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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sont des gibiers de potence, laissa tomber Tilly.
    â€” Vous n'avez pas le droit d'accuser Charles ainsi ! protesta Bréval.
    Son ton terrorisé surprit Louis.
    â€” Nous ne l'accusons pas, monsieur, fit-il. Je suppose que vous l'ignorez, mais, avec mon ami Gaston, nous possédons une certaine expérience des enquêtes criminelles…
    Il se tourna vers Anaïs :
    â€” Mademoiselle, je vais tout faire pour retrouver monsieur de Richebourg. Gardez courage.
    Il s'adressa ensuite au négociant :
    â€” Monsieur Bréval, hier, vous étiez attablé avec trois hommes. Messieurs Pichon et Canto, je crois. Quel est le nom du troisième ?
    â€” Monsieur Sociendo, un négociant bordelais.
    â€” Qui sont-ils pour vous ?
    â€” Des voyageurs rencontrés ici, par hasard. J'ai présenté Monsieur Sociendo à des marchands de mes amis à Rouen. Ils attendaient quelques chariots de marchandises qu'ils devaient conduire à Bordeaux.
    â€” Résident-ils encore à l'auberge ?
    â€” Je crois qu'ils sont partis hier.
    â€” Savez-vous comment le dénommé Pichon a été blessé ?
    â€” Point du tout. Mais il s'agit peut-être d'une vieille blessure. Il m'a dit qu'il était officier de Monsieur le Prince.
    â€” Il n'était pas blessé, vendredi, intervint Anaïs.
    â€” Crois-tu ? Je n'ai rien remarqué.
    â€” Savez-vous s'ils disposaient d'un carrosse ?
    â€” Ils étaient à cheval. J'en suis certain.
    N'ayant pas d'autres questions, Louis et Gaston se retirèrent, avec Bauer dans leurs pas.
    C'est dans la voiture que Gaston lança :
    â€” Et si Bréval était Petit-Jacques ? Après tout, il navigue sur la Seine et est l'ami de Mondreville.
    Louis lui lança un long regard silencieux. Il pensait surtout au désarroi d'Anaïs. Richebourg avait disparu depuis près d'une semaine. Il devait être mort, à cette heure.
    *
    Après leur départ, Anaïs resta avec son parrain, les yeux figés sur un tableau représentant la Vierge Marie.
    â€” Ce Richebourg ne t'aurait pas rendue heureuse, Anaïs, énonça enfin Bréval d'une voix douce. Tu l'oublieras. Si tu veux, je te conduirai à Rouen demain t'acheter une robe.
    Elle ne répondit pas tout de suite. Puis lui déclara d'une voix ferme :
    â€” Je n'aurais jamais pensé éprouver une telle douleur. Je ne reverrai pas Thibault, je le sens, et ma vie s'achève. Vous ne me conduirez pas à Rouen, mon parrain, mais aux Bénédictines de Vernon afin que j'y rencontre la prieure 1 .
    â€” Tu ne peux prendre une telle décision sur un coup de tête !
    â€” S'il est mort, je ne pourrai plus vivre, murmura la jeune femme, le regard perdu.
    â€” Nous attendrons le retour de tes parents, décida Bréval en secouant négativement la tête.
    Elle se leva, le salua les larmes aux yeux et sortit.
    *
    Le négociant demeura seul en compagnie de son passé et de ses démons.
    Il s'était cru capable d'organiser sa vie et celle des siens à son gré. Parti de rien, il avait fait fortune, ses bateaux sillonnaient les mers et ses concurrents le craignaient. Puis surgirent les revers de fortune. L'impossibilité de vendre du grain, les dettes qui s'accumulaient, les créanciers qui ne payaient plus. Sa richesse fondait. Le vol de la recette des tailles proposé par ces trois marauds venus de Paris constituait la seule issue à la misère qui le guettait, bien que les risques lui fissent peur. En même temps, sa famille partait en lambeaux. Charles lui causait un immense chagrin par son comportement cruel et imbécile et lui-même perdait cette filleule aimée comme la fille qu'il n'avait jamais eue. Le projet de mariage entre Charles et elle relevait du leurre. Pendant des années, il avait pensé qu'une union entre les deux enfants le comblerait de bonheur. Il s'était trompé.
    Abîmé dans ses réflexions, il se rendit compte ne plus savoir dans quelle direction aller. Si Anaïs se retirait du monde, il ne la verrait plus. Cela, il ne le supporterait pas.
    Il comprit que, pour elle comme pour lui, il fallait retrouver Thibault de Richebourg. Il décida d'aller à Houdan le lendemain conduire sa propre enquête.
    Pour la première fois, il se demanda s'ils avaient pris la bonne

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