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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Gramucci qui a apporté les soulagements de la foi à madame la maréchale avant qu'elle ne soit brûlée comme sorcière. Il nous en a parlé à plusieurs reprises, pleurant chaque fois toutes les larmes de son corps.
    â€” Partons maintenant ! décida Gaston. Je ne peux attendre un instant de plus ! Je suis certain que ce Gramucci nous apprendra beaucoup de choses.
    Bussy se leva.
    â€” Je vous laisse. Mon carrosse est dans la cour avec mon ordonnance monsieur de Saint-Félis. Corbinelli, je vous retrouverai ce soir.
    1  Commandant de quartier, sorte de syndic chargé de sa surveillance.
    2  Nous avons repris ici, presque mot pour mot, le récit de Mlle de Montpensier.
    3  L'entrée en était rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.

28
    U ne heure plus tard, la voiture de Gaston entrait dans la cour du couvent. S'adressant au frère tourier, Corbinelli demanda à rencontrer le prieur. Le dîner était terminé mais beaucoup de religieux occupaient encore le réfectoire, dont Gramucci. On les conduisit donc dans l'immense salle aux colonnes de bois 1 .
    Corbinelli repéra tout de suite le prieur et se dirigea vers lui, mais ce fut Gaston qui parla en premier.
    â€” Mon père, dit-il, je me nomme Gaston de Tilly. Je suis procureur à la prévôté de l'Hôtel. Mon compagnon est Louis Fronsac, peut-être avez-vous entendu parler de lui…
    Devant la dénégation intriguée du prêtre, il poursuivit.
    â€” Je n'ai pas la réputation d'être un homme mesuré, mon père, bien au contraire, et je vous demande de pardonner ma brusquerie. Vous étiez proche du maréchal d'Ancre, nous a dit monsieur Corbinelli, et j'ai besoin d'informations.
    â€” J'ai en effet connu le maréchal, mais il y a si longtemps ! C'était une autre vie. Néanmoins… si je peux vous aider, obtempéra le prêtre sans cacher sa surprise.
    â€” Je recherche les assassins de mes parents ! laissa tomber Gaston.
    Le visage du prêtre se ferma lorsqu'il ajouta :
    â€” Croyez-vous que le maréchal y soit pour quelque chose ?
    â€” C'est possible, mais Concini étant mort, paix à son âme. Seulement d'autres sont encore vivants, répliqua farouchement Gaston de Tilly.
    â€” Je suis un homme de Dieu, mon fils, et le Seigneur a dit : « La vengeance m'appartient. » Ce passé n'existe plus pour moi.
    Le ton fut sec. Comme une fin de non-recevoir. Aussi Louis intervint-il.
    â€” Nous ne vous demandons pas grand-chose mon père, écoutez-nous, au moins… Comme vous le feriez pour une confession. Vous jugerez après si vous pouvez, ou non, nous parler.
    Le prêtre le considéra un instant avant d'accepter d'un simple signe de tête.
    â€” Les parents de mon ami monsieur de Tilly ont été tués une dizaine de jours avant la mort du maréchal d'Ancre. Monsieur de Tilly était prévôt. Il conduisait une enquête importante. Un vol de la recette des tailles de Normandie.
    â€” Que dites-vous ? s'exclama le prêtre qui perdit instantanément toute couleur.
    Ces mots lui avaient échappé.
    â€” Vous savez ! rugit Gaston, si fort que les autres cordeliers dans la salle se retournèrent.
    â€” Faisons quelques pas, proposa le prieur, bouleversé. Je n'aurais jamais cru entendre reparler de cette affaire.
    Â»Â Que savez-vous exactement ? demanda-t-il, après qu'ils se furent éloignés vers un coin isolé.
    â€” Mon père a laissé un mémoire seulement retrouvé récemment. Il avait recueilli le témoignage d'un des voleurs, mourant. Celui-ci avait livré trois noms : Petit-Jacques, Mondreville et Nardi.
    â€” Dieu tout-puissant ! murmura le prêtre en fermant les yeux.
    â€” Vous les connaissiez ?
    â€” Que le Seigneur me pardonne, mais j'étais avec eux.
    â€” Vous, mon père ? s'étonna Corbinelli.
    â€” Laissez-moi m'expliquer, et justifier les actions de mon maître. Oui, j'étais avec eux, avec ces voleurs. Au début de l'année 1617, le maréchal d'Ancre était persuadé que les attaques contre lui ne cesseraient jamais. Pourtant, il tentait de gouverner le royaume au mieux de ce qu'il croyait être les intérêts de ce pays.
    Â»Â En vérité, je vous le dis, mon maître avait du

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