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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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les bagasses, mendiants et voleurs à la tire de l'Université lui versaient une dîme plus élevée !
    D'un autre côté, en acceptant, il deviendrait partenaire de ce Fontrailles dont il savait l'alliance avec Beaufort et le coadjuteur, autrement dit la Fronde. Or Petit-Jacques désirait lancer une offensive sur le royaume d'Argot et avait besoin de la bienveillance de certains grands seigneurs.
    â€” Que voulez-vous de moi ?
    â€” Vendredi, installez-vous sur le pont Neuf ou sur la place Dauphine avec quelques cavaliers. Si vous voyez passer des carrosses de fidèles de Mazarin, alertez la populace afin qu'on les prenne à partie. Criez que ce sont eux qui volent et pillent le pauvre peuple. Tuez quelques laquais, si nécessaire. La suite viendra toute seule.
    Le Prévôt hocha la tête.
    â€” Quand aurai-je mon argent ?
    â€” Voici cinquante pistoles. Je porterai le reste ici si vous avez accompli cette mission.
    1  Pierre de Bourdeille, abbé de Brantôme, aventurier gentilhomme proche de Charles IX et auteur des Vies des dames galantes .
    2  Voir La Conjuration des Importants , du même auteur.
    3  Louis Séguier, baron de Saint-Brisson, était un gros bonhomme à la mâchoire chevaline, objet perpétuel de chansons satiriques pour sa lourdeur d'esprit.
    4  Respectivement lieutenants civil et criminel.
    5  Mendiants.
    6  Faux malades.
    7  Chausses.
    8  En 1652, les louis d'or et la pistole valaient onze livres.

49
    A près un long et pénible voyage depuis Rouen sur des routes enneigées, Louis Fronsac et Gaston de Tilly arrivèrent à Paris le lundi 7 décembre dans l'après-midi. Ils se rendirent en premier lieu chez le chancelier Séguier qui annonça que leur affaire serait réglée dans un Conseil d'État se tenant le vendredi 11 décembre à quatre heures. Le duc d'Orléans serait présent, ainsi que le prince de Condé puisque désormais Son Éminence ne décidait plus rien sans lui. Mais l'accord ayant été formalisé, inutile de s'inquiéter.
    Leur seconde halte fut à la banque Tallemant, rue des Petits-Champs, où Boisneau confirma les actes de vente des biens de Bréval prêts, avec même un petit bénéfice supplémentaire. Pour une fois, il avait réussi à flouer son cousin Nicolas Rambouillet qui paierait les entrepôts de Bréval à un prix supérieur à ce qu'ils valaient 1 . Il ajouta avec un rire satisfait :
    â€” Il a si souvent volé notre famille que ce n'est que justice !
    Boisneau leur remit la lettre de change de cinq cent mille livres qui permettrait à l'Épargne de se faire payer. Après l'avoir remercié, nos deux amis passèrent à l'étude Fronsac. Le père de Louis leur apprit que la plupart des biens de Mondreville étaient sur le point d'être vendus. Il avait seulement conservé, comme prévu, deux forêts, une ferme et quelques centaines d'arpents de belles terres. Les opérations terminées, Gaston devrait conserver plus de trois cent mille livres.
    Rassuré, Louis soupa chez son ami où Armande ne cessa de l'interroger sur la vie du grand Corneille et les tragédies qu'il préparait. Bien sûr, ils parlèrent aussi de leurs procès à Rouen et, à la fin du souper, bien que ne voulant pas marchander la peau de l'ours avant que la bête ne fût morte, comme on disait dans les campagnes, Gaston évoqua ce qu'il ferait des trois cent mille livres devant tomber bientôt dans son escarcelle.
    â€” D'abord, nous quitterons cette maison, ma mie, dit-il à Armande, tandis qu'une servante faisait passer des fruits et des confitures.
    â€” Tu pourrais obtenir la maison des Valois qui appartenait à Bréval, suggéra Louis.
    â€” Elle est trop petite et surtout trop proche du palais d'Orléans. Et puis, ces souterrains ne sont guère rassurants. Non, j'ai en vue un petit hôtel dans la rue Hautefeuille. En pierre, avec une échauguette d'angle et, à ce qu'on m'a dit, deux appartements. Ainsi, tu auras le tien pour recevoir tes amis, et je travaillerais chez moi.
    â€” A-t-il une cour ?
    â€” Oui, avec écurie, remise, cuisine et cellier.
    â€” Pourquoi n'achètes-tu pas aussi un office de conseiller d'État ? suggéra Louis.
    Gaston ne répondit pas tout de suite,

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