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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dans la rue, j'assistai au plus infâme spectacle qui soit…
    â€” Je le leur ai raconté, mon père, intervint Corbinelli.
    â€” Merci, cela m'évitera une douloureuse épreuve. Je ne réussis toujours pas à en parler sans pleurer, et je n'y parviendrai jamais. Mais ce que tu ne sais pas, Jean, c'est que je vis Mondreville et Petit-Jacques en train d'assister à cette scène infernale et y prendre du plaisir.
    â€” Ils étaient donc à Paris ? s'étonna Louis.
    â€” Oui. Je perdis connaissance, et quand je repris mes sens, j'avais décidé de consacrer à Dieu le reste de ma vie. Je me rendis aux Cordeliers et remis tout ce que je possédais au prieur qui m'accepta comme novice.
    â€” Pourriez-vous reconnaître Petit-Jacques et Mondreville ? demanda Gaston.
    â€” Trente ans après ? Rien n'est moins sûr ! Je me souviens qu'ils n'étaient pas très grands, ni l'un ni l'autre. Je reconnaîtrais plus facilement Mondreville que j'ai côtoyé durant trois jours… Et puis, sont-ils seulement encore en vie ?
    â€” Mondreville est vivant, mon père, assena Gaston, ainsi qu'une autre personne dont je pense qu'il s'agit de Petit-Jacques.
    â€” C'est incroyable ! s'exclama le prêtre… Après tant d'années. Mais voulez-vous entendre la suite ?
    Louis et Gaston ayant hoché la tête, Gramucci poursuivit :
    â€” Heureusement, le roi n'eut pas de haine envers les amis du maréchal et ne poursuivit personne, hormis Léonora. Malgré cela, durant mon noviciat, je sortis plusieurs fois du couvent afin d'aider mes amis. C'est de l'un d'eux que j'appris les raisons ayant décidé Sa Majesté à tuer mon maître : le roi avait reçu une lettre du duc de Sully le mettant en garde et lui annonçant que le maréchal d'Ancre s'était emparé de la recette des tailles de Normandie pour lever une armée contre lui. Or, nous n'étions que quelques-uns à le savoir. Comment Sully l'avait-il su ?
    â€” Sans doute par mon père qui l'avait rencontré, intervint Gaston.
    â€” Peut-être. Pour ma part, je soupçonnais plutôt Petit-Jacques et Mondreville de félonie, depuis que je les avais vus rire tandis qu'on faisait frire le cœur de mon maître. L'avenir me donna raison.
    Il poursuivit :
    â€” Les cordeliers prêchant la pénitence et la paix aux détenus, j'obtins de rencontrer madame la maréchale dans sa prison de la Conciergerie. Elle me demanda de payer son geôlier pour qu'il la laisse fuir. Elle lui avait promis un million.
    â€” Un million ! s'exclama Corbinelli.
    â€” Ce million, nous l'avions ! Car nous avions caché l'or des tailles.
    â€” Il n'était donc pas dans l'hôtel Concini ? s'étonna Fronsac.
    â€” Non. Monseigneur possédait plusieurs maisons, dont l'une achetée par Nardi en bas de la rue de Tournon, à l'angle avec la rue de l'hôtel de Condé, face au palais du Luxembourg. Elle avait appartenu au chevalier de Valois et communiquait via un souterrain avec l'hôtel Concini. C'est là qu'avec Mondreville nous avions apporté l'or avant de le cacher dans le souterrain. Bien sûr, je n'en avais pas les clefs, mais je savais où se trouvait le passage dans l'hôtel Concini. Or, l'hôtel avait été pillé et était abandonné. Je m'y rendis, brisai la porte du passage secret et descendis dans le souterrain.
    Tilly, Fronsac et Corbinelli étaient pendus aux lèvres du prieur.
    â€” Eh bien, il n'y avait plus rien ! Tout avait été volé, y compris quelques sacs d'or appartenant au maréchal.
    â€” Selon vous, c'était Mondreville ?
    â€” Qui d'autre ? Il connaissait la maison, hantait Paris avec Petit-Jacques, et ils ont envoyé au roi une lettre le contraignant à assassiner mon maître, énuméra le prieur sur ses doigts.
    â€” Et, entre-temps, ils avaient assassiné mon père et ma mère, s'énerva Gaston.
    â€” Moi, je n'ai pu sauver ma maîtresse qui a été brûlée, murmura l'Italien.
    â€” Je ferai payer ses crimes à Mondreville, soyez-en sûr, ajouta Tilly les poings serrés.
    â€” Comment l'avez-vous retrouvé ? interrogea le prieur.
    Tilly raconta alors sa venue à Mondreville, son emprisonnement au château des

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