Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
Vom Netzwerk:
l’armistice.
    « Ne vous rendez pas dans les maisons voisines pour voler ou piller. Montrez-vous dignes des millions de victimes qui étaient des vôtres, et abstenez-vous de tout acte individuel de vengeance ou de terreur. »
    Oskar dit aux prisonniers qu’ils n’avaient jamais été acceptés dans la région. Les juifs de Schindler étaient tabous à Brinnlitz. Et pourtant, combien d’individus ne leur avaient-ils pas porté secours ? Daubek, le meunier, leur avait procuré de la nourriture à la limite de ses possibilités. « C’est en votre nom que je remercie le brave meunier Daubek qui a tout fait pour vous nourrir.
    « Ne me remerciez pas. Remerciez plutôt tous ceux qui ont œuvré nuit et jour pour vous sauver de l’extermination. Remerciez ce petit groupe de gens intrépides, les Stern, les Pemper et tous les autres qui n’ont jamais cessé, notamment à Cracovie, de chercher à vous protéger et qui ont maintes fois risqué la mort pour le faire. Je veux aussi remercier mes proches collaborateurs qui m’ont tant aidé dans mon travail. »
    Oskar se tourna alors vers les gardes SS et les remercia de s’être abstenus de tout acte de barbarie, dont leur corps avait été trop souvent coutumier. Quelques prisonniers se mirent à gamberger. « Il nous a demandé de ne pas les provoquer, mais qu’est-ce qu’il fait, lui ? » Car les SS resteraient des SS. On leur avait appris les limites à dépasser, et Oskar était en train de franchir ces limites.
    « J’aimerais, poursuivit-il, remercier les gardes qui ont été transférés sans leur consentement des unités de l’armée ou de la marine dans les Waffen SS. En tant que chefs de famille, ils ont pu prendre conscience de l’ignominie des tâches qui leur étaient demandées. Ils ont agi ici d’une manière exemplaire. »
    Les prisonniers restaient bouche bée devant le sang-froid de Herr Direktor. Ils ne parvenaient pas à comprendre que celui-ci était en train de conclure le travail de sape commencé lors de son anniversaire. Il  réduisait à néant toute velléité qu’auraient eue les SS de se battre. Car, s’ils avalaient sa version de ce qui était « humain et correct », il ne leur restait plus qu’une chose à faire : décamper.
    « Pour terminer, dit-il, je voudrais que nous fassions tous une minute de silence à la mémoire des innombrables victimes qui sont mortes au cours de ces années cruelles.» Tous obéirent. L’Oberscharführer Motzek comme Helena Hirsch ; Lusia, qui était remontée de sa cave la semaine passée ; et Schoenbrun, et Emilie, et Goldberg. Tous. Aussi bien ceux que démangeait l’envie de voir le temps passer le plus vite possible que ceux que démangeait l’envie de fuir.
    Une minute de silence à côté des énormes presses Hilo, elles aussi désormais silencieuses, pour conclure la plus terriblement bruyante de toutes les guerres.
    Une fois la cérémonie terminée, les SS quittèrent rapidement l’atelier. Les prisonniers se regardaient d’un drôle d’air, et se demandaient si c’étaient eux maintenant les propriétaires des lieux. Ils se massèrent autour d’Oskar et d’Emilie alors que ceux-ci s’apprêtaient à partir. Ils présentèrent la bague réalisée par Licht. Oskar admira le travail et montra à Emilie l’inscription qu’il demanda à Stern de traduire. Les prisonniers s’attendaient à ce qu’Oskar partît d’un grand rire quand il apprendrait que l’or venait des bridges de Jereth qui montrait en souriant les brèches dans sa mâchoire. Au lieu de cela, Oskar plaça solennellement la bague à son doigt. Bien que personne ne le comprît encore tout à fait, les prisonniers étaient en train de vivre le moment où ils retrouvaient leur dignité humaine, le moment où Oskar Schindler devenait tributaire de leurs cadeaux.

CHAPITRE 38
     
    Tandis que les SS commençaient à déserter les lieux, les commandos entraînés par Uri Bejski faisaient circuler les armes achetées par Oskar. Sachant bien qu’il serait désastreux d’attirer l’attention d’une quelconque unité SS battant en retraite, ils espéraient pouvoir désarmer la garnison de Brinnlitz sans avoir à engager le combat. Mais s’ils ne parvenaient pas à un compromis, il faudrait qu’ils attaquent les miradors à la grenade.
    En fait, le discours d’Oskar avait produit son effet. Les gardes à l’entrée de l’usine remirent leurs armes avec un soulagement évident. Quant au commandant

Weitere Kostenlose Bücher