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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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comme un clerc. Il sait lire, et c’est à moi qu’il en est redevable.
    – Il devra d’autres connaissances à votre vaillance avant de mourir ; hé ! hé ! hé ! Mais votre marché avec le duc d’Albany est-il sûr ?
    – Assez pour satisfaire mon ambition, ta cupidité et notre vengeance à tous deux. À bord ! à bord ! Eviot, jette dans la barque quelques flacons du meilleur vin et quelques viandes froides.
    – Mais votre bras, sir John, ne vous fait-il pas souffrir ?
    – Les palpitations de mon cœur me font oublier les élancemens de ma blessure : il bat contre ma poitrine comme s’il voulait s’en échapper.
    – À Dieu ne plaise ! dit Dwining. Ce serait un étrange spectacle si cela arrivait, pensa-t-il en lui-même ; je serais charmé de le disséquer, mais je craindrais que l’enveloppe de pierre qui l’entoure n’ébréchât mes meilleurs instrumens.
    Au bout de quelques minutes ils étaient dans la barque, tandis qu’un messager se hâtait de porter la réponse au prince.
    Rothsay était assis avec le connétable après avoir dîné. Il était sombre et silencieux, et le comte venait de lui demander si son bon plaisir était qu’on desservît, quand un billet qu’on remit au prince changea tout à coup sa physionomie.
    – Comme il vous plaira, lui répondit-il, car je vais me rendre dans le pavillon du jardin, toujours avec votre permission, milord connétable, pour recevoir la visite de mon ci-devant grand-écuyer.
    – Milord ! dit le comte d’Errol.
    – Oui, milord : faut-il que je vous en demande deux fois la permission ?
    – Non sûrement, milord ; mais Votre Altesse Royale se souvient-elle que sir John Ramorny…
    – Il n’est pas la peste, je crois. Allons, Errol, vous voudriez jouer le rôle de geôlier farouche, mais il ne convient nullement à votre caractère. Adieu pour une demi-heure.
    – Nouvelle folie ! dit le comte d’Errol tandis que le prince, ouvrant une porte de la salle au rez-de-chaussée où ils étaient, entrait dans le jardin ; car c’en est une véritable que de rappeler près de lui ce misérable ; mais il est infatué.
    Cependant le prince se retournant lui dit à la hâte :
    – L’hospitalité de Votre Seigneurie voudra bien nous faire porter dans le pavillon un flacon ou deux accompagnés d’une légère collation. J’aime cet al fresco de la rivière.
    Le connétable ne lui répondit qu’en le saluant, et il donna sur-le-champ les ordres nécessaires ; de sorte que lorsque sir John, sortant de sa barque, entra dans le pavillon, il y trouva déjà un repas tout préparé.
    – Je suis fâché au fond du cœur de trouver Votre Altesse en chartre privée, dit Ramorny avec un air de compassion parfaitement joué.
    – Ton chagrin en sera un pour moi, répondit le prince. Il est très vrai qu’Errol, qui est un homme très estimable, m’a tellement ennuyé ici par son air grave et par ses discours qui peuvent passer pour de graves leçons, qu’il m’a forcé d’avoir encore recours à toi, réprouvé que tu es. Si je n’ai rien de bon à attendre de toi, peut-être pourrai-je en tirer quelque chose d’amusant. Cependant avant d’aller plus loin, je dois te dire que ce qui s’est passé le mercredi des Cendres est une infamie. J’espère que tu n’y as trempé en rien.
    – Sur ma parole, milord, ce n’est qu’une méprise de cet animal de Bonthron. Je lui avais seulement donné à entendre qu’une bastonnade devait être la récompense du drôle qui m’a fait perdre une main, et voilà mon coquin qui fait une double bévue. Il prend un homme pour un autre, et au lieu de bâton il se sert d’une hache.
    – Il est encore heureux que tout se soit borné là. – Ce bonnetier, c’est peu de chose ; mais je ne vous aurais jamais pardonné si l’armurier eût été la victime. – Il n’a pas son pareil dans toute la Grande-Bretagne. – J’espère que le scélérat a été attaché à une potence assez haute ?
    – Si trente pieds vous paraissent suffire…
    – Bah ! ne parlons plus de lui ; le nom seul de ce misérable donne un goût de sang à ce bon vin. – Et quelles nouvelles dans Perth, Ramorny ? Que font nos filles de joie et nos gaillards ?
    – On n’y pense guère à la gaillardise, milord. Tous les yeux sont fixés sur les mouvemens de Douglas-le-Noir, qui arrive avec cinq mille hommes d’élite pour nous mettre tous à la raison, comme s’il marchait à un autre Otterburne

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