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La mort du Roi Arthur

La mort du Roi Arthur

Titel: La mort du Roi Arthur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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s’en vînt au jour fixé à Kamaalot. Très affecté déjà par la perte des compagnons qui avaient trouvé la mort au cours de cette quête, le roi était aussi hanté par les paroles jadis prononcées par Merlin et lui révélant qu’il ne survivrait guère à la découverte du saint Graal. Aussi voulait-il rassembler ses principaux sujets afin de conforter leur volonté de garantir la paix et la prospérité que lui-même avait eu tant de peine à instaurer chez tant de peuples turbulents et toujours prêts à la révolte contre toute espèce d’autorité.
    Un jour, il se trouvait à table dans la grande salle avec la reine Guenièvre et des chevaliers, parmi lesquels se distinguaient Gauvain, son neveu, fils du roi Loth d’Orcanie, et ses trois frères, Agravain, Gahériet et Gareth, Girflet, fils de Dôn, Kaï et Bedwyr, ainsi que Lancelot du Lac, Hector des Mares, Lionel et Bohort. Alors qu’on en était au deuxième service, le regard d’Arthur fut attiré vers les fenêtres, tant à droite qu’à gauche, par deux rayons de soleil qui en surgissaient, un de chaque côté, si bien que la salle en était tout illuminée. Fort étonné, il envoya l’un des valets voir à l’extérieur ce qui se passait, et l’homme lui rapporta que deux soleils brillaient dans le ciel, l’un vers l’orient, l’autre vers l’occident. « Le temps des prodiges serait-il revenu ? » s’exclama le roi.
    C’est alors qu’une jeune fille d’une très grande beauté fit, à pied, son entrée dans la grande salle de Kamaalot. Elle portait entre ses mains un coffret, le plus splendide qu’on eût jamais vu, d’or fin chamarré de pierres précieuses. La jeune fille s’avança vers Arthur et le salua avec la plus grande déférence, sans omettre non plus la reine. Le roi lui rendit son salut et lui demanda l’objet de sa visite.
    « Roi Arthur, répondit-elle, je suis venue à ta cour car elle est la plus belle de toutes celles que je connais, et je t’apporte le magnifique coffret que voici : il contient la tête d’un chevalier, mais nul ne peut l’ouvrir, hormis celui-là même qui a tué le chevalier. Je te demande donc, à toi qui es le meilleur roi de toute la terre, d’en faire l’essai et, si tu échoues, de proposer l’épreuve à chacun des chevaliers de ta cour, présents aujourd’hui ou sur le point d’y paraître. Je t’accorde pour ce faire un délai de quarante jours. Ainsi saurons-nous si l’un de tes compagnons est responsable de la mort de ce chevalier.
    — Mais, objecta le roi, comment connaîtra-t-on le nom du chevalier ? – Ce n’est pas difficile, répondit la jeune fille, une lettre scellée se trouve à l’intérieur du coffret, elle fournira toutes les indications. » Le roi fit alors asseoir la visiteuse à sa table et la traita avec les plus grands égards. Après s’être restaurée, elle se leva et vint auprès d’Arthur. « Roi, dit-elle alors, il est temps que tu demandes à tes compagnons de tenter l’épreuve. Mais, avant eux, il convient que tu en fasses l’essai. – Très volontiers », répondit le roi.
    Il avança la main, pensant pouvoir ouvrir le coffret du premier coup, mais ce fut en vain car à peine l’eût-il touché que le coffret se mit à ruisseler comme s’il eût été détrempé. Stupéfié par ce phénomène, le roi pria alors Lancelot de tenter l’épreuve. Lancelot ne réussit pas mieux. Le roi s’adressa ensuite à Gauvain, puis à tous ceux qui étaient présents. Mais personne ne put ouvrir le coffret. Quant à Kaï, le sénéchal, qui était occupé à faire servir le repas, la rumeur que le roi et tous ses compagnons avaient en vain tenté l’épreuve le fit, sans attendre qu’on l’eût appelé, se précipiter auprès d’Arthur. « Kaï ! s’écria le roi, je crois bien que je t’avais oublié !
    — Sur ma tête ! répliqua Kaï d’un ton de colère, tu n’aurais pas dû m’oublier, car je suis aussi bon chevalier que ceux que tu as appelés avant moi ! – Eh ! reprit le roi en souriant, serais-tu si heureux d’ouvrir ce coffret et de prouver ainsi que tu as tué ce malheureux chevalier ? J’avoue que moi, qui suis roi, je n’aurais certes pas désiré réussir, car je n’aime guère devoir m’imputer la mort de quiconque, fût-il mon ennemi ou mon ami. » Les paroles d’Arthur n’eurent pas le don de calmer Kaï. « Sur ma tête ! répéta-t-il, je souhaiterais que toutes les têtes, sauf une, des

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