La malédiction des templiers
demeuraient.
Qui il était. Pour qui il travaillait. Quels autres forfaits il avait commis. Lesquels il préparait.
Les réponses s’envoleraient avec lui.
Reilly serra les mâchoires, à s’en briser les dents. Avec une envie terrible de presser cette détente. Irrésistible. Mais sans pouvoir passer à l’acte. Et durant ce moment d’indécision, durant ces quelques secondes, l’occasion s’évanouit. Le coude que faisait le chemin positionnait maintenant l’Iranien directement entre Reilly et Tess, ce qui signifiait qu’une balle tirée par le pistolet de Reilly pouvait lui traverser le corps et toucher Tess. Il lui fallait trouver un nouvel axe de tir favorable. Il songea un instant à essayer de le toucher à la cuisse pour au moins l’estropier. Mais il risquait de le tuer s’il touchait l’artère fémorale, et il le voulait vivant.
Il se rua alors hors de sa cachette en hurlant, « Tess, planque-toi ! », le cœur battant à se rompre. Il avançait en crabe pour trouver un bon angle de tir et user de l’effet de surprise pour abattre l’Iranien, tout en faisant signe à Tess de s’écarter, puis pointa un doigt sur son adversaire.
— Tes mains en l’air, que je puisse les voir. On se dépêche !
Le trio s’était retourné d’un bloc, ouvrant des yeux stupéfaits. Reilly regarda brièvement Tess, enregistra le soulagement qui submergeait son visage puis, ne pouvant se permettre de perdre la moindre seconde, se concentra de nouveau sur sa proie.
L’Iranien avait légèrement levé les bras, au niveau de la taille. Les yeux rivés sur Reilly, et pensant à la même chose que lui, il avait bougé insensiblement, afin de mettre Tess en position d’être touchée par le projectile qui lui serait destiné.
Reilly leva la main, paume ouverte.
— On s’arrête là et on lève gentiment les bras en l’air. Exécution, rugit-il. Tess, écarte-toi de lui…
Et c’est alors que tout se mit à aller de travers.
L’Iranien se précipita sur Tess, trop vite pour que Reilly prenne le risque de tirer. S’emparant d’elle, il la plaqua devant lui en guise de bouclier. Le bras droit serré autour du cou de la jeune femme, il laissa apparaître sa main gauche, juste assez pour que Reilly puisse bien l’apercevoir. Elle tenait un téléphone.
— Elle est piégée ! cria-t-il à son tour, relevant la chemise de la jeune femme pour laisser apparaître la ceinture de toile qui lui ceignait la taille. Ses tripes vont décorer les parois de ce putain de canyon si tu ne lâches pas ton flingue immédiatement !
Reilly sentait son sang battre follement à ses tempes.
— Tu sautes avec elle si tu fais ça, laissa-t-il échapper, tout en réalisant brusquement qu’il venait sans doute de perdre la main.
L’Iranien sourit.
— Parce que tu crois qu’un bon musulman comme moi hésiterait à mourir pour sa cause ? Pose ton putain de flingue ou elle crève ! aboya-t-il.
Reilly avait l’impression d’avoir les pieds cloués au sol, les muscles tendus à se rompre, Il n’avait pas le choix. Inspirant lentement, profondément, il tourna son arme et la leva en l’air, afin que son adversaire l’ait bien en vue, tendant son autre bras en avant, paume en l’air, en signe d’apaisement.
— Mets la sécurité et jette-le, ordonna l’Iranien, indiquant de la main à Reilly de lancer le pistolet sur sa droite. Le plus loin possible.
Sans quitter des yeux le terroriste, Reilly fit mine d’actionner le cran de sûreté puis balança son arme sur le côté, la regardant atterrir à une dizaine de mètres avec un bruit sourd sur le sol aride, anéanti à l’idée qu’il venait de commettre une erreur qui lui serait sans doute fatale. Et à très court terme.
Les traits de l’Iranien se détendirent, tout comme son étreinte autour de Tess. Il recula d’un pas en la relâchant et, dans le même mouvement, plongea la main dans son sac à dos.
Le sac tomba à ses pieds, laissant réapparaître sa main. Qui tenait maintenant un pistolet.
— Salue pour moi les soixante-douze vierges ! cria-t-il au moment où son index pressait la détente.
43
Il va tuer Sean.
Des émotions aussi intenses que contradictoires se bousculaient dans le crâne de Tess tandis que ses yeux suivaient la trajectoire du pistolet jusqu’à ce que celui-ci retombe par terre. D’abord et avant tout, il est vivant. Ensuite il est là, devant moi, indemne. Enfin il est venu à mon secours, il braque une
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