Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La lumière des parfaits

La lumière des parfaits

Titel: La lumière des parfaits Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
Vom Netzwerk:
Puilaurens et Termes, baptisés les cinq fils de Carcassonne, autrefois humiliés lorsqu’ils avaient été investis par les barons du Nord de Simon de Montfort et de son fils Amaury. Et les hérétiques conduits sur le bûcher.

    Pline l’Ancien décrivait l’ancien oppidum sous le nom de Carcaso Volcarum Tectosage. Les Romains exploitaient déjà les mines d’or de Salsigue pour confectionner des bijoux, des parures et s’attirer la clémence de leurs dieux par de riches offrandes, avais-je lu un jour.
    Formidable citadelle, sise sur la rive dextre de l’Aude, bâtie sur un plateau à près de quatre-vingt toises de hauteur, elle dominait la plaine, entre la Montagne noire au nord et les monts Pyrénées au sud, sur une ancienne voie gallo-romaine, axe de communication stratégique, à la frontière du royaume d’Aragon et du royaume de France.
    Par son système de défense à deux enceintes flanquées de trente tours, séparées par une lice, par sa dimension exceptionnelle, la cité comptait parmi les plus grosses forteresses d’Occident, autant que je pouvais en juger. Construite en moellons de grès et de briques qui devaient assurer la stabilité de l’ensemble en compensant d’éventuels affaissements.
    Le niveau supérieur des tours culminait à six ou huit toises. D’aucunes étaient maçonnées en forme de fer à cheval et comportaient de larges ouvertures cintrées d’où pouvaient pleuvoir toutes sortes d’armes de jet en cas d’attaque. Une mécanique basculante permettait aussi de les obturer par des vantaux, si nécessaire.
    Des doubles herses renforcées par un assommoir, des meurtrières et des mâchicoulis renforçaient la défense des barbacanes.
    Une garnison de morte-payes d’environ cent à cent-vingt sergents d’armes était placée sous les ordres d’un connétable. Leur charge était héréditaire et ils percevaient une solde perpétuelle. La garnison disposait d’espringales, de balistes et de mangonneaux à roues de carrier, de hourds en bois qu’il était possible de dresser à tout moment en glissant des madriers dans les trous de boulin.
    Le château comtal était à lui seul une forteresse dans la citadelle, dominée par une tour de guet, la tour Pinte, la plus haute de la Cité, défendue par huit autres tours sur quatre niveaux. L’accès au château était commandé par un formidable système de défense : une barbacane entre deux tours à mâchicoulis, herses et vantaux. Trois ponts complétaient le système défensif : un pont dormant, un pont basculant et un pont-levis rouillés par les contrepoids de la herse et de la porte d’entrée.
     
    Nous assistâmes à l’office de Noël, co-célébré par un archevêque et des chanoines dans la cathédrale Saint-Nazaire, située au sud de la Cité, non loin de la porte du même nom dont l’une des tours hébergeait les sergentiers.
    La cathédrale était fortifiée elle aussi, et défendue par quatre échauguettes, des mâchicoulis, des herses et des vantaux sur le passage qui débouchait sur la lice. Le transept et le chœur étaient illuminés par de magnifiques vitraux. Une salle capitulaire et un dortoir, à l’est, un réfectoire et des cuisines au sud, des caves et des écuries à l’ouest accueillaient la communauté des chanoines. Non loin de la maison de l’inquisition et de la tour de la Justice où Marguerite et Isabeau étaient détenues.
     
    Pendant trois jours, je dressai les plans succincts de la citadelle et du château comtal, recensai les points faibles, car j’avais l’intention de soustraire mes protégées par la force si je n’obtenais pas une lettre de rémission du tribunal de Pénitencerie. Avant qu’elles ne soient brûlées vives, coiffées de la mitre renversée des hérétiques.
    Le problème étant que la citadelle était imprenable, les lices infranchissables, la garnison renforcée depuis la dernière chevauchée du prince de Galles en Languedoc, huit ans plus tôt.
    Mais je dus me rendre à l’évidence, la seule solution envisageable était de faire pénétrer par la ruse une vingtaine d’archers dans la citadelle pendant que la compagnie de routiers de l’Archiprêtre, Arnaud de Cervole, dont j’avais sollicité l’appui, estraverait ses pavillons en contrebas pour occuper la garnison à l’est. Encore faudrait-il sortir discrètement de la Cité. Une tentative d’une telle audace que nous risquions bien de tous y perdre la vie.
     
    Jean de Grave tenta bien de

Weitere Kostenlose Bücher