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La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin)

Titel: La Jolie Fille de Perth (Le Jour de Saint-Valentin) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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grand, plus le carnage parmi les plus braves et les plus mutins sera considérable. Les montagnes alors seront tranquilles pour long-temps.
    – Il y a bien du sang dans ce projet, mon frère, dit le roi, et je suis encore obligé de vous dire qu’il répugnerait à ma conscience de contempler le massacre de ces hommes grossiers qui ne sont pas plus éclairés que la plupart des païens.
    – Leurs vies sont-elles plus précieuses, demanda le duc d’Albany, que celles de tant de seigneurs et de gentilshommes qui avec la permission de Votre Majesté combattent si souvent en champ clos, soit pour se faire justice eux-mêmes, soit pour acquérir de la gloire ?
    Le roi ainsi pressé avait peu de chose à répondre contre cette coutume de l’épreuve par le combat, coutume tolérée par les lois du royaume et approuvée par celles de la chevalerie. Il dit cependant : – Dieu sait que je n’ai jamais accordé les permissions dont vous me parlez qu’avec la plus grande répugnance, et que je n’ai jamais vu de gentilshommes verser leur sang dans leurs querelles sans avoir désiré pouvoir les apaiser au prix du mien.
    – Mais, gracieux souverain, dit le prieur, si nous ne suivons pas les projets adroits de milord d’Albany, il me semble que nous devons avoir recours aux moyens du comte de Douglas, et au risque du succès douteux du combat et avec la certitude de perdre de fidèles sujets, se servir de l’épée de l’habitant des plaines pour l’œuvre que les féroces montagnards ne manqueront pas d’accomplir eux-mêmes dans leur propre pays. – Que dit milord de Douglas des plans politiques de Sa Grâce le duc d’Albany ?
    – Douglas, dit l’orgueilleux seigneur, ne conseille jamais d’user d’adresse lorsque l’on peut employer la force ouverte. Il conserve son opinion et son désir de marcher à la tête de ses vassaux et de ceux des barons de Perthshire. Il mettra les montagnards à la raison ou les forcera à la soumission ; et s’il n’y réussit pas, il laissera le corps d’un Douglas dans leurs déserts sauvages.
    – C’est noblement pensé, milord de Douglas, dit Albany, et le roi a bien raison de compter sur ton cœur valeureux et sur le courage de ceux qui suivent tes étendards. Mais ne voyez-vous pas que bientôt vous pourrez être appelé dans d’autres lieux où votre présence et vos services pourront être plus utiles à votre roi et à l’Écosse ? N’avez-vous pas remarqué l’air sombre avec lequel l’impétueux comte de March assura notre souverain de sa foi et de sa fidélité tant qu’il serait vassal de la couronne d’Écosse ? et n’avez-vous pas craint vous-même qu’il ne formât le projet de se donner à l’Angleterre ? D’autres chefs moins puissans et d’un nom moins illustre peuvent se mesurer avec des montagnards. Mais si March introduit les Percys et leurs Anglais dans le royaume, qui les chassera si Douglas est ailleurs ?
    – Mon épée, répondit Douglas, est également au service de Sa Majesté sur les frontières ou dans les plus profondes retraites des montagnes ; j’ai vu déjà le fier Percy et George de Dunbar tourner le dos, et je puis les revoir encore, si le bon plaisir du roi veut que je me dispose à prévenir l’alliance probable de l’étranger et du traître ; mais plutôt que de confier à une main inférieure ou plus faible la tâche importante de pacifier les montagnes, j’adopte le projet de milord d’Albany de laisser ces sauvages s’égorger les uns et les autres, sans importuner les barons et les chevaliers du soin de leur donner la chasse.
    – Milord de Douglas, dit le jeune prince qui semblait déterminé à n’omettre aucune occasion d’humilier son orgueilleux beau-père, ne veut pas nous laisser à nous autres pauvres habitans des plaines, même la pauvre gloire que nous pourrions recueillir aux dépens des bandits des hautes-terres, tandis que lui recueille déjà en idée une moisson de victoires aux dépens des Anglais ; mais Perry a vu le dos de certains hommes aussi bien que Douglas, et j’ai entendu dire que souvent ceux qui partaient pour tondre la laine revenaient tondus.
    – Manière de parler, reprit Douglas, bien digne d’un prince qui parle d’honneur avec la mallette d’une femme de mauvaise vie à sa toque, comme une faveur précieuse.
    – Pardonnez-moi, milord, dit Rothsay, mais ceux qui sont mariés d’une manière qui ne leur convient pas sont peu difficiles sur le choix

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