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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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tenue de voyage, ce qui le surprit. Elle
avait les yeux humides.
    — Je vous en prie,
emmenez-moi avec vous, supplia-t-elle. Je ne puis espérer m’acquitter jamais de
ma dette envers le seigneur Sekishūsai pour m’avoir accueillie chez lui,
mais j’aimerais être auprès de lui pour l’assister un peu, si possible.
J’espère que vous ne refuserez pas.
    Hyōgō envisageait comme
possible que son oncle eût refusé mais lui-même n’en avait pas le courage.
Peut-être était-ce une bénédiction que cette occasion d’emmener la jeune femme
loin de la maison d’Edo se fût présentée.
    — Très bien, répondit-il,
mais il va falloir faire vite.
    — Je promets de ne pas vous
retarder.
    Séchant ses larmes, elle l’aida à
terminer ses bagages, puis alla présenter ses respects au seigneur Munenori.
    — Ah ! vous accompagnez Hyōgō ?
dit-il, médiocrement surpris. C’est fort aimable à vous. Je suis certain que
mon père sera content de vous voir.
    Il tint à lui donner une généreuse
somme d’argent pour le voyage, et un kimono neuf comme présent de départ.
Malgré sa conviction que c’était la meilleure chose à faire, le départ de la
jeune femme attrista Munenori. Elle prit congé sur une révérence.
    — ... Prenez bien soin de
vous, dit-il avec émotion tandis qu’elle gagnait l’antichambre.
    Vassaux et serviteurs bordaient
l’allée jusqu’au portail afin de les voir s’éloigner ; sur un simple
« adieu » de Hyōgō, ils prirent la route.
    Otsū avait retroussé son
kimono sous son obi de sorte que l’ourlet ne descendait que de douze à quinze
centimètres au-dessous des genoux. Elle était coiffée d’un chapeau de voyage
laqué à larges bords, et dans la main droite portait une badine. Si ses épaules
avaient été drapées de fleurs, elle eût été l’image de la Fille aux glycines,
que figurent si souvent les bois gravés.
    Hyōgō ayant résolu de
louer des moyens de transport aux postes qui longeaient la grand-route, leur
but de ce soir-là était la ville à auberge de Sangen’ya, au sud de Shibuya. De
là, il se proposait de suivre la grand-route d’Oyama jusqu’à la rivière Tama,
de la franchir en bac et de suivre le Tōkaidō jusqu’à Kyoto.
    Dans la brume du soir, le chapeau
laqué d’Otsū ne fut pas long à briller d’humidité. Après avoir traversé la
vallée herbeuse d’une rivière, ils arrivèrent à une route assez large qui
depuis la période Kamakura était l’une des plus importantes du district de
Kantô. Bordée des deux côtés par des arbres épais, la nuit, elle était déserte.
    — ... Sinistre, n’est-ce
pas ? dit Hyōgō avec un sourire en ralentissant de nouveau ses
foulées naturellement longues, pour permettre à Otsū de le rattraper.
C’est la Pente de Dōgen. Autrefois, il y avait des bandits par ici,
ajouta-t-il.
    — Des bandits ?
    Il y avait juste assez
d’inquiétude dans sa voix pour le faire rire.
    — Mais il y a longtemps de
cela. Un certain Dōgen Tarō, apparenté au rebelle Wada Yoshimori,
passe pour avoir été le chef d’une bande de voleurs qui vivaient dans les
cavernes, par ici.
    — Ne parlons pas de choses
pareilles.
    Le rire de Hyōgō se
répercuta à travers les ténèbres ; en l’entendant, il éprouva du remords
de se montrer frivole. Mais il ne pouvait se retenir. Bien que triste, il
envisageait avec plaisir de passer en compagnie d’Otsū les quelques jours
qui allaient suivre.
    — Oh ! s’écria-t-elle en
reculant de deux pas.
    — Que se passe-t-il ?
    D’instinct, le bras de Hyōgō
lui entoura les épaules.
    — Il y a quelqu’un, là-bas.
    — Où donc ?
    — C’est un enfant, assis là
au bord de la route ; il se parle à lui-même en pleurant. Le pauvre !
    En se rapprochant, Hyōgō
reconnut le jeune garçon qu’il avait vu plus tôt dans la soirée, caché dans
l’herbe d’Azabu. Iori se leva d’un bond, le souffle coupé. Un instant plus
tard, il poussait un juron, le sabre tendu vers Hyōgō.
    — Le renard ! criait-il.
Voilà ce que vous êtes, un renard !
    Otsū, haletante, étouffa un
cri. Iori avait une expression sauvage, presque démoniaque, comme s’il eût été
possédé par un esprit mauvais. Hyōgō lui-même recula prudemment.
    — ... Des renards ! cria
de nouveau Iori. Je m’en vais vous faire votre affaire !
    Il avait une voix éraillée et
rauque de vieille femme. Hyōgō le fixait d’un regard perplexe, mais
veillait à

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