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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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avant mon retour. Suis-moi, vieille Dorothée, je crois que j’aurai besoin de ton aide.
    Il sortit de l’appartement suivi de la vieille femme, et Henry Smith resta seul avec Catherine, peut-être pour la seconde fois de sa vie. Il y eut quelque embarras de la part de la jeune fille, et quelque gaucherie du côte de l’amant pendant environ une minute. Enfin Henry, s’armant de tout son courage, tira de sa poche les gants que Simon lui avait remis, et la supplia de permettre à celui qui avait reçu ce matin une faveur si précieuse de payer l’amende qu’il avait encourue pour avoir été endormi dans un moment où il aurait volontiers renoncé au sommeil pendant toute une année pour être éveillé une seule minute.
    – Mais, dit Catherine, l’hommage que j’ai rendu à saint Valentin ne rend pas exigible l’amende que vous désirez payer, et je ne puis consentir à la recevoir.
    – Ces gants, dit Henry en approchant doucement sa chaise de celle de Catherine, ont été travaillés par des mains qui vous sont bien chères ; et voyez, ils sont faits pour les vôtres. Il les étendit sur la table, et prenant le bras de Catherine dans sa main robuste, il le plaça à côté pour lui montrer comme ils lui iraient bien. – Voyez ce bras arrondi, ajouta-t-il, voyez ces doigts déliés ; songez à celui qui a fait ces coutures en soie et en or, et dites-moi si ces gants et les bras auxquels seuls ils peuvent bien aller doivent rester séparés, parce que ces pauvres gants ont eu le malheur d’être quelques minutes sous la garde d’une main rude et basanée comme la mienne.
    – Je les reçois avec plaisir comme venant de mon père, dit Catherine, et certainement aussi comme venant de mon ami, appuyant sur ce dernier mot, de mon Valentin, de mon défenseur.
    – Permettez-moi de vous aider à les mettre, dit Smith en avançant encore plus près d’elle. Ils peuvent être d’abord un peu justes, et vous pouvez avoir besoin de quelque assistance.
    – Vous êtes habile à rendre de pareils services, bon Henry Gow, dit Catherine en souriant, mais en reculant sa chaise en même temps.
    – De bonne foi, dit Henry en secouant la tête, je suis plus habile à faire entrer dans un gantelet d’acier la main d’un chevalier, qu’à ajuster un gant brodé sur celle d’une jeune fille.
    – En ce cas, je ne vous donnerai pas plus de peine ; Dorothée m’aidera. Mais je n’aurai pas besoin d’aide ; les yeux et les doigts de mon père ne le trompent jamais dans sa profession, et tous les ouvrages qui sortent de ses mains répondent toujours exactement à la mesure qu’il en a prise.
    – Permettez-moi de m’en convaincre ; que je voie si ces jolis gants vont réellement bien aux mains pour lesquelles ils ont été faits.
    – Dans quelque autre moment, bon Henry, je porterai ces gants en l’honneur de saint Valentin et du compagnon qu’il m’a donné pour cette année. Plût au ciel que je pusse également satisfaire mon père sur une matière plus importante ! Quant à présent le parfum de cette peau augmente le mal de tête que j’ai depuis ce matin.
    – Mal de tête, chère Catherine !
    – Appelez-le un mal partant du cœur, et vous ne vous tromperez pas, dit Catherine en soupirant, et elle continua d’un ton plus sérieux : Henry, dit-elle, peut-être vais-je montrer autant de hardiesse que vous avez eu lieu de m’en supposer ce matin ; car je vais être la première à vous parler d’un sujet sur lequel je devrais peut-être attendre que j’eusse à vous répondre. Mais après ce qui s’est passé ce matin, je ne puis me dispenser de vous expliquer mes sentimens à votre égard sans courir le risque de vous mettre dans le cas de vous y méprendre. Non, ne me répondez pas avant de m’avoir entendue. Vous êtes brave, Henry, plus brave que la plupart des hommes, vous êtes franc et fidèle ; on peut compter sur vous comme sur l’acier que vous travaillez, vous…
    – Arrêtez, Catherine, arrêtez, par compassion ! Jamais vous n’avez dit tant de bien de moi que pour en venir à quelque censure amère dont vos éloges étaient les avant-coureurs. Je suis honnête, direz-vous encore, mais je suis un écervelé, un brouillon, un querelleur, un spadassin.
    – Je serais injuste envers moi comme envers vous si je vous nommais ainsi. Non, Henry, ce n’eût jamais été à un spadassin, eût-il porté un panache à son bonnet et des éperons d’or à ses talons, que

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