La malédiction des templiers
appuyer sur le bouton du boîtier électronique actionnant l’ouverture des portières – le bip lui permettrait peut-être de localiser le véhicule –, mais il n’avait aucune envie de courir de risque : le poseur de bombes avait peut-être piégé la voiture en songeant précisément à cela.
Un coup de sifflet strident l’interrompit dans sa réflexion. Le policier qu’il venait de frapper s’était relevé, tant bien que mal, et appelait des renforts. En quelques secondes, plusieurs de ses collègues convergèrent vers Reilly depuis la porte et dans son dos. Au moment précis où le premier d’entre eux arrivait à sa hauteur, il la repéra : une BMW bleu marine, avec une plaque d’immatriculation blanche commençant par BR, le code de la province de Brindisi.
Un policier cria « Alt ! » à Reilly et s’avança pour lui barrer la route, mais l’agent du FBI l’écarta et poursuivit sa progression vers le véhicule, qui ne se trouvait plus maintenant qu’à quelques mètres. Un autre membre des forces de l’ordre rejoignit son collègue, et les deux hommes se mirent à pousser des hurlements furieux, bras écartés et pistolet pointé, ordonnant à Reilly de s’arrêter sur-le-champ. Celui-ci écarta les mains d’un air dépité et leur fit signe de garder leur calme, tout en continuant insensiblement de s’approcher de la BMW.
— La voiture, fit-il d’une voix rauque, tendu à l’extrême. Il y a une femme dans cette BMW.
Il pointa le doigt à plusieurs reprises en direction de la berline bleue, le visage tordu par la rage.
— Dans cette foutue voiture, répéta-t-il. Elle est là-dedans.
Il colla ses poignets l’un contre l’autre, mimant une personne aux mains liées.
Le visage des deux policiers exprimait une confusion indubitable ; ils avancèrent de concert avec lui, bras écartés, cherchant à le canaliser. Reilly s’approchait toujours de la BMW, sans les quitter du regard, et finit par atteindre son objectif.
Il essaya de nouveau de s’expliquer par gestes, utilisant ses deux mains et l’expression désespérée de son visage pour les implorer de lui laisser une seconde. Puis il se concentra sur l’arrière de la berline, les questions se bousculant dans sa tête.
Est-ce que Tess est là-dedans ? La voiture contient-elle une bombe ? L’autre salopard n’est-il pas caché tout près, observant la scène, attendant le bon moment pour nous faire tous sauter en actionnant à nouveau son détonateur ? Et d’ailleurs en a-t-il besoin ? Si cette ordure de psychopathe avait tout simplement piégé le coffre ?
Les deux carabiniers l’arrachèrent à ses affres : l’un d’entre eux se jeta sur lui, matraque levée, le tirant de sa torpeur momentanée. Reilly lui saisit le poignet des deux mains, bloquant le coup, avant de lui tordre le bras, de lui arracher sa matraque, puis de le contraindre à faire demi-tour et de le projeter avec force sur son collègue. Il se précipita vers la portière avant gauche, qu’il essaya d’ouvrir. Elle était verrouillée. A l’aide de la matraque, il fracassa la vitre. L’alarme se déclencha au moment précis où les policiers le rejoignaient, sans pouvoir l’empêcher de se pencher à l’intérieur. Une prière silencieuse lui traversa l’esprit tandis que, l’instinct prenant le dessus, espérant de toute son âme qu’il n’était pas en train de commettre une erreur monumentale, il tendait la main vers la base du siège conducteur pour tirer sur le levier déclenchant l’ouverture du coffre. A peine avait-il eu le temps de voir le couvercle du coffre s’ouvrir et se relever sans plus de dommage qu’il était repoussé contre la carrosserie – rudement – par les deux policiers, très vite rejoints par des collègues entrant à leur tour dans la danse.
Lui mettant aussitôt les bras dans le dos, ils lui plaquèrent le visage contre le toit. Le souffle coupé, la joue et l’oreille droites écrasées, Reilly tenta de résister, cherchant à tout prix à relever la tête afin de voir ce qui se trouvait dans le coffre. C’est alors qu’il entendit… Un des policiers qui s’était écarté pour aller jeter un coup d’œil poussait des hurlements.
Tess.
Partagé entre espoir et appréhension, Reilly se raidit, essayant de comprendre ce que criait l’homme.
— En anglais, lança-t-il. Dites ça en anglais, bon Dieu ! Elle est là-dedans ? Elle va bien ?
Il lut l’affolement dans les yeux de
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