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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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parut alors hésiter, mais il est vrai que la lanterne éclairait peu. Enfin il découvrit une volée de marches en brique descendant sous terre et les dévala. Ils se retrouvèrent dans une sorte de long boyau souterrain, humide et étroit, qu'ils suivirent en silence avant de déboucher sur un autre escalier conduisant à une cave ornée de niches en hémicycle.
    Montrésor jugea qu'ils ne devaient pas être loin de la rue de la Harpe, sachant les maisons de ce quartier construites sur un ancien palais romain. Sans doute se trouvaient-ils dans l'une de ses anciennes pièces.
    Ils traversèrent la salle, d'où partaient d'autres galeries, pour s'arrêter devant une porte basse toute en fer. Fontrailles frappa plusieurs fois avec la poignée de son épée.
    Après une longue attente, une ribaude ouvrit. Maigre et dépoitraillée, elle eut un mouvement de recul en découvrant les visiteurs masqués dont l'un était petit, gros et difforme.
    â€” Que voulez-vous ? grogna-t-elle.
    â€” Je suis un ami de l' Échafaud , fit le difforme d'une voix grinçante.
    â€” On dit que l' Échafaud est mort.
    â€” C'est vrai, mais je veux rencontrer le Prévôt .
    â€” Connais pas ! cingla-t-elle en essayant de refermer la porte.
    â€” Laissez-nous entrer ! insista Fontrailles en faisant briller une double pistole et proférant sa phrase d'une voix la plus menaçante du monde.
    â€” Si ça vous amuse, grommela-t-elle en prenant la pièce.
    Ils pénétrèrent dans une galerie voûtée. Après encore quelques marches, ils entrèrent dans une longue cave en brique, à peine éclairée de bougies de suif. L'endroit, une vieille salle romaine, était glacial, mais il y trônait un gros poêle de fer autour duquel se serraient quelques coquins et drôlesses.
    Les visiteurs s'approchèrent sous les regards méfiants. Celle qui les avait fait entrer disparut par un autre souterrain avant de revenir accompagnée d'un gueux édenté porteur d'un long coutelas.
    â€” Vous voulez quoi au Prévôt  ? demanda-t-il, le menton agressif.
    â€” J'ai une proposition à lui faire, répliqua Fontrailles. J'étais un ami de l' Échafaud .
    â€” Je vous reconnais, malgré votre masque ! fit le gueux. Quand on vous a vu, on s'en souvient, ricana-t-il. Vous êtes le marq…
    Il est vrai qu'on ne pouvait oublier Fontrailles avec ses yeux enfoncés au fond de leurs orbites, sa bouche aux dents gâtées, son mufle de crapaud et sa peau blanchâtre grêlée de marques de vérole.
    â€” Silence ! Je sais, moi, un bon moyen de te faire perdre la mémoire, menaça Fontrailles, dégainant avec la rapidité de l'éclair.
    â€” Tu ne me fais pas peur ! Ici, t'es chez moi… glapit le coupe-jarret en reculant néanmoins.
    Déjà le marquis avait mis la pointe de son épée sur la gorge du maraud.
    La vermine se leva d'un bond. Les gueux, tant hommes que femmes, brandissaient des couteaux. Montrésor s'écarta pour les tenir en respect avec son pistolet.
    â€” Excuse-toi ! ordonna Fontrailles au coquin.
    L'autre resta muet. La pointe de l'épée de Fontrailles s'enfonça dans sa peau et le sang perla.
    â€” Pardon, monseigneur, lâcha enfin le truand.
    â€” Tu garderas ta langue ?
    Le brigand connaissait Fontrailles et savait que ce n'était pas une menace en l'air.
    â€” Oui, monseigneur.
    Fontrailles baissa la lame. Fléchissant les genoux en gardant le maraud à portée d'épée, il posa la lanterne par terre puis fouilla une poche de son pourpoint et en sortit une poignée de piécettes de cuivre qu'il jeta aux truands et aux garces.
    La gueuserie se précipita pour les ramasser et la tension disparut.
    â€” Vous avez du bon vin ? lança Fontrailles, assortissant sa question d'un rire grinçant.
    â€” Oui, monseigneur, je vous en apporte.
    Les deux gentilshommes s'approchèrent d'un des bancs. À quelques pas, un muret de brique soutenait un tonneau en perce. Le sol de marbre était souillé de toutes sortes de déjections. Ils s'assirent, essayant de ne pas se salir. Les gueux retournèrent à leur place et une drôlesse dépoitraillée eut un sourire aguicheur envers Montrésor qui lui rendit son regard.
    Finalement, les pendards

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