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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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brave armurier Smith et trois ou quatre autres hommes armés, qui désirent savoir quel est votre nom, et par quel hasard vous chassez sur les terres de la ville. Je puis néanmoins vous répondre pour eux qu’ils n’ont aucune envie de chercher querelle à un gentilhomme ou à un étranger pour une transgression accidentelle. Seulement leur usage est de ne pas accorder cette permission, à moins qu’elle ne leur soit dûment demandée, et… et… C’est pourquoi, digne étranger, je désire savoir quel est votre nom.
    L’air méprisant et farouche avec lequel le chasseur avait regardé Olivier Proudfute pendant sa harangue l’avait grandement déconcerté, et avait complètement changé le caractère de son discours qui, s’il avait eu Henry Gow à son côté, aurait été probablement d’une tout autre nature.
    Quelque modifiée qu’eût été sa question, l’étranger y répondit par un froncement de sourcils que les cicatrices de sa figure firent paraître encore plus farouche. – Vous voulez savoir mon nom ? lui dit-il ; je me nomme Dik du Diable, de Hellgart, bien connu dans l’Annandale comme un noble Johnstone {49} . Je suis à la suite du brave laird de Wamphray, qui accompagne son parent le redoutable lord de Johnstone, qui marche avec le puissant comte de Douglas ; et le comte, le lord, le laird, et moi son écuyer, nous donnons le vol à nos faucons partout où nous trouvons du gibier, sans en demander la permission à personne.
    – Je m’acquitterai de votre message, monsieur, répondit Olivier Proudfute d’un ton assez doux, car il commençait à désirer de se débarrasser de l’ambassade dont il s’était si témérairement chargé ; et il détournait la tête de sa jument, quand l’homme d’Annandale ajouta :
    – Et recevez ceci en même temps pour vous souvenir que vous avez rencontré Dick du Diable, et pour vous apprendre à ne pas vous mêler une autre fois de déranger dans sa chasse un homme qui porte l’éperon ailé sur l’épaule.
    En parlant ainsi, il fit pleuvoir sur la tête et sur le corps du malencontreux bonnetier une grêle de coups de houssine bien appliqués. Quelques-uns tombèrent sur Jezabel qui, se cabrant sur-le-champ, renversa son cavalier, et courut au galop vers le groupe des bourgeois de Perth.
    Proudfute, étendu par terre, commença à crier au secours d’une voix dont les accens n’avaient rien de bien mâle, et à implorer merci sur un ton plus bas ; car son antagoniste mettant pied à terre dès qu’il le vit renversé, lui appuya sur la gorge la pointe d’un petit couteau de chasse, tandis que de l’autre main il vidait les poches du malheureux bonnetier. Il examina ensuite la gibecière qu’il portait, jurant qu’il en aurait le contenu pour se dédommager de l’interruption apportée à sa chasse. Il en tira la bandoulière avec tant de violence, au lieu de détacher la boucle qui la retenait, qu’il en rompit la courroie, violence qui ajouta encore à la terreur de l’infortuné citoyen de Perth. N’ayant apparemment trouvé dans la gibecière rien qui tentât sa cupidité, il la rejeta avec dédain, et laissant le cavalier démonté se relever, il remonta lui-même sur son bidet, et jeta un coup d’œil sur les compagnons du bonnetier qui étaient alors en marche pour avancer vers lui.
    Quand leur délégué tomba de cheval ils avaient commencé par en rire, les fanfaronnades de Proudfute les ayant disposés à s’égayer en voyant, comme le dit Henry Smith, leur Olivier trouver un Roland {50} . Mais quand ils virent l’adversaire du bonnetier se pencher sur lui et le traiter de la manière que nous venons de décrire, l’armurier ne put y tenir plus long-temps. – Maître bailli, s’écria-t-il, sauf votre bon plaisir, je ne puis endurer de voir un de nos concitoyens battu, volé, et peut-être assassiné devant nos yeux. C’est un malheur pour notre voisin Proudfute, mais c’est une honte pour notre bonne ville et pour nous. Il faut que j’aille à son secours.
    – Nous y marcherons tous, répondit Craigdallie ; mais que personne ne frappe un seul coup sans que j’en donne l’ordre. Nous avons déjà, comme cela est à craindre, plus de querelles sur les bras que nous n’en pouvons porter. C’est pourquoi je vous ordonne à tous, et particulièrement à vous, Henry Gow, au nom de la belle ville, de ne vous servir de vos armes que pour vous défendre. Ils s’avancèrent donc tous en corps, et la vue

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