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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prêter l'argent ?
    â€” Je lui en parlerai, promit Pichon. Dans l'immédiat, il faut aller là-bas, repérer les lieux et interroger les gens pour savoir si quelqu'un se souvient de ce vol.
    â€” On nous remarquera si nous restons longtemps dans une auberge.
    â€” Ces auberges sont pleines de faux sauniers 3  ! Personne ne demande rien à personne. Je me ferai passer pour un marchand de Bordeaux qui attend un convoi de marchandises, suggéra Sociendo. Vous serez des gentilshommes de mes amis qui m'accompagnent.
    â€” Ça devrait être suffisant, reconnut Pichon. Nous irons donc là-bas comme des gentilshommes, d'ailleurs personne ne nous y connaît.
    â€” Reste le partage… laissa tomber Canto.
    â€” Nous en reparlerons, compère, car il serait injuste que Fenicci et son ami aient la même part que nous qui ferons tout le travail. Nous réglerons ça à la fin.
    Sociendo hocha la tête en souriant.
    *
    Ã€ Tilly, Gaston retrouva la maison de son enfance quasiment déserte. Depuis qu'il était parti pour le collège de Clermont, il n'y était que rarement retourné. Peut-être quatre fois en vingt-cinq ans. Il n'avait que de très vagues souvenirs de ses parents, n'arrivant plus depuis longtemps à retrouver le visage de sa mère dont il n'avait aucun portrait. Celui de son père était un peu plus précis, peut-être parce qu'il lui ressemblait.
    Seuls une cuisinière âgée et son cousin, presque aussi vieux qu'elle, qui s'occupait des jardins, habitaient la bâtisse sale, sinistre, morte. Comme son passé. L'endroit avait été la maison du bonheur, mais désormais elle devenait celle des épreuves. Avec la mort de son oncle, son enfance avait disparu.
    Il erra longuement de pièce en pièce, d'un étage à l'autre. Le cabinet sans fenêtre qui lui servait de chambre était resté le même. Il aperçut un livre sur le lit de bois aux rideaux poussiéreux ; l'abécédaire avec lequel il avait appris à lire. Il ouvrit le vieux coffre où il mettait ses vêtements. Celui-ci était vide, sauf une épée de bois fabriquée par son oncle. Les yeux dans le vague, il se revit, courant dans la cour avec la miséricorde en main, menaçant pour rire le palefrenier qui ne voulait pas le laisser monter à cheval.
    La maison appartenait aux Tilly depuis toujours. Perpétuellement sombre avec ses épaisses grilles aux minuscules ouvertures du premier étage et ses volets clos au second, elle était peu plaisante à habiter. De plus, le toit était percé en plusieurs endroits. Seulement, c'était désormais sa maison. Il devrait la remettre en état, la rendre habitable pour Armande. Où trouverait-il l'argent ? Il songea à en parler au notaire, quand il irait le voir.
    Il se rendit à l'église et lui qui ne priait jamais s'agenouilla sur la dalle qui recouvrait ses parents. Son oncle et son frère n'étaient pas très loin, ainsi que ses autres ancêtres. Tout près du chœur, il restait de la place pour lui, lui dit le curé en un sourire qui se voulait chaleureux.
    Quand Gaston revint dans la grande maison, son énergie était réapparue. Il avait interrogé la cuisinière présente le jour de la mort de ses parents. Elle lui avait raconté ce dont elle se souvenait, mais son témoignage ne lui apportait rien. Le vieux sergent, que son oncle citait dans sa lettre, était mort l'année précédente. Quant à son fils, qui avait été au service de Mondreville, il avait quitté le pays. Il ne serait pas facile de retrouver des témoins de ce qui était arrivé trente-deux ans plus tôt.
    Gaston décida de commencer par trier les courriers et les papiers de famille, mais il n'y avait pas grand-chose d'intéressant. Il s'en doutait. Pour aller plus loin, il fallait qu'il fasse ce qu'il s'était toujours refusé à faire : entrer dans la chambre de ses parents.
    Après leur mort, sans savoir pourquoi, il n'y était jamais revenu. Son oncle y dormait, mais chaque fois qu'il l'avait appelé, Gaston avait refusé d'y pénétrer, même quand Hercule l'avait menacé du fouet. Car cette chambre l'effrayait. Jusqu'à présent, il s'était même dit qu'il ne voulait pas revoir l'endroit où sa mère l'avait mis au monde. Mais maintenant qu'il devait

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