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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’or à quiconque voudra se faire chat sauvage pour aujourd’hui, et probablement se faire tuer pour son service. Voilà tout.
    – Quoi ! s’écria l’armurier, avec vivacité, fait-on une proclamation afin de trouver un homme pour combattre contre le clan de Quhele ?
    – Oui, sur ma foi, répondit Craigdallie ; mais je ne crois pas qu’il se trouve dans tout Perth un pareil fou.
    À peine avait-il prononcé ces mots, qu’il vit Henry franchir la palissade d’un seul saut ; et courant dans la lice, il s’écria : – Me voici, sire héraut, Moi Henry du Wynd, prêt à me battre contre le clan de Quhele.
    Des cris d’admiration partirent de tous côtés, tandis que quelques braves bourgeois, ne pouvant trouver aucune raison pour expliquer la conduite de Henry, en conclurent que le goût qu’il avait pour se battre lui avait fait absolument tourner la tête. Le prévôt lui-même ne sut qu’en penser.
    – Vous êtes fou, Henry, lui dit-il ; vous n’avez ni épée à deux mains, ni cottes de mailles.
    – C’est la vérité, répondit Henry, car j’ai fait présent d’une cotte de mailles que j’avais fabriquée pour moi-même, à ce jeune chef du clan de Quhele, qui sentira bientôt sur ses épaules comment je frappe pour river mes clous. Quant à une épée à deux mains, ce joujou d’enfant pendu à mon côté me suffira jusqu’à ce que je ramasse une arme plus lourde sur le champ de bataille.
    – Cela ne peut se passer ainsi, dit le comte d’Errol. Écoute, brave armurier : par sainte Marie ! tu porteras mon haubert de Milan et ma bonne épée d’Espagne.
    – Je remercie Votre Seigneurie, milord, dit Smith ; mais le fléau à l’aide duquel un de vos braves ancêtres changea la face des affaires dans la journée de Loncarty aurait pu me suffire. Je ne suis pas habitué à me servir d’armes ou d’armures que je n’ai pas fabriquées moi-même, parce que je ne saurais pas quel coup le haubert pourrait recevoir sans se fendre, et quel coup l’épée pourrait porter sans se briser.
    Pendant ce temps la renommée avait répandu jusque dans la ville de Perth la nouvelle que l’intrépide Smith allait combattre sans armure. Comme le moment fixé pour le combat approchait, on entendit la voix perçante d’une femme qui demandait passage au milieu de la foule. Cédant à ses importunités, la multitude lui fit place, et elle s’avança à la hâte respirant à peine, et courbée sous le fardeau d’une cotte de mailles et d’une grande épée à deux mains. On reconnut en elle la veuve d’Olivier Proudfute, et les armes dont elle était chargée étaient celles de Smith dont son mari était couvert quand il avait été assassiné, et qui avaient été naturellement portées chez elle avec son corps. Sa veuve reconnaissante les apportait dans la lice pour les remettre à qui elles appartenaient, dans un moment, où ces armes dont il connaissait la bonté lui étaient d’une telle importance, Henry les reçut avec joie ; la Veuve, d’une main tremblante, l’aida à s’en couvrir à la hâte, et prit ensuite congé, de lui en s’écriant : – Que Dieu protége le champion des orphelins ! malheur à quiconque se présentera devant lui !
    Sentant une nouvelle confiance en se trouvant revêtu d’une armure à l’épreuve, Henry frappa la terre du pied, comme pour mieux adapter sa cotte de mailles à ses membres, et tirant du fourreau son épée à deux mains, il la fit brandir et siffler sur sa tête, en traçant dans l’air la forme du chiffre 8 avec une aisance et une légèreté qui prouvaient avec quelle force et quelle dextérité il savait manier cette arme pesante. Les champions reçurent alors l’ordre de faire le tour de la lice, et l’on disposa leur marche de manière à ce que les deux partis ennemis ne se rencontrassent point et qu’ils pussent rendre hommage au roi tour à tour en passant devant la galerie dans laquelle il était assis.
    Pendant que ce cérémonial s’accomplissait, la plupart des spectateurs s’occupaient encore à comparer avec soin la taille, les membres et les muscles des champions des deux partis, cherchant à former des conjectures sur le résultat du combat. Une querelle d’un siècle, avec tous les actes d’agression et de représailles qui avaient eu lieu pendant cet espace de temps, agitait le sein de chaque combattant. Leurs traits avaient pris l’expression là plus sauvage de l’orgueil, de la haine et de la

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