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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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quelques magistrats du parlement de Rouen qui semblent avoir mal digéré la défaite des frondeurs.
    Le Tellier, beaucoup plus bref, déclara qu'il demanderait personnellement à la reine une lettre de satisfaction pour Fronsac et Tilly.
    Mazarin eut alors un franc sourire, pour autant qu'il fût capable d'en avoir un.
    â€” Nous allons donc examiner et signer les papiers de cette affaire. Je vous l'ai dit, monsieur Rose va écrire un mémoire sur cette réunion. Monsieur Fronsac et monsieur de Tilly, il serait judicieux que ce soit vous qui les portiez à Mgr d'Orléans. Vous pourriez ainsi être à même de répondre à toutes ses questions. Je profiterai de cette lettre pour lui raconter les événements qui se sont produits aujourd'hui 2 .
    *
    C'est alors qu'on gratta à la porte.
    Rose interrogea le cardinal du regard, lequel lui fit signe d'aller ouvrir.
    C'était le prévôt des marchands qui revenait en compagnie de M. Servien et de son neveu Hugues de Lionne, un des secrétaires de Mazarin. Fronsac avait rencontré les deux hommes lors de l'affaire d'espionnage durant laquelle il avait failli perdre la vie 3 . Servien, ancien ambassadeur, était un homme au physique ingrat, borgne de surcroît, dont on disait Servien n'a qu'un œil, mais il a deux mains  ! sans savoir s'il s'agissait d'une allusion à sa redoutable efficacité ou à sa rapacité. Quoi qu'il en soit, le traité de Westphalie, immense succès de la diplomatie de Mazarin, était son œuvre. Quant à son neveu, toujours vêtu à la dernière mode et couvert de rubans multicolores, bien qu'ayant tout du petit-maître des salons précieux, il dirigeait l'espionnage du ministre.
    â€” Nous sommes en conférence ! grogna sèchement Condé.
    â€” Je le sais, Votre Altesse, s'excusa Servien en s'inclinant très bas, mais ce que vient de nous rapporter monsieur le prévôt des marchands est d'une extrême gravité.
    â€” Parlez donc !
    â€” Des rumeurs circulent comme quoi ceux qui ont attaqué monsieur Joly veulent aussi occire Monsieur le Prince. Un guet-apens serait prévu contre vous sur le pont Neuf, déclara Servien, s'adressant à Condé.
    â€”  Ridicolo  ! rétorqua Mazarin. Tout cela n'est que comédie ! Joly se porte comme un charme ! Où en est la soi-disant émeute ?
    â€” C'est vrai, l'émeute n'a pas éclaté, monseigneur, reconnut le prévôt des marchands, mais le bruit court, en effet, que monsieur de Beaufort et le coadjuteur ont fait tenir des gens à la place Dauphine pour assassiner monseigneur lorsqu'il s'en retournera à l'hôtel de Condé.
    â€” Je vais envoyer quelques Suisses nettoyer cette canaille, décida la cible.
    â€” Monseigneur, intervint Mazarin, tout cela est ridicule ! Envoyer des troupes donnera l'impression que nous prenons au sérieux leur comédie. Laissons plutôt Gondi et Beaufort s'enfoncer dans leur manœuvre. Le ridicule les perdra bien plus sûrement que la force qui en fera des martyrs.
    Si le Prince craignait quelque chose, c'était le ridicule ! Il resta donc incertain.
    â€” Nos espions sont sûrs d'eux, monseigneur ! insista Hugues de Lionne. Une dizaine d'hommes armés se trouverait place Dauphine.
    â€” Je vous déconseille pour le moins de passer par là quand vous retournerez à votre hôtel, monseigneur, proposa Servien.
    â€” Dans ce cas, je prendrai le pont au Change.
    â€” Rien ne dit qu'il n'y a pas un autre guet-apens là-bas, intervint Gaston de Tilly, qui prenait la menace au sérieux. Il est aisé de préparer ce genre de traquenard sur n'importe quel pont de Paris.
    Servien approuva et chacun recommanda au Prince de passer la nuit sur cette rive tandis que ses carrosses rentreraient à vide à l'hôtel de Condé, ce qui permettrait de savoir si se fomentait bien un projet d'attentat.
    â€” C'est une solution acceptable, reconnut Mazarin.
    â€” Je coucherai chez ma sœur, à l'hôtel de Longueville, décida Condé. Laissez-nous maintenant, nous avons à terminer.
    *
    Servien et ses compagnons sortirent.
    â€” Voici l'accord préparé par mon père, le notaire Pierre Fronsac, monseigneur, ainsi que la lettre de change de Pierre Tallemant de Boisneau, directeur de la banque

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