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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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andrà a seguirti fino che la tua pelle e la pelle della tua pelle cadonno sul patibolo . »
    Comme trente ans plus tôt, le prieur se signa, tant on ne pouvait proférer sans risque des appels au démon.
    â€” On lui a bandé les yeux, et le bourreau lui a tranché la tête.
    â€” « Ma malédiction te poursuivra jusqu'à ce que ta chair et la chair de ta chair tombent sur l'échafaud ! » traduisit Louis, malgré tout impressionné par ce récit. Mondreville et son fils périront donc sur l'échafaud…
    â€” Corne bouc ! Tu ne vas pas croire à ce genre de billevesées, Louis ! s'exclama Gaston. S'ils finissent sur l'échafaud, c'est nous qui les y enverrons, pas la Galigaï ! Parlez-nous plutôt de Petit-Jacques, monsieur Gramucci. Vous êtes le seul encore vivant à l'avoir vu et côtoyé. Vous souvenez-vous de son allure ? Je vous l'ai dit, je suis persuadé que c'est l'ami de Mondreville, un nommé Bréval.
    â€” Pas très grand, trapu. Mondreville et lui avaient la même taille. Il possédait surtout le regard d'un scélérat, d'un homme qui ne craint personne. À quoi ressemble ce Bréval ?
    â€” Petite taille, dans la cinquantaine, il s'habille comme un bourgeois, d'une tenue sombre, porte une moustache et une courte barbe en pointe piquée de gris avec des cheveux taillés court.
    Le prieur grimaça un sourire.
    â€” Certainement des milliers d'hommes correspondent à cette description. Mais il est vrai que Petit-Jacques devait avoir la vingtaine, donc aujourd'hui il aurait bien cinquante ans.
    â€” Votre description correspond à celle de Bréval, conclut Tilly. Une fois arrêté, je le ramènerai à Paris et compte sur vous pour le reconnaître quand il pourrira à la Bastille.
    â€” Si vous y tenez, fit Gramucci, comme absent.
    *
    Peu après leur départ, le prieur quitta le couvent à pied. Bernardo Gramucci aurait souhaité dormir aux Cordeliers de Noisy, mais c'était trop loin. La nuit tombée, il s'arrêta donc aux Capucins de Meudon où on lui servit une soupe et offrit une paillasse. Il repartit à l'aube crevant, demandant son chemin jusqu'au couvent de Montfort, fondé par le duc d'Épernon. Il y passa la nuit et, s'étant fait expliquer le chemin de Tilly et Mondreville, arriva à la ferme fortifiée dans l'après-midi.
    Au pont-levis, il sollicita le seigneur de Mondreville. Les moines les plus humbles, comme les cordeliers, recevaient facilement l'hospitalité dans les campagnes. Croyant qu'il cherchait un toit et un dîner, le sergent de garde le conduisit aux cuisines en se disant que c'était le jour des visites. D'abord un colporteur et maintenant un moine !
    Gramucci se restaura puis insista pour rencontrer le prévôt, aussi le sergent l'accompagna-t-il au deuxième étage.
    Il fut reçu dans une chambre d'apparat contenant un grand lit. S'y trouvaient Mondreville, qu'il reconnut immédiatement, et quelques hommes qu'il n'avait jamais vus, sauf un.
    â€” Que voulez-vous, mon père ? s'enquit le prévôt.
    â€” Vous ne me reconnaissez pas, monsieur ?
    Assis sur un fauteuil, le maître des lieux jouait aux cartes avec celui que le cordelier avait identifié. Intrigué, il se leva et s'approcha pour examiner le moine.
    â€” Je vous ai déjà croisé, mon père ?
    â€” Et vous, vous ne me reconnaissez pas ? demanda le prieur au compagnon de Mondreville.
    Celui-ci s'approcha à son tour.
    â€” Votre visage me dit quelque chose.
    â€” Certes… nous n'avons passé que trois jours ensemble.
    â€” Trois jours…
    â€” Il y a trente-deux ans.
    â€” Gramucci !
    â€” Oui, cordelier depuis trente-deux ans.
    â€” Vous êtes devenu moine !
    â€” Après la mort de monseigneur.
    â€” Jamais je n'aurais pensé vous revoir, déclara Mondreville, d'un ton égal.
    â€” Moi non plus.
    â€” Mais que nous vaut l'honneur de votre visite ? interrogea Mondreville, légèrement menaçant.
    â€” Je crois bien avoir perdu la foi, messieurs. La vie de moine est trop dure pour un homme tel que moi.
    â€” Je comprends… Comment nous avez-vous trouvés ?
    Bernardo Gramucci jeta un regard vers les autres personnes présentes dans la chambre.

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