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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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mousquetaire.
    Le premier était une ordonnance de prise de corps rendue contre les nommés Petit-Jacques et Jacques Mondreville, pour être ouïs par leur bouche sur des faits de brigandage. Le décret, signé du procureur général, précisait qu'on les devait conduire à la Bastille et mettre au secret. Le second papier était une lettre pliée et cachetée par ce sceau plus petit que celui de la chancellerie, dit du secret. Était jointe une copie non cachetée :
    Â«Â M. Leclerc du Tremblay, mon intention étant que les nommés Petit-Jacques et Jacques Mondreville soient conduits en mon château de la Bastille par M. Gaston de Tilly, procureur en la prévôté de mon Hôtel.
    Â«Â Je vous écris cette lettre pour vous dire que vous avez à les y recevoir lorsqu'ils y seront amenés et à les y garder et retenir au secret jusqu'à nouvel ordre de ma part. La présente n'étant à d'autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait, M. du Tremblay, en sa sainte garde.
    Â«Â Ã‰crit à Paris, le 22 septembre 1649, Louis. »
    Une lettre de cachet en bonne et due forme. Satisfait, Tilly passa les papiers à Desgrais.
    â€” Pourquoi ne resteriez-vous pas souper avec nous, monsieur de Baatz ? sourit-il. Vous feriez connaissance avec monsieur de Richebourg, fine lame comme vous, et vous savez combien mon épouse apprécie vos visites. Pour parler franc, nous avons décidé d'un plantureux repas, au cas où ce serait le dernier !
    â€” Je devais rester chez moi mais votre souper m'a l'air plus attrayant ! répondit le Gascon d'une voix de stentor, et je suis incapable de résister à la tentation de ces flacons poussiéreux que votre servante vient de poser !
    â€” Nous parlions de notre expédition, ajouta Fronsac en le conduisant dans la bibliothèque où se trouvaient les autres participants de l'entreprise. Votre sentiment va nous être utile, monsieur de Baatz.
    1  Voir Le Secret de l'enclos du Temple , du même auteur.

40
    Le 24 septembre 1649
    L e colporteur se dirigeait vers le pont-levis quand le factionnaire de garde donna l'alerte. Aussitôt deux archers vinrent à sa rencontre pour le conduire dans la maison forte ; les lieutenants des prévôts des maréchaux étant aussi chargés d'empêcher les marchands ambulants de faire circuler des pamphlets interdits. Pourtant les gens de Mondreville n'avaient pas seulement arrêté le visiteur pour vérifier sa hotte, ils voulaient aussi profiter des nouvelles qu'il apportait. C'est que, depuis quelques semaines, le prévôt ne sortait plus et ne recevait personne. Aussi, les habitants de la maison ne savaient-ils rien de ce qui se passait dans le royaume, sinon de vagues rumeurs circulant sur le parvis, après la messe.
    Le visiteur fut conduit près d'un homme sachant lire qui examina ce qu'il transportait. N'ayant rien trouvé d'interdit, il le laissa aller à la cuisine où on lui servit du potage avec du pain de seigle et un pichet de piquette pendant que les serviteurs regardaient les ouvrages de la hotte. La Goutte, car c'était lui, les laissa faire.
    Le sergent du Châtelet avait apporté toutes sortes d'almanachs – dont ceux de Nostradamus –, des livres de contes et de chansons, et surtout des exemplaires du Calendrier des bergers avec les prévisions du temps à venir, les annonces des jours fastes et néfastes et celle des foires. Très illustrés, on pouvait les comprendre sans savoir lire, aussi ce calendrier était-il recherché par les femmes, d'autant plus qu'il contenait des recettes de cuisine.
    Tout en mangeant, La Goutte posait des questions innocentes sur le nombre d'archers dans la ferme, les entrées du bâtiment, les chiens de garde et les sentinelles.
    Petit, maigrichon et franchement laid, le sergent était un grand coureur de jupons, même s'il fréquentait surtout les ribaudes vérolées. Pour des raisons inexplicables, peut-être parce qu'il savait lire et se montrait beau parleur après avoir bu, il plaisait aux femmes de peu. Quand la plupart des hommes furent partis, il montra aux servantes et aux cuisinières ses ouvrages de la Bibliothèque bleue illustrés de gravures sur bois, dont il avait apporté les plus connus : la Malice des femmes , la Méchanceté des filles , la Consolation pour les

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