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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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aussi compétents.
    Pendant que le général Schindler écarquillait les yeux à examiner les presses et les tours à la lumière des lampes électriques, trente mille Plaszoviens nerveux attendaient son verdict. Même si les voies de communication qui menaient vers l’Est étaient embouteillées, ils savaient qu’Auschwitz et sa technologie hautement opérationnelle n’étaient qu’à quelques heures de voyage. Ils savaient qu’ils ne devaient pas compter sur les bons sentiments du général Schindler. Il n’avait qu’une devise : « Produire ». Pour lui, la productivité était une fin en soi.
    La légende veut que Plaszow fût sauvé du néant grâce au dîner d’Oskar et à une panne d’électricité. La légende est généreuse car, en fait, un dixième seulement de la population de Plaszow réussirait à s’en tirer. Mais Stern et les autres n’en finiraient jamais de ressasser ce petit point d’histoire qui, à quelques détails près, collait à la vérité. Oskar a toujours cru que l’alcool pouvait faire des merveilles. Chaque fois qu’il se demandait comment gagner à sa cause des personnages haut placés, il aurait aimé les plonger dans le cirage.
    —  Il faut se rappeler, dira plus tard un garçon dont il avait sauvé la vie, qu’Oskar avait un côté allemand, mais aussi un côté tchèque. C’était le brave soldat Svejk. Il avait toujours en réserve quelques torpilles pointées sur le système.
    On n’a jamais su les réactions du très pointilleux Amon Goeth au moment de l’interruption de courant. Peut-être était-il ivre. Peut-être avait-il dîné ailleurs. On ne saura jamais non plus si Plaszow dut sa survie aux vapeurs d’alcool amplifiées par les ténèbres qui environnaient le général Julius Schindler. Peut-être, après tout, le camp avait-il encore une utilité quelconque dans la mesure où le grand terminal d’Auschwitz-Birkenau ne parvenait pas à éliminer son trop-plein aussi vite que souhaité. Mais la légende en dit plus sur les espoirs que les prisonniers plaçaient en Oskar que sur la mort de la plupart d’entre eux.
    Pendant que les SS et l’Inspection des armements s’interrogeaient sur l’avenir de Plaszow, Josef Bau – un jeune artiste de Cracovie qu’Oskar finirait par bien connaître – était en train de tomber irrémédiablement amoureux de la jeune Rebecca Tannenbaum. Bau, un jeune homme un peu solennel qui, comme tous les artistes, croyait à son destin, travaillait comme dessinateur au bureau de la construction. Il s’était retrouvé par inadvertance à Plaszow, faute d’avoir jamais eu en sa possession une carte d’identité valide du ghetto. Comme il n’avait aucune qualification professionnelle qui lui eût valu d’être admis dans une des usines du ghetto, il avait réussi à se cacher avec l’aide de sa mère et de quelques amis. Au cours de la liquidation de mars 1943, il s’était échappé en sautant par-dessus les murs et s’était joint à la queue d’une équipe de travail se rendant à Plaszow. Car à Plaszow une industrie nouvelle, celle de la construction, qui n’avait pas sa raison d’être dans le ghetto, allait avoir besoin de main-d’œuvre. Josef Bau planchait dans le même immeuble de deux étages où se trouvait le bureau d’Amon. Itzhak Stern qui l’avait pris sous sa protection en avait fait des compliments à Oskar. « Un remarquable dessinateur, avait-il dit, et qui pourrait peut-être un jour acquérir des talents de faussaire. »
    Il eut la chance de ne pas souvent tomber sur Amon qui avait une fâcheuse tendance à sortir son pistolet chaque fois qu’il voyait un prisonnier doté d’une personnalité un peu forte. Certains prisonniers travaillaient au rez-de-chaussée dans des bureaux contigus à celui du commandant, mais le bureau de Bau se trouvait à l’autre extrémité de l’immeuble. Les employés du bureau d’achat, intendants, secrétaires, ou encore sténodactylos comme Mietek Pemper, étaient chaque jour à la merci d’une balle vengeresse et faisaient surtout office de têtes de Turc quand Amon piquait une colère. Mundek Korn par exemple, qui avant la guerre dirigeait un service d’achats pour plusieurs succursales de la maison Rothschild et qui désormais devait se procurer les matières premières, les tissus, le bois de construction et les tôles nécessaires aux ateliers, devait travailler non seulement dans le bureau de l’administration mais dans l’aile même

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