La malédiction des templiers
Gendarmeria , où un poste de commandement temporaire avait été installé dans une vaste salle de conférences. L’activité frénétique ambiante ne diminua d’intensité à aucun moment durant la longue déposition de Tess, qui fit un compte rendu exhaustif de tout ce qui lui était arrivé tandis que, de son côté, Reilly veillait à ce que les policiers locaux n’oublient rien dans leur recherche du kidnappeur.
A son grand soulagement, ils paraissaient tout à fait à la hauteur. Un avis de recherche « haute priorité » fut envoyé à toutes les autorités responsables du maintien de l’ordre du pays, et des alertes adressées à tous les points de passage de la frontière italienne. Interpol s’assura que la requête était transmise sans délai aux autorités douanières et policières des pays frontaliers. L’information qu’elle contenait était cependant lacunaire. Le terroriste – apparemment un Iranien se servant d’un faux passeport – avait veillé à ce que son visage n’apparaisse avec netteté sur aucune des bandes vidéo enregistrées par les caméras de surveillance à l’intérieur de la Cité du Vatican. Les seules images disponibles de l’homme étaient à la fois partielles et granuleuses. Des équipes d’experts médico-légaux avaient été réquisitionnées pour essayer de retrouver des empreintes dans la salle des Archives, sur la BMW et la papamobile cabossée, dans l’espoir que celles-ci permettraient d’aider à l’identifier. De leur côté, les spécialistes des différents laboratoires attachés à la brigade antiterroriste examinaient la bombe désamorcée, à l’affût du moindre détail susceptible de déterminer sa provenance.
Les avis de recherche mentionnaient également Simmons car il était possible que, tout comme Tess et Sharafi, l’archéologue ait été lui aussi emmené à Rome par un moyen quelconque. Une requête urgente concernant les informations figurant sur son passeport fut envoyée à l’ambassade américaine ; dans le même temps, Tess aidait les policiers à dénicher des photos de lui sur Internet.
Reilly se mit en contact avec le représentant du Bureau à Istanbul pour le charger de retrouver toutes affaires cessantes l’épouse et la fille de Sharafi afin de les informer des événements concernant leur mari et père. Il pria également son collègue de demander aux policiers turcs de localiser son mouchard d’assistant, sans se faire trop d’illusions sur ce dernier point.
Pendant ce temps, dans le bâtiment des Archives, Bescondi réunissait tous les spécialistes qu’il avait sous la main et leur demandait d’étudier une à une les microfiches scannées du Registre, à la recherche d’une quelconque référence à un chevalier du Temple dénommé Conrad.
Reilly fit de son mieux pour ignorer l’irritation manifeste de Delpiero et ses hommes devant sa présence active. L’intercession de Brugnone avait été une pilule amère. Les policiers du Vatican ne faisaient aucun effort pour dissimuler le fait que, à leur avis, sa place se trouvait derrière les barreaux plutôt qu’à leurs côtés. Reilly eut droit à quelques prises de bec mais parvint à se dominer et à ne pas rendre la situation plus délicate qu’elle ne l’était. Il s’efforça en outre de rester le plus discret possible en passant l’essentiel de son après-midi pendu au téléphone : après s’être fait passer un savon mémorable par son boss pour avoir voulu jouer en solo sur cette affaire, il contacta plusieurs chefs de service au siège du FBI à New York, à celui de la CIA à Langley et à celui de la National Security Agency à Fort Meade, afin de mettre sur pied une conférence téléphonique dès que tout le monde serait prêt.
Au coucher du soleil, toutes les dispositions envisageables semblaient avoir été prises. L’ensemble des autorités compétentes avait été alerté, des équipes d’enquêteurs étudiaient minutieusement les dossiers des services de l’immigration et les bandes vidéo enregistrées par les caméras de surveillance, des techniciens de laboratoire mettaient en branle tout leur appareillage hautement sophistiqué, des médiévistes de haut vol se penchaient sur d’antiques manuscrits. La partie d’échecs était lancée.
Tilden déposa Tess et Reilly au Sofitel, un hôtel discret de taille moyenne que l’ambassade utilisait souvent pour loger ses visiteurs. On les enregistra sous de fausses
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