La malédiction des templiers
arme sur le sagouin qui m’a enlevée. Et il faudrait qu’il meure ?
A cause de moi ?
A cause de mon satané coup de téléphone ?
Pas question.
Impossible de laisser faire ça.
Pas question, bordel !
Poussant un cri de fureur, elle se rua sur son ravisseur avec la rage d’un fauve trop longtemps gardé en cage. Sans se soucier des conséquences. Sans se soucier du fait qu’elle risquait d’exploser. Si elle devait mourir, s’il décidait d’appuyer sur ce maudit bouton, elle l’entraînerait avec elle, au ciel ou en enfer.
Elle le prit totalement par surprise et le percuta avec une violence inouïe, sur le flanc gauche : le choc le fit décoller du sol au moment précis où il pressait la détente. Elle ne distingua pas où la balle arrivait, n’eut pas le temps de voir ce qu’il était advenu de Reilly, mais son instinct lui souffla qu’elle avait agi juste à temps et que Reilly était toujours de ce monde. Ce qu’elle vit, en revanche, ce fut la main gauche de l’Iranien, celle qui tenait le téléphone. Elle la vit se lever dans un réflexe de défense et lâcher le téléphone, qui s’envola et tomba par terre – le tout en une fraction de seconde, au cours de laquelle elle eut le sentiment que son cœur s’arrêtait, que le monde qui l’entourait cessait de tourner, attendant l’explosion, s’attendant à ce que son corps vole en éclats…
Elle n’explosa pas. Elle était toujours là, debout, en un seul morceau, toujours là pour sentir de plein fouet le coude de l’Iranien qui venait heurter avec un bruit sourd le bas de sa mâchoire avant que tous deux ne roulent au sol.
Le cœur de Reilly s’arrêta lorsqu’il vit Tess bondir sur l’Iranien.
Il redémarra presque aussitôt, prenant le pas sur son cerveau, l’empêchant d’émettre la moindre pensée lucide, mais incitant ses jambes à passer à l’action.
Ce qu’elles firent, aussi vite qu’elles en étaient capables. En course pour l’or. Ou pour l’acier, dans ce cas précis. L’acier trempé de l’automatique, à une dizaine de mètres sur sa droite.
Il avait vu le téléphone s’envoler de la main du terroriste, vu Tess rouler au sol avec lui. Il n’avait pas assez de temps pour les rejoindre et intervenir. L’Iranien allait rapidement reprendre le dessus. Reilly n’avait donc qu’une chose à faire : récupérer son pistolet, au plus vite, et espérer qu’il viserait aussi bien qu’au stand de tir dans ses meilleurs jours. Mieux encore, si possible. Il n’aurait sans doute qu’une occasion, et il ne faudrait pas la laisser passer.
Tout en courant, il jeta un coup d’œil sur le côté, ne vit guère que deux corps toujours enchevêtrés et reporta son attention sur l’arme, par terre, devant lui.
Plus que cinq mètres.
Plus que trois.
Encore un.
Ça y est. Il y était.
Sous l’impact du coude de son adversaire, Tess eut l’impression que son cerveau se fracassait à l’intérieur de son crâne, mais elle tint bon, les deux mains agrippées au poignet qui serrait le pistolet.
Elle devait l’empêcher de braquer son arme encore une seconde ou deux, sachant que Reilly était certainement passé à l’action, espérant qu’il les rejoindrait au plus vite, mais elle ne parvint à garder la main de l’Iranien plaquée au sol que quelques secondes avant que l’autre main de son adversaire, la gauche, ne vienne repousser violemment sa tête vers l’arrière. Elle ne lâcha pas prise pour autant alors même que la main de son adversaire qui tenait l’arme quittait enfin le sol et se dirigeait vers elle.
Au lieu de reculer instinctivement, elle se surprit elle-même en faisant le mouvement inverse : plongeant en avant, elle tira à elle la main de l’Iranien et la mordit de toutes ses forces. Elle entendit son adversaire pousser un grognement de douleur, sentit tendons et cartilages résister entre ses dents. Elle vit les doigts de son ennemi se desserrer autour de l’arme, accentua encore sa pression. Avec un cri de fureur, l’Iranien se cabra, l’entraînant dans son mouvement, tout en agitant le bras pour tenter de se libérer. Tess se tordit sur elle-même, le cou sur le point de rompre, mais tint bon, les dents toujours profondément fichées dans la chair de l’homme, jusqu’à ce que le pistolet lui échappe enfin.
Il parvint alors à l’agripper de son autre main, ses doigts s’enfonçant dans sa joue, cherchant ses yeux. La douleur était cette fois trop
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