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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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suite s’est arrêté dans la cour, et… Bon Dieu, qu’est-ce que cela signifie ? j’aperçois une chanteuse avec sa viole, se préparant à chanter sous les fenêtres de l’appartement royal, et dans le cloître des dominicains, comme elle pourrait le faire dans la cour d’une hôtellerie ! Je vais ordonner qu’on la chasse immédiatement.
    – Ne le faites pas, mon père, dit le roi. Laissez-moi implorer la grâce de la pauvre voyageuse. La gaie science qu’elle professe se trouve tristement associée à la misère à laquelle est condamnée cette race errante de ménestrels. En cela elle ressemble aux rois qui trouvent partout des acclamations sur leur passage, et qui soupirent en vain après le bonheur paisible que le plus pauvre paysan goûte au milieu de sa famille. Que la chanteuse errante ne soit point chassée, mon père ; laissez-la chanter si cela lui plaît devant les officiers et les cavaliers qui sont dans la cour. Peut-être cela les empêchera-t-il de se quereller les uns les autres ; ils appartiennent à des maîtres si fougueux !
    Ainsi s’exprima le monarque bien intentionné, mais faible, et le prieur s’inclina en signe d’obéissance. Tandis qu’il parlait le comte de March entra dans la salle d’audience, dans le costume des cavaliers du temps, et le poignard au côté.
    Il avait laissé dans l’antichambre le page d’honneur qui portait son épée. Le comte était beau et bien fait, son teint animé, ses cheveux touffus et blonds, et ses brillans yeux bleus étincelaient comme ceux d’un aigle ; il trahissait dans ses manières, qui étaient cependant agréables, un caractère irritable et prompt, et sa position dans le monde comme haut et puissant seigneur féodal ne lui donnait que trop de liberté pour satisfaire ses passions.
    – Je suis bien aise de vous voir, comte de March, dit le roi en s’inclinant gracieusement, vous avez été pendant longtemps absent de notre conseil.
    – Sire, répondit March en saluant profondément le roi, et n’adressant au duc d’Albany qu’un salut hautain et cérémonieux, si j’ai été absent des conseils de Votre Majesté, c’est parce que ma place était remplie par des conseillers plus agréables, et je n’en doute pas, plus habiles. Maintenant je viens seulement pour dire à Votre Grâce que les nouvelles reçues des frontières d’Angleterre rendent nécessaire que je retourne sans délai dans mes propres domaines. Votre Majesté a son frère, le sage, le politique duc d’Albany, avec lequel elle peut prendre des décisions, et le puissant et valeureux comte de Douglas pour les exécuter. Je ne suis utile que dans mon pays, et je me propose d’y retourner incessamment avec la permission de Votre Majesté, pour y remplir ma charge de gardien des frontières de l’est.
    – Vous n’agirez pas si cruellement avec nous, cousin, répondit le bon monarque. Il y a de mauvaises nouvelles ici. Ces malheureux clans des Highlands commencent à se révolter ouvertement, et la tranquillité de notre propre cour requiert les meilleurs de nos conseillers et les plus braves de nos barons pour exécuter ce que nous aurons résolu : Le descendant de Thomas Randolph n’abandonnera sûrement pas le petit-fils de Robert Bruce dans une telle circonstance.
    – Je laisse avec lui le descendant de James Douglas, plus célèbre encore. Sa Seigneurie se vante qu’elle ne met jamais le pied dans l’étrier sans avoir mille hommes à sa suite comme garde ordinaire ; et c’est, je suppose, ce que les moines d’Aberbrothock attesteront volontiers. Certainement, tous les chevaliers de Douglas sont plus capables de réprimer un essai révolté de soldats des hautes-terres que je ne le suis de résister aux archers d’Angleterre et au pouvoir de Henry Hotspur. Et de plus voilà Sa Grâce le duc d’Albany, si zélé dans ses soins pour la sûreté de Votre Majesté, qu’il fait prendre les armes à vos Brandanes quand un sujet soumis s’approche de la résidence de son roi avec une pauvre demi-douzaine de chevaux, le cortége du plus mince baron qui possède une tour et mille acres de bruyère. Puisqu’on prend de telles précautions lorsqu’il n’y a pas la plus légère apparence de péril, – car je suppose qu’on n’en redoutait aucun de moi, – Votre Majesté sera certainement bien convenablement gardée dans un danger réel.
    – Milord de March, dit le duc d’Albany, les plus minces barons dont vous venez de parler

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