à leur propre ville ? N’avons-nous pas des chartes de tous nos nobles rois qui nous ont déclarés leurs sujets affectionnés ? Voudriez-vous nous voir renoncer à nos droits, à nos priviléges, à nos immunités, à notre haute, moyenne et basse justice, à notre droit de prononcer amendes, confiscations, emprisonnement, et même peine de mort, en cas de flagrant délit ? Faut-il que nous souffrions que la maison d’un honnête bourgeois soit attaquée sans en avoir réparation ? Non, braves citoyens, confrères et bourgeois ; le Tay remontera vers Dunkeld avant que nous nous soumettions à une telle injustice.
    – Et comment pouvons-nous l’empêcher ? demanda un vieillard à figure grave, qui était appuyé sur une épée à deux mains ; que voudriez-vous que nous fissions ?
    – Sur ma foi, bailli Craigdallie, répondit Proudfute, vous êtes le dernier homme de qui j’aurais attendu cette question. Je voudrais que nous partissions d’ici tous ensemble, en braves gens, pour aller nous

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