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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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savaient que Staline voulait leur peau et que les Alliés la lui donneraient. Aussi noyaient-ils leur désespoir dans la vodka. Ce qui n’arrangeait rien.
    Deux jours après l’anniversaire d’Oskar, l’Untersturmführer Liepold reçut sa nouvelle affectation. Il était transféré dans un bataillon d’infanterie SS cantonné près de Prague. Le commandant fit ses bagages et partit sans un murmure. Il avait souvent dit au cours des dîners chez Oskar, notamment après la seconde bouteille, qu’il préférerait aller se battre. Les officiers supérieurs de la Wehrmacht ou des SS qui, en cours de retraite, avaient été invités à dîner chez Oskar ces derniers temps, l’avaient tous conforté dans ses résolutions. Il est vrai que le commandant n’avait pas les mêmes raisons que les autres d’être persuadé que la cause était bien finie.
    Il n’est guère probable qu’il ait appelé Hassebroeck avant son départ. Les communications téléphoniques devenaient de plus en plus aléatoires. Les Russes avaient investi Breslau et n’étaient plus qu’à un jet de pierre de Gröss-Rosen. Ainsi, laissant l’Oberscharführer Motzek en place, Josef Liepold « s’en alla-t-en guerre ». Ses vœux étaient exaucés.
    Oskar ne croisait pas les bras en attendant la fin. Au cours des premiers jours de mai, il apprit – peut-être en téléphonant à Brno où les lignes fonctionnaient encore – qu’un des entrepôts où il s’approvisionnait venait d’être évacué. Il partit aussitôt en camion avec une demi-douzaine de prisonniers et franchit les postes de contrôle routiers en agitant ses faux laissez-passer « dûment signés et estampillés par les plus hautes autorités de Bohême et de Moravie », comme il l’annonçait sans sourciller. Quand ils arrivèrent sur place, l’entrepôt était en feu. Il y avait eu quelques bombardements aériens, mais surtout les armées allemandes avaient pour consigne d’incendier toutes les réserves avant de décamper. On se battait au centre de la ville où des résistants tchécoslovaques tentaient de déloger la garnison allemande. Herr Schindler n’en donna pas moins l’ordre de faire reculer le camion jusqu’au quai de chargement de l’entrepôt, fit défoncer une des portes et s’empara de tout un lot de cigarettes Egipski .
    Ce petit intermède de piraterie lui avait fait oublier un moment ses soucis, alimentés par des rumeurs qui circulaient dans toute la Slovaquie : les Russes fusillaient tous les civils allemands qui tombaient entre leurs mains. Les informations de la B.B.C. indiquant que la guerre pourrait être terminée avant que les armées russes ne s’emparent de Zwittau le réconfortèrent quelque peu.
    Les prisonniers étaient eux aussi à l’écoute de la B.B.C. grâce aux talents de Zenon Szenwich et d’Arthur Rabner, deux techniciens qui n’avaient cessé de manipuler les postes de radio d’Oskar depuis leur arrivée à Brinnlitz. Zenon écoutait régulièrement à 2 heures du matin le bulletin de la B.B.C. dans son atelier de soudure, entouré de tous ses camarades de l’équipe de nuit. Un SS porteur d’un message urgent les découvrit une nuit autour du poste.
    —  On est en train de réparer la radio de Herr Direktor, dit Zenon sans se démonter. On pense qu’on a réussi.
    Les prisonniers avaient espéré que la Moravie serait libérée par les Américains. Mais depuis qu’ils avaient appris qu’Eisenhower avait fixé à l’Elbe la limite de la poussée alliée, ils attendaient les Russes. Le petit groupe proche d’Oskar avait rédigé en hébreu un témoignage en sa faveur qui pourrait avoir quelque utilité au cas où il serait arrêté par les forces américaines qui comprenaient un bon pourcentage de juifs et un certain nombre de chapelains de foi hébraïque. Herr Direktor était d’ailleurs résolu à tomber entre les mains des Américains. Il partageait l’idée communément admise en Europe que les Russes étaient des barbares, et les rumeurs en provenance de l’Est semblaient le conforter dans cette opinion.
    Quand la B.B.C. annonça la signature de l’armistice au petit matin du 7 mai, Oskar poussa un fameux soupir. Aux termes de cet armistice, le cessez-le-feu prendrait effet le lendemain 8 mai à minuit. Oskar réveilla Emilie et fit appeler Stern pour célébrer l’événement.
    —  La garnison SS ne bougera pas, lui affirma Oskar.
    Si Stern avait pu prévoir la façon dont Herr Direktor allait

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