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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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occasions qui n’étaient pas sans danger, ainsi Jézabel et moi nous ne nous séparerons pas. Je l’ai nommée Jezabel d’après la princesse de Castille.
    – Je suppose que vous voulez dire Isabelle.
    – Oui, oui ; Isabelle, Jézabel, c’est la même chose, comme vous savez. Mais voici enfin le bailli Craigdallie qui arrive avec cette pauvre créature, ce poltron d’apothicaire. Ils ont amené deux gardes de la ville avec leurs pertuisanes pour garder leurs précieuses personnes sans doute. S’il y a quelqu’un au monde que je déteste cordialement, c’est ce valet rampant de Dwining.
    – Prenez garde qu’il ne vous entende parler ainsi, maître bonnetier. Je vous réponds que ce squelette animé est plus dangereux que ne le seraient vingt gaillards déterminés comme vous.
    – Bah ! bah ! Smith, vous voulez rire à mes dépens, dit Olivier, mais en baissant la voix, et en jetant un regard sur l’apothicaire comme pour voir quel était celui de ses membres décharnés, quel était le trait de son visage maigre et blême, qui pouvaient donner à craindre quelque danger de sa part ; et cet examen l’ayant rassuré, il ajouta hardiment : – Sabres et boucliers ! une douzaine de drôles comme ce Dwining ne me feraient pas peur. Que pourrait-il faire à un homme ayant du sang dans les veines ?
    – Il pourrait lui donner une dose de ses drogues, répondit l’armurier d’un ton sec.
    Ils n’eurent pas le temps d’en dire davantage, car le bailli Craigdallie arrivant, les invita à se mettre en marche vers Kinfauns et leur en donna lui-même l’exemple. Tandis qu’ils avançaient au pas, la conversation roula sur l’accueil qu’ils devaient attendre de leur prévôt et sur l’intérêt qu’ils pouvaient croire que ce dignitaire prendrait à l’affaire dont ils allaient l’entretenir. Le gantier semblait plongé dans un accablement complet, et il parla plusieurs fois de manière à donner à entendre qu’il aurait voulu qu’on laissât assoupir cette affaire. Il n’exprima pourtant pas très ouvertement ses sentimens à ce sujet, peut-être parce qu’il craignait que s’il montrait des dispositions trop évidentes à couvrir du silence l’entreprise criminelle qui avait eu lieu, on n’en tirât des conséquences injurieuses à la réputation de sa fille. Dwining était du même avis, mais il parla avec plus de circonspection qu’il ne l’avait fait, dans la matinée.
    – Après tout, dit le bailli, quand je pense à tous les présens qui ont été envoyés par la bonne ville au lord prévôt, je ne puis croire qu’il montre de la lenteur à se mettre en avant en cette occasion. Plus d’une bonne barque chargée de vins de Bordeaux a remonté le Tay pour porter sa cargaison au château de Kinfauns. J’ai quelque droit d’en parler, puisque c’est moi qui en ai fait l’importation.
    – Et moi, dit Dwining avec sa voix aigre, je pourrais parler de confitures exquises, de confections délicates, de gâteaux de toute espèce, et même de pains tout entiers de cet assaisonnement rare et délicieux qu’on appelle sucre, qui sont sortis de nos murs pour orner un festin de noces, de baptême, ou quelque autre solennité semblable. Mais, hélas ! bailli Craigdallie, le vin est bu, les confitures sont mangées, et le présent est oublié quand la saveur en est disparue. Hélas ! voisin, le banquet des dernières fêtes de Noël est sorti de la mémoire, comme les neiges de l’année dernière ont cessé de frapper les yeux.
    – Mais on a envoyé aussi des gants remplis de pièces d’or, dit le magistrat.
    – Je dois le savoir, moi qui les ai faits, dit Simon Glover qui mêlait toujours les souvenirs de sa profession à toutes les idées qui pouvaient l’occuper. Il s’y trouvait une paire de gants de chasse au faucon pour milady. Je les avais faits un peu larges, mais Sa Seigneurie n’en a pas été mécontente en considération de la doublure qui devait les remplir.
    – Eh bien ! dit le bailli, ce que je dis n’en est que plus vrai. Si ce dernier présent n’existe plus, c’est la faute du prévôt et non celle de la ville ; car sous la forme qu’il a été fait, il n’a pu ni se boire ni se manger.
    – Je pourrais aussi parler d’une bonne armure, dit Henry Smith ; mais, cogan na schie ! comme dit Jean le Montagnard. Quant à moi, je crois que sir Patrice Charteris remplira son devoir envers la ville comme en guerre ; et il est inutile de compter

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