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La malédiction des templiers

La malédiction des templiers

Titel: La malédiction des templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Raymond Khoury
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quand remonte-t-elle, déjà ? Trois ans, non ?
    — C’est cela, confirma Reilly.
    Brugnone hocha la tête, plongé dans ses pensées.
    — Ça n’a pas été un moment agréable pour vous non plus, n’est-ce pas ? Vos interrogations, les réponses qu’elles ont reçues… Et puis, au bout du compte, cette tempête catastrophique…
    Les souvenirs de cet épisode de sa vie le submergèrent telle une lame de fond. Il avait encore le goût de l’eau salée au fond de la gorge, il sentait encore le froid intense de ces longues heures passées dans la mer, à moitié mort, flottant sur un radeau de fortune à des kilomètres des côtes d’une petite île grecque. Mais le plus glaçant de tout, c’était cette phrase que lui avait lancée le cardinal et qu’il n’était pas près d’oublier : « Je crains que la vérité ne soit celle que vous redoutez. » Cela rappela à Reilly qu’il n’avait jamais obtenu de réponse claire et définitive à sa question. Il se revit au bord de cette falaise avec Tess, regardant avec impuissance les feuillets de parchemin tourbillonner lentement dans les airs avant de tomber dans le ressac, lui ôtant toute chance de savoir enfin s’il s’agissait d’écrits parfaitement authentiques ou de faux admirablement réalisés.
    — La journée d’aujourd’hui n’a pas été non plus une promenade de santé. On dirait que c’est la même chose chaque fois que je viens ici, se lamenta-t-il.
    Brugnone haussa les épaules, évacua la plainte d’un rapide mouvement de sa grosse main.
    — Ce petit territoire est le lieu d’un grand pouvoir, agent Reilly. Et là où il y a pouvoir, il y a nécessairement conflit.
    Ils traversèrent la rue et pénétrèrent dans la sacristie d’un édifice de deux étages, accolé au transept sud de la basilique. Une fois à l’intérieur, ils obliquèrent sur leur gauche et traversèrent les somptueuses salles du musée du Trésor. A chaque nouvelle enjambée, les immenses surfaces dallées de marbre et les bustes de bronze des défunts papes pesaient de plus en plus sur les épaules de Reilly. Dans ce lieu, chaque centimètre carré était chargé d’histoire, une histoire qui était celle de la civilisation occidentale tout entière, et sur laquelle il possédait désormais plus que de simples connaissances.
    — Vous étiez une personne plutôt pieuse lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, remarqua le cardinal. Allez-vous toujours à la messe ?
    — Plus vraiment. J’aide le père Bragg à entraîner les gosses du catéchisme au base-ball le dimanche matin chaque fois que je le peux, mais c’est à peu près tout.
    — Et… pour quelle raison, si je puis me permettre ?
    Reilly pesa ses mots. L’aventure à laquelle il avait survécu avec Tess trois ans plus tôt – et ses révélations troublantes – avait laissé son empreinte, mais il tenait toujours Brugnone en haute estime et ne voulait en aucun cas se montrer irrespectueux.
    — J’ai beaucoup lu depuis notre dernière rencontre… J’ai beaucoup réfléchi à tout ça et… En fait, je suis moins à l’aise que je ne l’étais avec le concept de la religion en tant qu’institution.
    Brugnone sembla ruminer cette réponse, ses yeux aux paupières tombantes reflétant sa profonde réflexion. Poursuivant en silence leur progression, les deux hommes arrivèrent à l’extrémité de la galerie couverte de fresques et entrèrent dans le transept sud de la basilique. Reilly n’était jamais entré à l’intérieur de Saint-Pierre, et le spectacle qui l’accueillit le laissa bouche bée. Il avait sous les yeux ce qui était peut-être le plus sublime monument architectural de la planète. Le moindre détail éblouissait le regard et élevait l’âme. Sur sa gauche, il admira la chaire papale réalisée par le Bernin, sa colonnade aux piliers entrelacés, le dais du prodigieux baldaquin qui paraissait minuscule sous la coupole monumentale qui le dominait de toute sa hauteur. Sur sa droite, à peine s’il pouvait distinguer, loin là-bas, l’entrée à l’autre extrémité de la nef. Des rais de lumière pénétraient par les fenêtres à claire-voie, loin au-dessus de leur tête, baignant l’édifice d’une lumière quasi éthérée, ravivant au plus profond de son être une étincelle qui s’était éteinte au cours des dernières années.
    Brugnone, qui semblait avoir remarqué à quel point Reilly était impressionné, fit halte

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