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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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projet de faux attentat contre Joly.
    â€” … Il est certain que la populace se dressera contre une si infâme tentative d'assassinat (à ces mots, Fontrailles eut un sourire). Nos amis ameuteront la foule qui se rendra au Palais exiger la réunion des chambres afin de débattre du crime de Mazarin (nouveau sourire), mais tu sais combien le peuple est versatile et craintif. Il suffirait que quelques troupes se déplacent, que Condé agisse énergiquement, et toute notre affaire s'écroulerait.
    â€” C'est vrai, reconnut laconiquement Fontrailles, sans la moindre envie de s'impliquer dans un nouveau mouvement de foule, lui qui souffrait toujours de son bras blessé en protégeant le coadjuteur, lors des émeutes de l'année précédente.
    â€” Voici le dessein que j'avais en tête, poursuivit Montrésor. Les truands de la cour des Miracles avaient fait du bon travail, il y a quelques mois. En pillant ici ou là, en s'opposant aux forces de l'ordre, en s'attaquant aux suppôts de Mazarin, ils avaient multiplié le chaos. Mais il n'y a que toi qui saches comment rencontrer le roi d'Argot.
    â€” Malheureusement, le Grand Coesre est mort. Depuis, la guerre fait rage entre ses lieutenants. Et je suis incapable de les approcher.
    Claude de Bourdeille grimaça.
    â€” S'il ne faut compter que sur les bourgeois, l'affaire sera rude. Tu sais qu'ils battront en retraite au premier coup de feu.
    â€” Il existe peut-être une solution, mon ami, si tu n'as pas peur de m'accompagner.
    â€” Peur, moi ? répliqua Montrésor avec superbe.
    â€” Je te prends au mot, compère ! Tu as entendu parler du Prévôt  ?
    â€” Le prévôt de Paris, le gros Saint-Brisson qui dépense plus en son que Guillaume en farine 3  ? ricana l'autre.
    â€” Non, un truand apparu dans le faubourg Saint-Germain et l'Université depuis quatre ou cinq semaines. On ne connaît de lui que ce surnom. C'est un gueux d'une extrême sauvagerie et d'une habileté diabolique qui s'attaque aux marchands entrant en ville et quelquefois aux maisons riches. Il s'entoure d'une petite bande d'estropiats, tous incroyablement audacieux. Peut-être pourrait-on le convaincre de travailler pour nous, contre une centaine de pistoles.
    â€” Centaine ? Diable ! Le maraud est exigeant ! Mais je te les accorde. Seulement où trouver ton homme ? Je suppose que Dreux d'Aubray, Jacques Tardieu 4 et le chevalier du guet sont déjà après lui.
    â€” J'ignore où il se cache mais je connais un endroit où on doit pouvoir le faire venir. Seulement… c'est l'antichambre de l'enfer. Si nous ne plaisons pas à ces messieurs… Couic !
    Avec la main, il fit le signe d'une gorge qu'on tailladait.
    â€” Ce ne sont pas des truands qui me feront peur ! fanfaronna Montrésor.
    â€” Schelme ! ironisa Fontrailles.
    Son interjection préférée.
    *
    Bien que depuis le XIV e  siècle le prévôt de Paris eût rendu une ordonnance interdisant aux femmes de mauvaise vie de s'assembler à l'abreuvoir Mâcon, le soir après dix heures, sous peine de vingt sols d'amende, les garces n'en pullulaient pas moins.
    Quand le carrosse s'arrêta, deux individus masqués en descendirent, sous les regards intéressés des bougresses. Des gentilshommes venant s'encanailler, pensa l'une d'elles, en robe écarlate sous son maigre manteau de toile.
    Les deux individus remontèrent à pied la rue de la Harpe. Fontrailles, qui ne voulait pas être remarqué tant il savait les guetteurs nombreux, avait revêtu un simple habit de toile, gardant quand même la lourde épée de duel qu'il manœuvrait avec dextérité malgré sa petite taille et sa difformité.
    Il n'avait pas emmené de laquais, aussi portait-il lui-même la lanterne. Guidant Montrésor, il prit la rue du Foin-Saint-Jacques jusqu'à l'arrière du collège de Cluny, puis s'engagea sous une arcade. Là, sur son conseil, Montrésor sortit sa lame et un pistolet à silex à deux coups.
    Le passage les conduisit vers une sorte de cour bordée de vieilles maisons affaissées et de guingois. L'endroit puait malgré le froid. Fontrailles devait connaître les lieux, car il prit sans hésiter un chemin étroit jusqu'à un verger abandonné où se dressaient des ruines. Le marquis

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