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La malediction de la galigai

La malediction de la galigai

Titel: La malediction de la galigai Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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roi ?
    1  Secrétaire du coadjuteur Paul de Gondi.
    2  Voiture était un admirateur de la tenancière, La Coiffier. Quelques années plus tôt, il avait écrit sur la Fosse aux Lyons  :  « Nous y chanterons jusqu'à y perdre haleine Nous y dirons mille bons mots sans peine, Car là Phébus est en son élément Et si nos vers ne coulent pas doucement, Nous en ferons d'un meilleur verre, Chez La Coiffier. »
    3  Contrebandiers du sel, revendant du sel sans taxe.

14
    T raversée par la route de Mantes à Dreux, Longnes, seigneurie de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, avait été fondée sous Robert le Pieux, en 1030. À l'entrée du bourg, l'auberge du Saut du Coq était la plus grande et la plus commode à trois lieues à la ronde. On la disait toujours bien fournie en victuailles et douillette en couchers, tout en restant à un prix raisonnable. C'est la raison pour laquelle Canto, Pichon et Sociendo avaient choisi de s'y installer. De surcroît, ils ne seraient pas loin de la Seine ni de Mondreville.
    L'auberge se révélait coquette avec ses colombages et son toit en chaume. En bordure du chemin, un mur fermait une cour pavée de galets à laquelle on accédait par une arcade de pierre. Autour ouvraient écuries, granges, hangars à coches et charrettes devant lesquels on accrochait colliers, étrilles et brides. Le corps de bâtiment principal comprenait une grande salle avec, au-dessus, des chambres auxquelles on parvenait par un corridor extérieur soutenu par des poteaux de bois. Il n'y avait pas de chauffoir, ceux qui ne pouvaient se payer une chambre dormaient dans la grange attenante.
    Les bois de charpente de la façade, ainsi que les poteaux, les volets et les rampes de la galerie, étaient peints d'un beau rouge sang de bœuf. Les fenêtres possédaient même des vitres, chose rare à une époque où les auberges de campagne se contentaient souvent de cadres tendus de peau de porc huilée.
    C'est le dimanche 1 er  août que Canto, Pichon, et Sociendo arrivèrent. Le trio demanda une chambre avec un grand lit et le marchand bordelais raconta à l'aubergiste qu'il attendait deux chariots de meubles venant de Picardie. Les deux gentilshommes, ses amis, l'accompagneraient jusqu'à Bordeaux ; une escorte indispensable dans une Normandie infestée de soldats débandés et de voleurs de grand chemin, pillant et rançonnant les voyageurs. Le duc de Longueville lui-même n'avait-il pas dit avoir vu en Normandie beaucoup de lieux où l'ennemi n'eût point fait plus de mal !
    Dès le lundi, les compères partirent explorer les rives de la Seine, le long du chemin de halage, entre Moisson et Rosny. Le mardi, ils se rendirent à Mondreville examiner le domaine du seigneur du lieu ; une maison forte à l'écart du village. Ils se renseignèrent sur lui dans une taverne pour laboureurs où on ne servait qu'un vin aigre. Là, ils apprirent que Jacques Mondreville avait acheté la seigneurie une trentaine d'années plus tôt, qu'il était maître âpre au gain et magistrat sévère. Une servante leur parla aussi de son fils, jeune effronté prétentieux et cruel qui avait violenté plusieurs paysannes sans jamais être puni, car toujours protégé par son père.
    Ils rentrèrent souper au Saut du Coq , discutant de la meilleure façon d'aborder Mondreville. Pichon suggéra qu'ils approchent d'abord son fils ; un débauché les écouterait plus aisément.
    *
    La salle accueillait une trentaine de personnes.
    Accroupie devant l'énorme cheminée, une maigre souillon préparait le souper sous la surveillance de l'aubergiste et de son épouse. Celle-ci, d'une belle taille, aux formes généreuses, attira le regard de maquignon de Sociendo. Courtier en fesses, il jugeait toute femme à l'aune de ce qu'elle pourrait lui rapporter.
    Une grande poêle contenant du lard et des œufs emplissait la pièce d'un succulent fumet, masquant presque les appétissantes odeurs des poissons mijotant dans le coquemar de fonte pendu à l'une des crémaillères.
    Large de quarante pas et long du double, le grand espace contenait une dizaine de tables de toutes tailles, certaines couvertes de nappes de toile blanche. Toutes étaient occupées. Une porte arrière ouvrait

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