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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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qu'il essayait de masquer par un air martial, cette fois il arborait un vrai sourire.
    â€” Monsieur de Tilly ! Monsieur Fronsac ! Quel bonheur de vous rencontrer dans de meilleures circonstances que les fois précédentes ! Venez avec moi, Son Éminence vous attend.
    â€” Savez-vous quelque chose au sujet de la mort de Joly ? s'enquit Gaston en suivant le secrétaire.
    â€” La mort ? Quelle mort ? plaisanta Toussaint Rose. Monsieur Joly est bien vivant, rassurez-vous ! Selon les rapports que nous avons reçus, il semble qu'il s'agisse d'une misérable imposture conduite par le coadjuteur pour soulever Paris. Mais la sédition vire à l'échec, car tout le monde s'est rendu compte du mensonge.
    Un faux guet-apens ? Gaston et Louis se regardèrent, sidérés. Connaissant Gondi, une telle affaire était déjà plus vraisemblable qu'un crime commis par Mazarin. Mais si cela s'avérait, le coadjuteur allait être déconsidéré et perdrait probablement sa charge ainsi que tout espoir de devenir archevêque de Paris.
    Ils n'eurent pas le temps d'en parler plus, car un laquais ouvrit une porte. Rose les fit entrer dans une vaste antichambre qu'ils traversèrent avant de pénétrer dans une salle immense sur laquelle ouvrait une longue galerie de parade.
    Le Conseil se tenait dans le cabinet de travail où Louis avait pour la première fois rencontré Ganducci. Une salle où Mazarin exposait ses trésors afin de montrer à ses visiteurs sa richesse et son bon goût. L'endroit ressemblait à un bric-à-brac de consoles et cabinets en bois rare, ou magnifiquement peints, supportant bustes antiques, bronzes et coupes de porphyre. Un mur entier était occupé par une bibliothèque à colonnes corinthiennes emplie d'in-quarto reliés en pleine peau aux armes du cardinal. Des tableaux, des plus grands maîtres, s'alignaient côte à côte le long des autres murs. Tapis de Turquie, de Perse ou de Chine recouvraient les parquets sur plusieurs épaisseurs.
    Un feu d'enfer brûlait dans la profonde cheminée de marbre. Le ministre, en robe écarlate et chapeau carré, était assis sur un fauteuil tapissé entre le prince de Condé et le chancelier Séguier, devant une immense table de travail. En face d'eux, sur une banquette, se tenait Le Tellier.
    â€” Entrez, messieurs, s'exclama Mazarin avec un fort accent sicilien, nous n'attendions que vous !
    Ils s'inclinèrent profondément, chapeau à la main. Condé afficha un maigre rictus. Séguier et Le Tellier, un sourire chaleureux.
    â€” Monsieur devait être avec nous, poursuivit Mazarin, mais la goutte le cloue au palais d'Orléans. Monsieur Rose lui adressera un compte rendu de nos décisions. N'est-ce pas Votre Altesse ? demanda-t-il au prince de Condé, avec une obséquieuse déférence.
    Le Prince eut un sévère hochement de tête.
    â€” Asseyez-vous ici, proposa le cardinal, désignant deux chaises.
    Puis, il fit signe à Toussaint Rose, ayant pris place sur la banquette à côté de Le Tellier, de commencer.
    Le secrétaire rappela alors les éléments de l'affaire, le vol des tailles de 1617 et la décision de confiscation des biens des voleurs. Il parla ensuite du traité proposé par Louis Fronsac sans faire allusion aux dédommagements destinés à Gaston de Tilly.
    Le ministre laissa alors la parole à chacun, demandant au Prince de s'exprimer le premier.
    â€” J'ai toute confiance en monsieur Fronsac et en monsieur de Tilly, commença solennellement Louis de Bourbon. J'ai encore fort vif le souvenir d'un service qu'ils m'ont rendu, ajouta-t-il énigmatiquement. Le traité de monsieur Fronsac me convient donc parfaitement, pour autant que le demi-million soit bien versé au trésorier de l'Épargne (froncements de sourcils de Mazarin), mais je voudrais qu'il leur soit aussi remis une lettre de satisfaction de Sa Majesté au sujet de leur conduite, de leur courage et de leur perspicacité pour avoir résolu, si élégamment, cette vieille affaire et avoir châtié ces deux bandits.
    Ã€ la demande de Mazarin, le chancelier Séguier prit la parole.
    â€” La proposition de monsieur Fronsac m'agrée. J'ajoute que je suis très satisfait de la façon dont ils ont gagné ce procès inique conduit par

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