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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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dent, appréciant les spectacles des comédiens en pantalon de fantaisie et avec épées de bois, s'amusant des saltimbanques montreurs d'ours, écoutant les colporteurs débitant sans cesse leurs appels accompagnés de tambours.
    Petit-Jacques avait du mal à s'habituer au vacarme infernal de la foule qui se pressait sur les larges trottoirs, devant les baraques des camelots.
    â€” À mort les rats ! glapissait sans cesse un chasseur de rongeurs.
    â€” Bonne graisse de pendu qui soigne les maux de reins ! hurlait un charlatan.
    â€” Régalez-vous ! Régalez-vous ! chantait la vendeuse de billets de loterie.
    â€” Mes châtaignes ! Bonnes mes châtaignes !
    La chaussée était continuellement encombrée par les carrosses et charrettes dont les cochers et conducteurs s'invectivaient.
    Si le pont était le principal passage entre les deux rives, beaucoup n'y venaient que pour s'y promener, faire le badaud, acheter des drogues, vendre des objets volés ou trouver une de ces fraîches puterelles se faisant passer pour des servantes ou des lingères.
    En tout cas, ce matin-là, aucun signe du début d'une émeute.
    Pourtant, sur le coup de dix heures, une cavalcade déboula du quai de l'Horloge. C'était une bande de cavaliers conduits par le marquis de La Boulaye qui appelaient aux armes, car, criaient-ils, les sbires du Sicilien venaient d'assassiner le syndic Guy Joly et d'autres fidèles du coadjuteur et du duc de Beaufort.
    Les voyant passer, Petit-Jacques et ses larrons se tinrent prêts, mais les clameurs suscitèrent seulement de l'indifférence. La troupe de cavaliers s'arrêta à la barrière des sergents, devant la Samaritaine 6 , où l'officier de garde avait mis ses soldats en alerte. La Boulaye et ses hommes firent alors demi-tour et disparurent.
    L'émeute avait fait long feu. Rien ne se passait comme Fontrailles l'avait annoncé. Petit-Jacques se perdait en conjectures.
    Ã€ onze heures, les truands retournèrent place Dauphine et s'installèrent sous les arcades de chez Mignolet, le marchand de vin.
    Après s'être fait porter à dîner, ils retournèrent sur le pont où la circulation et le vacarme étaient toujours les mêmes. Ne découvrant aucun signe d'émeute, ils revinrent place Dauphine.
    Là, vers les quatre heures de l'après-midi, des bourgeois les ayant remarqués leur demandèrent ce qu'ils faisaient. Petit-Jacques répondit que M. de Beaufort les avait envoyés surveiller le pont. Malgré ce propos rassurant, un des bourgeois envisagea de sonner la cloche d'alerte. Pour dissiper cette méfiance, les truands revinrent vers le cheval de bronze 7 .
    Petit-Jacques songeait maintenant à partir. Mais s'en aller signifiait peut-être perdre la confiance de Fontrailles et les cinquante pistoles. Il annonça à ses compagnons qu'ils resteraient jusqu'à huit heures, puis s'en iraient si rien ne s'était produit.
    C'est justement à huit heures, le pont presque vide, que les truands aperçurent un carrosse franchissant la barrière des sergents. Le carrosse fut suivi d'un second, avec laquais tenant un flambeau par la portière afin d'éclairer la route. Derrière encore, mais bien plus loin, suivait une troisième voiture. Mais aucune escorte.
    â€” Laissons s'éloigner le premier carrosse, fit Petit-Jacques à Sans-Chagrin. On arrêtera le suivant pour prendre les bijoux des passagers. Comme ça, nous ne serons pas venus pour rien et pourrons dire à Fontrailles qu'on a fait quelque chose.
    Ils se trouvaient devant les grilles du cheval de bronze quand le premier carrosse passa devant eux. La voiture, aux armes du prince de Condé, était vide. Petit-Jacques pensa le second plein de gens de qualité, peut-être même y aurait-il le Prince. Auquel cas le butin serait prodigieux.
    L'absence d'escorte aurait dû l'intriguer, mais le bandit n'eut pas le temps de s'inquiéter, la seconde voiture arrivant. À quelques pas, Sans-Chagrin tira sur le laquais qui tenait la torche ; le cocher arrêta le véhicule. Une dizaine de coups de feu furent échangés, puis les voleurs firent descendre les passagers afin de les détrousser.
    Mais ce n'étaient que des laquais !
    Ils les dépouillèrent quand même, les rouant en outre de coups.
    Après avoir ramassé le flambeau

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