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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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{99} . On dit qu’il va être encore une fois lieutenant-général du royaume ; et il est certain que beaucoup de gens se sont déclarés en sa faveur.
    – Il serait donc grand temps que mes pieds fussent libres, sans quoi je pourrais trouver un geôlier pire qu’Errol.
    – Ah, milord ! si vous étiez une fois hors d’ici, vous auriez bientôt un parti en état de faire tête à celui de Douglas.
    – Ramorny, dit le prince d’un ton grave, je n’ai gardé qu’un souvenir confus d’une proposition horrible que vous m’avez faite il n’y a pas bien long-temps. Prenez garde de me donner de pareils conseils. – Je voudrais être libre ; je voudrais être maître de mes mouvemens ; mais je ne prendrai jamais les armes contre mon père, ni contre ceux à qui il lui plaît d’accorder sa confiance.
    – Ce n’était que de la liberté personnelle de Votre Altesse que je me permettais de parler. Si j’étais à la place de Votre Grâce, je me jetterais dans cette bonne barque que vous voyez sur le Tay ; je me ferais conduire tranquillement dans le comté de Fife où vous avez nombre d’amis, et je m’installerais sans façon à Falkland. C’est un château royal ; et quoique le roi en ait fait présent à votre oncle, Votre Grâce peut bien se permettre de faire sa résidence chez un si proche parent.
    – Il a pris bien d’autres libertés avec mes biens, comme le domaine de Renfrew en est la preuve. – Mais un moment, Ramorny, un moment ! – N’ai-je pas entendu dire à Errol que lady Marjory Douglas, qu’on appelle duchesse de Rothsay, est à Falkland ? Je ne voudrais ni loger sous le même toit que cette dame, ni l’insulter en l’obligeant à en partir.
    – Elle y a demeuré, milord ; mais j’ai reçu l’avis certain qu’elle est allée rejoindre son père.
    – Ah ! pour animer Douglas contre moi ou peut-être pour le prier de m’épargner, pourvu que j’aille à genoux lui demander une place dans son lit, comme les pèlerins disent qu’est obligé de le faire l’émir ou l’amiral à qui un soudan sarrasin donne sa fille en mariage ? Ramorny, j’agirai d’après la maxime de Douglas même : il vaut mieux entendre l’alouette chanter qu’écouter la souris trotter ? Je ne me laisserai pas mettre les fers aux pieds et aux mains.
    – Nulle place ne vous convient donc mieux que Falkland ? J’ai assez d’hommes d’armes pour vous y maintenir, et si Votre Altesse désirait en partir, une petite course conduit à la mer de trois côtés différens.
    – Vous avez raison, dit le prince inconsidéré, mais nous y mourrons d’ennui. Ni gaîté, ni musique, ni femmes.
    – Pardon, noble duc ; mais quoique lady Marjory Douglas en soit partie comme une dame errante de roman pour implorer le puissant secours de son père, j’ose dire qu’il se trouve à Falkland une plus jeune fille, une fille plus aimable, ou du moins qu’elle sera bientôt en route pour s’y rendre. – Votre Altesse n’a pas oublié la Jolie Fille de Perth ?
    – Oublié la plus jolie fille d’Écosse ! – Non, – pas plus que tu n’as oublié que tu as mis la main à l’expédition de Curfew-Street la nuit de la veille de Saint-Valentin.
    – Que j’y ai mis la main ? – Votre Altesse veut dire que je l’y ai perdue. Aussi vrai que je ne la retrouverai jamais, Catherine Glover est en ce moment ou sera bientôt à Falkland. Je ne flatterai pas Votre Altesse en disant qu’elle espère vous y trouver. – Le fait est qu’elle a dessein de se placer sous la protection de lady Marjory.
    – La petite traîtresse ! – Elle se tourne contre moi ! elle mérite punition, Ramorny.
    – J’espère que la pénitence que lui imposera Votre Altesse sera douce.
    – Sur ma foi ! il y a long-temps que j’aurais voulu être son père confesseur ; mais je l’ai toujours trouvée si réservée !
    – L’occasion vous a manqué, milord ; et même à présent le moment est pressant.
    – En vérité, je ne suis que trop disposé à faire une folie ; mais mon père…
    – Sa personne est en sûreté, et il est aussi libre qu’il peut jamais l’être, tandis que Votre Altesse…
    – Doit porter des fers, quand ce ne serait que ceux de l’hymen. – Je le sais. – Je vois arriver Douglas donnant la main à sa fille, qui a l’air aussi hautain et les traits aussi durs que son père même, sauf quelques traces de vieillesse.
    – Et c’est à Falkland que vit dans la

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