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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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à qui elle appartenait.
    Durant les jours précédents, ils étaient venus plusieurs fois l'examiner sans trouver moyen d'y pénétrer. Certes, ils auraient pu acheter des cordes et des échelles, et franchir le mur durant la nuit, mais une fois dans la cour, ils n'auraient disposé d'aucun moyen pour pénétrer dans la maison, sauf à briser la porte ferrée ou les grilles des fenêtres, ce qui se serait révélé difficile et bruyant.
    C'est pourtant ce qu'ils envisageaient d'accomplir la nuit suivante quand, remontant vers l'hôtel de Concini, ils en virent sortir Vitry accompagné d'un jeune garçon d'une douzaine d'années que la populace insultait et voulait pendre. Interrogeant autour d'eux, ils apprirent qu'il s'agissait du fils Concini, un filleul de Henri IV. L'enfant, caché toute la journée, avait échappé aux violences. Vitry annonça qu'il le conduisait au Louvre car il était désormais sous la protection du roi.
    *
    Ã€ l'abord de la soirée, les pillages se calmèrent. Il est vrai que chacun était repu. Le rapinage reprendrait certainement le lendemain, tant toutes sortes de folles rumeurs circulaient. On prétendait que Vitry avait trouvé un million de livres en papiers sur le corps de Concino, des papiers qu'il s'apprêtait sans doute à vendre 1 . On racontait qu'on avait déniché deux autres millions dans son logis du Louvre, et surtout que des richesses immenses venant d'Espagne étaient dissimulées dans les murs ou les caves de son hôtel.
    Les deux compagnons prirent chambre à l'auberge du Cheval d'Airain et s'apprêtaient à acheter des cordes et quelques outils quand Petit-Jacques s'adressa à son complice. Voilà un moment qu'il ruminait.
    â€” S'il existe un souterrain entre la maison aux armes des Valois et l'hôtel du maréchal d'Ancre, comment se fait-il que les pillards ne l'aient pas trouvé, alors que circulent ces rumeurs sur un trésor que Concini aurait caché ?
    â€” Peut-être conduit-il à une autre adresse.
    â€” Possible. Mais maintenant, explique-moi pourquoi Vitry a découvert le fils de Concini vivant.
    â€” Il devait être bien caché.
    â€” Tu as vu comme moi l'état de la bâtisse, rien n'a échappé aux pillards.
    â€” Où veux-tu en venir ?
    â€” Le fils Concini s'était mis à l'abri dans le souterrain même. Quand l'enfant a entendu que les pillages cessaient, il est sorti, mourant certainement de soif.
    â€” Où serait ce souterrain alors ?
    â€” Je ne sais, mais nous allons être les premiers à le trouver.
    Ils revinrent à l'hôtel de Tournon. Si l'endroit paraissait abandonné, quelques hommes d'armes étaient dans la cour. Petit-Jacques et Mondreville firent donc le tour, vers l'entrée du jardin. Mais là aussi une douzaine de gardes s'étaient installés pour la nuit. Avec ce coup d'œil perçant qui constituait l'un de ses talents, Petit-Jacques jugea pourtant qu'ils pouvaient traverser le parc sans se faire voir. Par signes, il indiqua donc à Mondreville qu'en se faufilant dans l'obscurité des fourrés et sous les arbres, assez loin du campement des soldats, personne ne les remarquerait.
    Effectivement ils parvinrent aisément jusqu'au petit porche, sous une tourelle, qui abritait l'entrée arrière de l'hôtel. Se fondant dans l'obscurité, ils montèrent les marches du perron et entrèrent. L'endroit semblait vide. Sans doute les gardes avaient-ils ordre de ne pas pénétrer pour qu'ils ne pillent eux-mêmes.
    Ils se rendirent aux cuisines situées dans les sous-sols, issue la plus facile pour un souterrain, portant avec eux une masse et un burin, ainsi qu'une lanterne sourde. Mais malgré une fouille complète, ils ne décelèrent aucun passage.
    Remontés dans l'hôtel, ils dédaignèrent l'antichambre et la grande salle du bas. L'enfant n'aurait pu sortir sans se faire remarquer tant les lieux grouillaient de pillards. Ils grimpèrent donc aux étages. Leur exploration était facile, presque toutes les pièces se voyant désormais vides de meubles ; on avait même brisé les lambris des boiseries. Ils explorèrent l'appartement du maréchal, sa chambre saccagée, son cabinet de travail où ne restait qu'une armoire, sans doute trop lourde pour être jetée bas mais

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