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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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faisait craquer ses jointures, comme si Plaszow était déjà en état de siège. Il répéta à Koppe la même histoire qu’il avait servie à Oskar et aux autres : des mouvements de résistance avaient éclos à l’intérieur du camp ; les sionistes avaient pris contact avec les éléments les plus radicaux de l’armée du peuple polonaise et de l’Organisation juive de combat. L’Obergruppenführer devait savoir qu’il était pratiquement impossible d’interdire toute communication avec l’extérieur – on pouvait très bien faire parvenir des messages dans une miche de pain. Mais au premier signal de résistance active, lui – Amon Goeth –, en tant que commandant, devrait prendre immédiatement les mesures nécessaires. La question était la suivante : s’il ouvrait le feu d’abord, et s’occupait de la paperasse à envoyer à Oranienburg ensuite, est-ce que le très distingué Obergruppenführer Koppe l’épaulerait ?
    « Aucun problème », dit Koppe. Lui-même ne tenait pas les bureaucrates en grande estime. Quand, l’année passée, il avait été appelé à diriger, en tant que chef de la police du Wartheland, les convois de camions remplis d’Untermenschen dans des coins isolés, il n’avait pas demandé à Oranienburg la permission de brancher les tuyaux d’échappement à l’intérieur pour gazer les prisonniers. C’était le genre d’opération spontanée qui défiait toute velléité de paperasserie.
    —  Bien sûr, il faudra exercer votre jugement, dit-il à Amon. Mais je vous couvrirai.
    Oskar avait eu l’impression au cours de la conférence qu’Amon n’était pas vraiment préoccupé par le problème des partisans. S’il avait su alors que Plaszow devait être liquidé, il aurait compris le sens de la manœuvre d’Amon. Celui-ci se faisait en fait du souci à propos de Wilek Chilowicz, le chef de la police auxiliaire juive du camp. Une bonne partie du trafic illégal d’Amon se faisait par l’intermédiaire de Chilowicz. Celui-ci connaissait Cracovie comme sa poche. Il savait exactement où aller pour liquider au marché noir la farine, le riz ou le beurre que le commandant retenait sur les rations des prisonniers. Il connaissait les intermédiaires qui pouvaient écouler les bijoux fabriqués dans l’atelier de joaillerie par des artisans comme Wulkan. Et puis, il n’y avait pas que Chilowicz, mais toute sa tribu derrière lui : Mme Marysia Chilowicz, sa légitime épouse; Mietek Finkelstein, l’associé ; Mme Ferber, la sœur de Chilowicz ; M. Ferber. S’il existait une aristocratie à l’intérieur de Plaszow, c’était bien celle des Chilowicz. Ils étaient un rang au-dessus du commun des prisonniers, mais l’expérience qu’ils avaient accumulée était à double tranchant ; ils en savaient autant sur Amon que sur n’importe quel misérable tourneur employé chez Madritsch. Si, une fois Plaszow démantelé, on les expédiait dans un autre camp, qu’arriverait-il ? Amon était persuadé qu’ils essaieraient de négocier tout ce qu’ils savaient sur ses combines dès qu’ils se sentiraient menacés. Ou même dès qu’ils auraient l’estomac creux.
    Chilowicz, de son côté, ne se sentait pas très à l’aise. Amon se doutait que l’homme devait savoir qu’on ne lui permettrait pas de quitter Plaszow. Aussi décida-t-il de lui tendre un piège. Il fit appeler Sowinski, un auxiliaire SS recruté dans la région du haut Tatras en Tchécoslovaquie. Celui-ci devrait prendre contact avec Chilowicz et lui proposer un moyen d’évasion. Amon était certain que l’autre mordrait à l’hameçon.
    Sowinski joua très bien son rôle. Il dit à Chilowicz qu’il pourrait le faire passer avec toute sa tribu hors du camp dans un des camions équipés pour rouler à la fois à l’essence et au gazogène. S’il roulait à l’essence, on pourrait cacher pas mal de gens dans l’énorme chaudière à bois, au moins une demi-douzaine de personnes.
    Chilowicz, comme prévu, était intéressé. Mais il faudrait d’abord que Sowinski contacte quelques amis de l’extérieur pour qu’ils fournissent un véhicule qui serait au point de rendez-vous avec le camion. Il paierait en diamants. Il voulait aussi un gage de confiance : Sowinski pourrait-il lui fournir une arme ?
    Amon remit à Sowinski un pistolet de calibre 38 dont il avait pris soin de limer le percuteur. Chilowicz n’éprouverait pas le besoin de tester l’arme avant son évasion.

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