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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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étrange et terrible tumulte qui a eu lieu dans la ville, je ne puis il est vrai dire, comme Henry Gow, que j’en aie vu précisément le commencement, mais personne ne peut nier que je n’aie été témoin de la fin, du moins en grande partie, et particulièrement que je n’aie procuré la pièce de conviction la plus importante pour découvrir les coupables.
    – Et quelle est cette pièce ? demanda sir Patrice Charteris ; ne perdez pas le temps en paroles : quelle est cette pièce de conviction ?
    – J’ai apporté à Votre Seigneurie dans cette gibecière, répondit le petit homme, quelque chose qu’un de ces coquins a laissé, sur le champ de bataille. C’est un trophée qui, je l’avoue de bonne foi, n’est pas dû à la lame de mon sabre ; mais je réclame l’honneur de m’en être emparé avec cette présence d’esprit que peu de gens possèdent au milieu du cliquetis des armes et de la lueur des torches. Je m’en suis emparé, milord, et voici cette pièce de conviction.
    À ces mots, il tira de sa gibecière la main qu’il avait trouvée par terre sur le lieu qui avait été le théâtre de l’escarmouche.
    – Sur ma foi, bonnetier, dit le prévôt, je garantis que tu as assez de cœur pour t’emparer de la main d’un homme quand elle est séparée de son corps ; mais que cherches-tu encore dans ton sac ?
    – Il y avait, milord… il devrait y avoir… une bague qui était passée au doigt de ce coquin. Il faut que je l’aie oubliée et que je l’aie laissée chez moi. Je l’avais prise pour la montrer à ma femme, attendu qu’elle ne se souciait pas de voir la main, de pareils spectacles n’étant pas agréables aux yeux des femmes. Je croyais pourtant l’avoir remise au doigt, mais il faut que je l’aie laissée chez moi : je vais l’aller chercher, et Henry Smith m’accompagnera.
    – Nous t’accompagnerons tous, dit sir Patrice Charteris, car je vais moi-même me rendre à Perth. – Écoutez-moi, honnêtes bourgeois et braves voisins. Lorsque vous m’avez fait des plaintes de la violation de vos privilèges sur des matières frivoles et triviales, comme lorsqu’on braconnait sur vos terres, ou que les gens de quelque baron jouaient au ballon dans vos rues, vous avez pu m’y croire indifférent ; mais par l’âme de Thomas de Longueville ! vous n’aurez pas sujet d’accuser de négligence Patrice Charteris dans une affaire de cette importance. Cette main, continua-t-il en la levant en l’air pour la montrer, est celle d’un homme qui n’est pas habitué à des travaux journaliers. Nous la ferons placer en un lieu où elle ne pourra manquer d’être reconnue et réclamée, s’il reste une seule étincelle d’honneur aux compagnons de celui qui l’a perdue. – Écoute, Gérard ! – Fais-moi monter sur-le-champ à cheval une douzaine de braves gens, et qu’ils prennent la cuirasse. – Cependant, voisins, s’il en résulte quelque querelle, comme la chose est assez probable, nous devons nous soutenir mutuellement. Combien d’hommes amènerez-vous à mon secours, si mon pauvre château est attaqué ?
    Les bourgeois jetèrent les yeux sur Henry Gow, vers lequel ils se tournaient comme par instinct, lorsqu’il était question d’affaires de cette nature.
    – Je réponds, dit-il, que cinquante braves gens seront prêts à marcher avant que la cloche de la ville ait sonné dix minutes, et un millier dans l’espace d’une heure.
    – C’est bien, répliqua l’intrépide prévôt ; et en cas de besoin, je marcherai à l’aide de la belle ville avec tous les soldats dont je peux disposer. Et maintenant, mes amis, montons à cheval.

CHAPITRE IX.
     
    Le jour de Saint-Valentin, vers midi, le prieur des dominicains était occupé à remplir au confessionnal les devoirs de son ministère, et son pénitent n’était pas un personnage de peu d’importance. C’était un homme de bonne mine ; les couleurs de la santé brillaient sur ses joues fleuries, dont le bas était ombragé par une barbe blanche vénérable qui lui descendait sur la poitrine. Ses grands yeux d’un bleu pâle et son front large et élevé exprimaient la dignité, mais cette dignité semblait plus propre à recevoir les honneurs qu’on lui rendait volontairement qu’à forcer à les lui rendre ceux qui pouvaient s’y refuser. L’expression de sa physionomie était si pleine de bonté qu’elle semblait presque annoncer une simplicité qui le laissait sans défense, ou

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