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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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se
passe jamais rien par ici.
    — Vous voulez parler de Sasaki
Kojirō ? Par ici, on fait grand cas de lui en tant qu’homme d’épée.
    Cette remarque flatta
l’amour-propre de Kakubei. Outre qu’il aimait la jeunesse, il savait fort bien
que l’on considérait comme admirable et sage, de la part de samouraïs en place
tels que lui-même, de protéger des jeunes gens prometteurs. En cas d’urgence,
il ne pourrait y avoir preuve plus convaincante de son loyalisme que d’être en
mesure de fournir de bons combattants à son seigneur. Et si l’un d’eux se
révélait remarquable, le mérite en reviendrait naturellement au membre de la
suite qui l’aurait recommandé. Kakubei avait pour principe qu’un vassal ne
devait pas manifester d’intérêts personnels ; pourtant, il était réaliste.
Dans un fief important, peu de vassaux acceptaient de négliger totalement leurs
intérêts.
    En dépit du fait qu’il devait son
poste à l’hérédité, Kakubei était aussi loyal envers le seigneur Tadatoshi que
ses autres vassaux, sans être homme à s’efforcer de surpasser les autres dans
ses démonstrations de loyalisme. Pour la routine administrative, les hommes de
sa trempe étaient en fin de compte beaucoup plus satisfaisants que les brandons
de discorde qui cherchaient à accomplir des exploits spectaculaires.
    — Me voilà de retour !
cria-t-il en franchissant le portail de sa maison.
    La colline était fort escarpée, et
le souffle lui manquait toujours un peu quand il parvenait à cet endroit. Comme
il avait laissé son épouse à la campagne et que la maison se trouvait surtout
peuplée d’hommes, avec uniquement quelques servantes, la touche féminine
faisait un peu défaut. Pourtant, les soirs où il n’était pas de service de
nuit, il trouvait toujours avenante l’allée de pierre qui menait du portail
rouge à l’entrée, car on venait de l’arroser en prévision de son retour. Et si
tard qu’il fût, quelqu’un venait toujours l’accueillir à la porte.
    — ... Kojirō est
là ? demanda-t-il.
    — Il est resté là toute la
journée, répondit le serviteur. Il est étendu dans sa chambre à profiter de la
brise.
    — Bon. Prépare du saké, et
dis-lui de venir me voir.
    Durant les préparatifs, Kakubei
retira ses vêtements trempés de sueur et se délassa dans son bain. Puis il
enfila un kimono léger, et passa dans un salon où Kojirō, assis,
s’éventait. L’on apporta le saké. Kakubei le versa en disant :
    — ... Je vous ai fait venir
parce qu’il est arrivé aujourd’hui quelque chose d’encourageant dont je voulais
vous informer.
    — Une bonne nouvelle ?
    — Depuis que j’ai cité votre
nom au seigneur Tadatoshi, il semble avoir entendu parler de vous par d’autres
personnes. Aujourd’hui, il m’a dit de vous mener le voir bientôt. Vous le
savez, ces affaires ne sont pas faciles à mettre sur pied. Des douzaines de
vassaux ont dans leur manche quelqu’un à proposer.
    Il s’attendait à ce que la joie de
Kojirō fût immense ; le ton de sa voix, son comportement
l’indiquaient nettement. Kojirō porta sa coupe à ses lèvres, et but. Lorsqu’enfin
il parla, son expression n’avait pas changé, et il dit seulement :
    — Permettez-moi maintenant de
vous verser une coupe.
    Kakubei, loin de s’étonner, admira
le jeune homme d’être capable de cacher ses émotions.
    — Cela veut dire que j’ai
réussi à obtenir ce que vous m’aviez demandé. Ça s’arrose. Une autre coupe.
    Kojirō inclina légèrement la
tête et marmonna :
    — Je vous suis reconnaissant
de votre bonté.
    — Je n’ai fait que mon
devoir, bien sûr, répondit modestement Kakubei. Quand un homme est aussi
capable et talentueux que vous, je dois à mon seigneur de veiller à ce qu’il
reçoive la considération qu’il mérite.
    — Je vous en prie, ne me
surestimez pas. Et permettez-moi d’insister de nouveau sur un point. Ce n’est
pas la solde qui m’intéresse. J’estime uniquement que la Maison de Hosokawa est
une très bonne Maison pour qu’y serve un samouraï. Elle a eu trois hommes
éminents d’affilée.
    Ces trois hommes étaient
Tadatoshi, son père et son grand-père, Sansai et Yūsai.
    — Ne croyez pas que je vous
aie porté aux nues. Je n’en ai pas eu besoin. Le nom de Sasaki Kojirō est
connu dans toute la capitale.
    — Comment pourrais-je être
célèbre alors que je ne fais que paresser ici toute la journée ? Je ne me
considère comme

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