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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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avait réussi à glaner sur Reilly laissaient entendre que l’homme n’était pas un débutant, et que, pour lui, le respect des règles n’était pas spécialement une obsession. Ce qui convenait parfaitement à Zahed. Leur petite entreprise, une joint venture en quelque sorte, nécessitait un partenaire aux reins particulièrement solides, en béton armé si possible. Il y avait toutefois un point d’équilibre au-delà duquel les qualités caractérisant l’homme dont il avait besoin risquaient de le transformer en épée de Damoclès potentielle.
    Or ce point d’équilibre avait été franchi.
    Zahed se demanda s’il avait eu raison de laisser la vie sauve à l’Américain, et il fronça les sourcils à cette idée. Il avait eu sa chance. Il aurait très bien pu passer à l’action quand Reilly s’était précipité sur le téléphone, lorsque tous deux s’étaient croisés. Mais sur le coup le doute l’avait effleuré : il s’était demandé s’il serait vraiment en mesure de venir à bout de son adversaire dans un combat au corps à corps. Il s’était retenu, en voyant dans le regard de Reilly une flambée de détermination et d’assurance qui l’avait amené, lui, Zahed, à s’interroger sur ses propres capacités, pourtant considérables. Ce qui, une fois de plus, était pour lui inhabituel. Et intolérable.
    Mansour Zahed se morigéna pour cet accès de faiblesse momentané. Il aurait dû profiter de l’occasion pour se débarrasser de Reilly, ce qui lui aurait permis de garder l’esprit libre, sans cette légère appréhension qui le tarabustait : car oui, ce foutu agent du FBI risquait bien de devenir pour lui une sacrée épine dans le pied.
    Si nos chemins doivent se croiser de nouveau, il aura à le regretter plus que moi, décida Zahed avant de chasser cette pensée de son cerveau pour se préoccuper d’affaires plus urgentes.
    Il attendit que le portail se referme avant de descendre de voiture, une Fiat Croma de location, berline familiale très répandue qui ne risquait pas d’attirer l’attention. Il l’avait laissée dans le quartier du Trastevere, non loin des rives du Tibre, avant de se rendre en taxi à l’aéroport pour y retrouver Reilly. Il l’avait récupérée une fois le codex en sa possession, mais avant cela il avait été contraint d’improviser : après avoir dévalé la colline, il avait obligé un ado affolé à lui abandonner son scooter Piaggio, dont il s’était servi pour rejoindre sa voiture. Il ne craignait pas que l’on retrouve sa trace. Pas à Rome. A Londres, c’eût été une autre paire de manches. La capitale du Royaume-Uni avait adopté une politique de sécurité digne du 1984 de George Orwell, chaque pâté de maisons étant placé sous l’œil de caméras de surveillance. Rien de tout cela à Rome. Le Vieux Monde. Une technologie obsolète. Ce qui convenait parfaitement à Zahed, de même incidemment qu’à Cosa Nostra, qui avait son mot à dire sur la plupart des décisions du conseil municipal.
    Il pénétra dans la maison. A l’intérieur régnait une odeur froide et humide de renfermé, propre aux endroits qui n’ont pas été occupés depuis des mois. Les rares meubles étaient recouverts de vieux draps ou de couvertures que Zahed ne s’était pas donné la peine de retirer. Après avoir fermé la porte d’entrée à double tour, il pénétra dans le vestibule, s’arrêtant devant la glace qui ornait l’entrée. Il examina avec une hautaine indifférence l’image qu’elle lui renvoyait : les cheveux coiffés en arrière, les lunettes bon marché, les vêtements sinistres, tout cela était indispensable pour tromper l’ennemi. Il se réjouissait de devoir retrouver un personnage dans la peau duquel il se sentait nettement plus à l’aise, ce qu’il allait faire pas plus tard que tout de suite.
    Il descendit l’escalier menant à la cave et déverrouilla une porte ouvrant sur un cellier. Il actionna l’interrupteur : comme il s’y attendait, Jed Simmons occupait la même position que celle dans laquelle il l’avait laissé : assis par terre dans la pièce dépourvue de fenêtre, le dos au mur, les poignets attachés par des liens de nylon au tuyau d’un radiateur.
     
    Simmons entendit la porte grincer juste avant que l’ampoule nue qui pendait au bout d’un fil au centre de la pièce ne s’allume. Il regarda en haut de l’escalier de pierre. Après l’obscurité totale des dernières heures, même cette

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